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Les programmes prioritaires, à
brève échéance.
Dans ce contexte, le programme prioritaire à brève échéance tel que décrit dans ladite feuille de route, s'étale sur la période 2020/2021. Il concerne principalement le développement de l'agriculture saharienne, à travers, la valorisation du potentiel existant, l'extension des superficies à potentiel avéré et la promotion des cultures industrielles dans le Sud du pays telles que (le maïs, le soja, la betterave sucrière et autres?). Pour ce faire, on procède à la création de l'Office national de développement de l'agriculture industrielle en terres sahariennes (ODAS) qui devra soutenir les investissements agricoles, dans les régions du Sud. L'office a été institué par décret exécutif n° 20-265 du 22 septembre 2020 (JO-57). Le Gouvernement a prévu dans ce contexte, la mise en œuvre d'une politique agricole novatrice reposant sur l'extension de la S.A.U par la mise en valeur de terres sahariennes, là où les potentialités naturelles (sol et eau) sont favorables. A cet effet, les projets structurants et intégrés seront lancés à très court terme, voire dans l'immédiat La feuille de route entend développer les zones de montagnes par des actions qui améliorent les conditions de vie des populations et renforcer les actions de désenclavement à travers l'ouverture et l'aménagement de pistes agricoles, la mobilisation de la ressource en eau, la plantation arboricole et la création de petites unités d'élevage, notamment à destination des jeunes ; Le développement des espèces rustiques, y compris le caroubier et l'arganier, dans les différentes zones agro-écologiques de prédilection (montagnes, hauts plateaux, steppe et régions sahariennes), n'est pas du reste, dans la feuille, laquelle envisage la mise en œuvre de l'opération d'électrification agricole par l'amenée d'énergie électrique ou renouvelable aux niveaux des exploitations agricoles et des périmètres de mise en valeur à travers, d'une part, le programme en cours et d'autre part, les exploitations agricoles nécessitant un raccordement, récemment pré-identifiées notamment au Sud et ce, suite à un recensement lancé déjà, en mai 2020. La feuille de route prévoit également l'exploitation rationnelle du foncier agricole par la mise en valeur des terres, la sécurisation des exploitants, la simplification et la facilitation des procédures d'accès au foncier et la récupération des terres non exploitées. Elle a inscrit également comme priorité l'extension des superficies irriguées et la promotion des systèmes économiseurs d'eau et recours à l'utilisation de l'irrigation d'appoint, en cas de nécessité. Les actions prioritaires retenues s'articulent également autour du renforcement de la base logistique pour la régulation et la valorisation des productions agricoles, la mise en œuvre de la numérisation et du système d'information et la lutte contre la bureaucratie par la simplification et l'amélioration des procédures administratives, parallèlement à l'accompagnement des professionnels à travers le système coopératif pour une meilleure organisation. Les programmes continus La feuille de route comprend des programmes à caractère continu pour la période 2020-2024. Ceux-ci portent particulièrement sur la modernisation de l'agriculture, par le renforcement de la chaine des valeurs des filières végétales, animales, sylvicoles, pastorales et des produits de terroirs, le renforcement des capacités humaines et de l'assistance technique, à destination de tous les acteurs du secteur, pour l'amélioration des connaissances, la vulgarisation, l'encadrement technique et scientifique, l'innovation et le transfert de technologies et enfin la recherche. Il est par ailleurs retenu, dans les actions récurrentes, le renforcement des systèmes phytosanitaires en matière de contrôle phytosanitaire et phytotechnique, la protection des obtentions végétales, le renforcement des capacités de diagnostic et la mise en place d'un système d'information des services phytosanitaires ainsi que la lutte contre les ravageurs des cultures. Il s'agit aussi du renforcement des systèmes sanitaires vétérinaires pour la protection du patrimoine animalier national contre les maladies et épizooties, du contrôle sanitaire des animaux et produits d'origine animale aux frontières, ainsi que l'institution d'un système d'information vétérinaire et la mise en place d'un système d'identification des bovins. La feuille de route réserve également une priorité à la préservation durable des ressources naturelles, notamment des eaux et des sols à travers notamment la restauration des espaces forestiers et pastoraux, la promotion des énergies renouvelables et les systèmes économiseurs d'eau et la lutte contre la désertification. D'autre part, la feuille de route qui se veut opérationnelle et pratique prévoit le renforcement et l'adaptation continue du cadre législatif et réglementaire et l'amélioration de l'accessibilité aux financements et de la gestion des Fonds publics, par notamment la mise en place du microcrédit (Crédit Mutuel Rural), la diversification des institutions financières, le ciblage des soutiens et subventions de l'Etat, la relance de la couverture sociale des agriculteurs et des éleveurs et la promotion de l'assurance agricole, y compris des calamités agricoles. Il est à rappeler dans ce sillage que le secteur agricole a amorcé, ces dernières années, une période de croissance marquée par une stabilité relative en dépit des conditions climatiques parfois contraignantes (sécheresses récurrentes), comme en témoignent les croissances positives, avec un taux croissance moyen, entre 2000 et 2020, de 6,3%. En effet, la production agricole a enregistré une croissance soutenue. Sa valeur est passée de 359 milliards de DA en 2000, à 1507 milliards de DA en 2009, à 3.491,2 milliards de DA en 2021, soit une évolution de 872% entre 2000 et 2021. Il en est de même pour la valeur ajoutée agricole qui est passée de 322 milliards de DA en 2000, à 548 milliards de DA en 2021, soit une augmentation substantielle de 70%. Alors que le secteur contribue à 14,1% au PIB, en 2021, c'est dire la progression graduelle et exponentielle qu'a connue l'agriculture au fil des années et qui présage d'un avenir aussi prometteur. Le taux de couverture des besoins alimentaires par la production nationale est de 73%, notent les services des statistiques du ministère de l'Agriculture et du Développement rural et que le secteur occupe près de 20% de la population active notamment dans les zones rurales (2,6 millions de personnes). Il est nécessaire de souligner que sur le plan des disponibilités alimentaires globales (production nationale - importations), celles-ci ont été multipliées par 8 entre 1962 et 2020. Même si les niveaux diffèrent d'une filière à une autre, la production agricole nationale, qui représente aujourd'hui 74% des disponibilités alimentaires, a connu un taux de croissance moyen d'environ 3% par an entre 1981 et 1990, de 3,2% entre 1991 et 2000, de 7,3% entre 2001 et 2011 et de 8,3%, lors de cette dernière décennie. Les objectifs poursuivis demeurent toujours les mêmes : le renforcement de la sécurité alimentaire et la réduction concomitante des importations, en vue notamment de limiter les effets des fluctuations des prix des produits alimentaires de base sur le marché mondial, la création d'emplois et de nouvelles opportunités économiques pour les populations rurales et l'amélioration de leurs conditions de vie et enfin la contribution à la croissance et à la diversification de l'économie nationale. Aussi, la trajectoire qu'a empruntée le secteur fait valoir une certaine dynamique qui nécessite consolidation de ses résultats. Il s'agit en fait d'un secteur autour duquel doivent se focaliser les efforts pour réduire le déficit de la balance commerciale agricole et répondre aux besoins alimentaires d'une population en pleine croissance. Dans ce contexte, l'inter-sectorialité et la recherche de synergie restent de mise, car l'agriculture ne se pratique pas en vase clos. Aujourd'hui, même si elle est fondée sur l'adhésion totale des producteurs, toute politique de développement agricole doit organiser la convergence nécessaire entre les intérêts de l'Etat ou de la collectivité nationale, et ceux des agriculteurs. Elle doit garantir aux agriculteurs que l'intensification de la production qu'ils réalisent et l'effort supplémentaire qu'ils consentent, leur profitent directement en termes d'amélioration des niveaux de vie ou de revenus, tout comme ils profitent à tout le corps social en termes de diminution relative des prix des produits agricoles. Il est admis universellement que toute stratégie agricole et rurale est fondée dans sa conception sur le principe de la vision et de l'action surtout. Celle-ci exige (i) de rassembler le potentiel de connaissances accumulé au sein des secteurs d'activité agricole et para-agricole et d'analyser les causes qui sont à l'origine des inadaptations et des décalages du système productif par rapport aux besoins de la société. Aussi, il s'agit également d'exhumer les programmes sectoriels étudiés afin de les actualiser et rétablir les articulations et les cohérences internes selon une logique intersectorielle, car l'agriculture ne se pratique pas en vase clos. Souvent ses variables de commande se trouvent dans la sphère de son environnement, comme, il est question de corriger les distorsions qui ont enfermé les agriculteurs dans des modes de gestion parfois paralysants nourris du sens bureaucratique enfreignant l'acte agricole. Il s'agit enfin de définir des référentiels techniques locaux qui autorisent à la fois un contrôle scientifique plus rigoureux des conditions de reproduction de la fertilité naturelle des sols, une protection des écosystèmes existants et un accroissement ininterrompu de la productivité des terres agricoles. Aussi, c'est en s'appuyant sur les expériences et les bilans des modèles connus et opposés de croissance agricole que s'est construite, ces dernières années, une politique agricole intégrée dans une vision économique globale, qui tend, avouons-le sans ambages, à améliorer les niveaux de cohérence entre les politiques agricole, alimentaire et agro?alimentaire qui ajustent au mieux les instruments de régulation et de fonctionnement économiques aux objectifs visés qui assure de surcroît, une stabilité, une régularité et une continuité des activités et des projets de développement agricole et rural, conduits par l'Etat. L'Algérie, consciente des défis et des enjeux de l'heure et de l'avenir, œuvre inlassablement dans la perspective d'atteindre sa sécurité alimentaire - gage de sa souveraineté nationale - à la promotion du secteur agricole et rural. Dans ce contexte, s'il est vrai que l'agriculture algérienne est passée, des années durant, par des phases qualifiées de « turbulences majeures » liées en somme, et, historiquement, à des facteurs endogènes et exogènes, elle a fait, cependant, des bonds importants quantitatifs et qualitatifs perceptibles au niveau de ses taux de croissance en nette progression. Le nouveau contexte économique et les évolutions récentes se sont traduits par des changements positifs qui appellent leur approfondissement et amplification, en vue d'établir la convergence entre l'intérêt général et les intérêts propres des producteurs et d'entrevoir la jonction du savoir et du savoir ?faire, si indispensables à tout progrès. Il s'agit aussi de la mise en œuvre des conditions nécessaires d'une relation renouvelée où l'Etat s'attache à lever les contraintes qui pèsent sur le développement agricole et son soubassement le monde rural, à veiller aux conditions d'une juste rémunération du travail agricole et à aider les exploitants qui au demeurant doivent assumer, à leur tour, en pleine responsabilité, les résultats de leurs actions, et où leurs revenus doivent dépendre exclusivement du fruit de leurs efforts et de leurs initiatives créatives. Ici, arrêtons-nous ici pour dire sans ambiguïté aucune que si les pouvoirs publics ont établi les fondements politiques et la dimension stratégique de la mise en œuvre de la politique du développement agricole et rural, assortie de ses moyens juridique, technique, économique et financier, soutenue par une volonté politique, il n'en demeure pas moins que la profession agricole devra s'impliquer davantage en développant un trésor d'innovations et d'imagination pour donner à cette tendance une dynamique réelle et de pleine mesure dans le sens de la promotion et de l'organisation, car la profession constitue, estimons-nous, le soubassement de tout progrès et développement. Cela sous-entend aussi que les Conseils interprofessionnels par filière de production, installés quand même, il n'y a pas longtemps, auront la lourde tâche d'organiser parfaitement leur profession en intégrant leurs divers segments et s'impliquer davantage dans la sphère de production agricole. Cette implication devra, non seulement créer le soubassement, mais guider les concepteurs de stratégies agricoles et rurales à entrevoir l'image et le faciès d'une agriculture algérienne qui se veut de pleine mesure, aujourd'hui et demain. 4. Agriculture en Algérie : potentialités et handicaps Les ressources naturelles agricoles que recèle le pays sont certes importantes, mais néanmoins relativement peu exploitées par rapport aux disponibilités et aux objectifs escomptés. La faiblesse de leur exploitation ne suffit pas, à elle seule, à expliquer certains résultats mitigés de la production agricole, bien qu'en net accroissement, au vu de l'historique de leur évolution et des améliorations, somme toute appréciables, enregistrées au fil des années. Sur le plan physique, l'espace agricole actuel est constitué d'une superficie agricole totale de 48,1 millions ha, comprenant des parcours de 32,8 millions ha, sur lesquels se pratique la majeure partie de l'élevage, de 4,1 millions d'hectares de forêts et une nappe alfatière occupant 2,8 millions ha. Dans cet espace, la superficie agricole utile est de 8,6 millions ha, dont 5,7 millions ha relevant des biens privés et 2,8 millions ha appartenant au domaine privé de l'Etat. Ce dernier est réparti entre exploitations agricoles collectives (EAC) et exploitations agricoles individuelles (EAI), ainsi que des fermes pilotes et des instituts et organismes publics. C'est dire que l'agriculture en Algérie est dominée majoritairement par le secteur privé. Cependant, les superficies irriguées sont actuellement de l'ordre de 1,4 million d'hectares, soit 16,27% de la SAU et 2,29% de la surface agricole totale (SAT). Dans les régions sahariennes, les oasis offrent les possibilités de production agricole. Elles couvrent plus de 166.893 ha totalisant 18,6 millions de palmiers localisés pour 60% au nord-est du Sahara. Leur localisation s'explique par l'accessibilité facile à l'eau. A suivre *Agronome post-universitaire Bibliographie : 1. Omar Bessaoud. La sécurité alimentaire en Algérie, Forum des Chefs d'Entreprises, tenu à Alger, le 19 juillet 2016. 2. Ibn Khaldûn (éd-1968). Al Muqqadima. Discours sur l'Histoire universelle. Ed.Sindbad. T2. Paris. p 826-827. 3. Rousseau, JJ., Le contrat social. Chapitre IX intitulé «des signes d'un bon gouvernement- où il écrit que «l'un est content quand l'argent circule, l'autre exige que le peuple ait du pain ». 4. Rapport du Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural, 2009. 5. Rapport de la Banque Mondiale : Revue des Politiques Agricoles et Services à l'Agriculture (1987-1993). Décembre 1993. (Rapport n°12534-AL). 6. MDDR. Stratégie de développement rural durable, 2002. 7. Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural (MADR) : le renouveau agricole et rural en marche. Revue et perspective. Mai 2012. |
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