Un retour vers les rencontres tripartites Gouvernement-UGTA -
Patronat est-il possible ? Le président de la République a fait part, à
l'occasion de la cérémonie de célébration de la Journée internationale des
travailleurs à la Maison du peuple à Alger, de son adhésion à la proposition du
Secrétaire général de l'UGTA pour l'organisation d'une tripartite
(Gouvernement-UGTA-Patronat), sous réserve que les décisions qui en
résulteraient ne restent pas sans suite comme lors des précédentes, devait-il
préciser. Il a insisté également sur la nécessité que le dialogue social se
base sur des fondements solides et des revendications réalistes. On peut déjà
sonder dans les propos du président de la République que le temps des
tripartites spectaculaires, sans ancrages dans la réalité socioéconomique, est
bien révolu. Dès son accession à la magistrature suprême, en 2019, le Président
Tebboune a rapidement tourné la page des anciennes
tripartites qui, dans leur ancienne forme, ne servaient ni l'économie du pays
ni sa stabilité sociale, encore moins la crédibilité du Gouvernement, qui reste
comptable devant les masses laborieuses, en matière d'application des décisions
adoptées, à ce niveau, alors que tout ce qui se décidait à ces niveaux là, n'était que pure démagogie. Il y a eu, en 2020,
une rencontre aux allures d'une tripartite, qui avait réuni, sous la présidence
du président de la République, Abdelmadjid Tebboune,
en présence de l'ex-premier ministre, Abdelaziz Djerad,
des membres du gouvernement, des responsables d'institutions officielles, à
l'exemple du CNES, et des représentants des organisations patronales et
syndicales, ainsi que de nombreux experts, pour débattre de la relance de
l'économie nationale, mais cette piste a été vite abandonnée après le constat
de son inefficacité. Par la suite, le gouvernement, sous les instructions du
président de la République, s'est résolument tourné vers un travail quotidien
et un suivi hebdomadaire (lors des Conseils des ministres) des résultats
dégagés par les réformes économiques. Et, même avec ce suivi rigoureux et sans
relâche des chantiers mis en place, la tâche n'était pas facile, qu'en
serait-il advenu alors si on devait attendre une année, au rendez-vous des
tripartites, pour faire le constat de ce qui a été réalisé ? Le dialogue social
a toujours été prôné par le président de la République, mais chaque partie
devait observer ses missions et sa vocation. Dans cette nouvelle configuration
du système, qui a exclu de son champ les tripartites, c'est l'UGTA, en tant que
principal, voire exclusif, représentant syndical lors de ces réunions, qui a
perdu au change, et c'est pour cette raison évidente, peut-on comprendre, que
le premier responsable de la Centrale syndicale a proposé au président de la
République de renouer avec cette pratique. Notons dans ce contexte que durant
ces dernières années, le président de la République a directement instruit le
gouvernement, lors des Conseils des ministres, de procéder à des hausses
salariales, d'augmenter le SMIG, d'exempter de l'impôt les salaires de moins de
3 millions de centimes, ainsi que d'autres importantes orientations, dans le
cadre de la relance économique, sans aucune entremise syndicale ou patronale.