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« Un pessimiste voit la
difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l'opportunité dans chaque
difficulté ». Winston Churchill (1874-1965, Grande-Bretagne)
La pandémie du coronavirus a mis le monde entier sens dessus dessous, bousculant tous les schémas établis, qu'il s'agisse d'accords d'alliance entre Etats ou de plans traditionnels pour gérer la concurrence économique ou son expression prononcée l'adversité. L'Algérie, à travers le Chef d'Etat Abdelmadjid Tebboune, semble avoir pris la mesure de l'ampleur des bouleversements à venir, une fois la crise sanitaire majeure du Coronavirus maîtrisée, avec un coût économique planétaire que nul expert, bien inspiré, ne saurait avancer aujourd'hui, tant il est vrai que le combat dans l'urgence est un combat pour sauver des vies, en en perdant le moins. En somme, comme dans toute guerre classique. A notre échelle, le défi est colossal et questionne dans ses ressorts profonds la relation Etat- Société, avec tout ce qu'elle recèle, à la fois, de constant et d'ambivalent. Car cette relation n'a jamais été aussi interpellée de manière aussi forte et brutale qu'aujourd'hui, rappelant aux Algériens que l'Etat est une réalité concrète et présente qui peut organiser leur vie quotidienne, pour le bien collectif, selon des règles qui ne frôlaient pas leur imaginaire , pourtant très productif, il y a à peine un mois. Et voilà que depuis jeudi 02 avril 2020, et de manière progressive,15 wilayas du pays sont mises en situation de confinement obligatoire dont l'une, la wilaya de Blida, en confinement total pour une dizaine de jours prolongés sine die jusqu'au 19 avril 2019 , au même titre que les 14 autres wilayas touchées par la mesure de confinement partiel qu'on aurait appellé, dans d'autres circonstances, tout simplement couvre-feu nocturne, de 19h à 07h. Blida , la « ville des roses » , paie un lourd tribut à cette maladie intruse , tel un ennemi redoutable venu de l'extérieur , défiant tous les systèmes de détection et d'interception modernes et présentés comme infaillibles , s'agissant de conflits armés classiques. Or ce virus atypique et effréné dans sa propagation fait, dans le cynisme, mieux que toute guerre d'agression classique, il tue l'homme, l'empêche de travailler, dérègle le fonctionnement des Etats et des économies, sans détruire les infrastructures, réduites en attendant à un état d'inutilité économique et sociale aberrant et inédit dans l'histoire moderne et ce, paradoxe des paradoxes, pour protéger la vie de l'homme, comme seul moyen de défense collective pour le moment ! Devant pareille situation à la fois dramatique et questionnant le sens du comment faire pour résister , l'intérêt à porter aux statistiques de l'épidémie de coronavirus , chez nous, ne doit pas s'arrêter à la mesure quotidienne de la propagation du virus à l'échelle nationale, dans un souci d'information transparente et fiable, mais doit surtout nous emmener à nous interroger sur notre degré d'organisation économique et sociale pour faire face aux risques majeurs auxquels nous pouvons être confrontés, à tout moment du développement frénétique de cette épidémie, et bien après certainement , à travers la gestion du désordre économique et social qu'elle aura laissé après son passage, comme fardeau à porter pour assez longtemps. Côté morbide de la chose, le bilan était vendredi après-midi, 03 avril 2020, à 17h, heure du rendez-vous quotidien de communication du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, sur l'épidémie de ?Covid-19', à 1.171 cas de contamination confirmés dont 185 nouveaux cas enregistrés. Sur ce total mis à jour scrupuleusement par les Autorités sanitaires, il y a lieu de signaler le décès de 105 patients et la guérison de 62 autres. Si l'épidémie touche aujourd'hui 42 wilayas, à travers le pays, il y a lieu de signaler, malheureusement, que c'est la wilaya de Blida qui affiche un triste bilan avec 432 cas de porteurs de ?Covid-19' confirmés, suivie de sa voisine, la wilaya d'Alger avec 183 cas confirmés à son tableau morbide du ?Covid-19'. Cette statistique macabre et angoissante ne doit pas occulter le sursaut institutionnel et citoyen par l'action pour remettre les pendules à l'heure à travers une remise en cause nationale salutaire, quotidiennement martelée sur le plan du principe par les pouvoirs publics face à une opinion publique gagnée par un laxisme ambiant mixant défiance et méfiance, bien à l'œuvre, sous l'ancien régime déchu depuis une année révolue. Cela est une exigence première de cette situation inédite à travers l'histoire de l'Algérie indépendante qui est mise brusquement devant un test décisif de ses capacités de résilience devant un ennemi venu de l'extérieur mais ne la visant pas particulièrement en solo, au vu de l'ampleur extraordinaire de cette pandémie qui a atteint allègrement le nombre de 1.097.909 cas de contamination, à travers le monde selon le décompte de l'Université américaine Johns Hopkins rapporté par la Chaîne américaine d'information câblée CNN ce samedi 04 avril 2020 à 12h, heure algérienne, faisant état d'un bilan macabre de 59.131 morts, au niveau de la planète dont la moitié de la population est sous le coup d'un confinement coercitif. Cette situation est d'autant plus exigeante vis-à-vis de nous, Algériens, qu'elle impacte directement la source essentielle de nos ressources financières, c'est-à-dire le prix du pétrole, à l'échelle internationale. Or, il n'est pas sémantiquement exagéré de dire que le pétrole connaît ses jours les plus sombres, le rapprochant, sans jeu de mots, de ce gris noir qui est sa couleur, à la sortie des puits de Hassi Messaoud et d'ailleurs dans le monde où cette ressource fossile prolifère. Dire, pour rappel, que le baril de pétrole Brent de la Mer du Nord a clôturé la semaine de cotation vendredi 28 mars 2020 à 25,06 USD ne relève ni du scoop sur le plan économique ni de la portée déstabilisatrice du « khabar ajil » sur le plan informationnel. Même si une semaine après, c'est-à-dire le vendredi 03 avril 2020, il est repassé à un niveau de 34,83 USD pour les livraisons de pétrole Brent pour le mois de juin, gagnant en une semaine plus de 30% à la hausse ! Il faut dire que quand le trio pétrolier de choc Arabie Saoudite ?Russie ? USA se concerte sur la chute des prix du pétrole, cela donne nécessairement des résultats ,avec en prime une réunion urgente , confinement international oblige, en visioconférence de l'OPEP + élargie lundi le 06 avril 2020 tant les intérêts économiques nationaux des uns et des autres, pour des raisons différentes, sont mis en jeu dangereusement par cet effondrement inattendu des prix et bousculant tous les équilibres géopolitiques construits patiemment autour de la donne pétrolière. Pour nous Algériens, ce jeu de Yo Yo pétrolier renseigne beaucoup plus sur la fragilité structurelle de notre économie et l'ampleur des difficultés colossales auxquelles elle fait face en ce premier semestre 2020 complètement chamboulé par l'intrusion à la fois intrigante et désemparente du ?Covid-19', ennemi invisible mais destructeur des économies du monde, à commencer par la nôtre qui fait figure de victime collatérale par excellence, au même titre que d'autres économies mono-exportatrices à travers ce vaste monde ébranlé par la microbiologie mutante, lui qui se projetait dans la dimension de l'hypersonique, comme arme de dissuasion imparable brandie par les plus puissants ! Pour rester humbles face à l'adversité mais déterminés à l'affronter solidairement, notre économie est contrainte de démontrer ses capacités d'adaptation à cette crise imprévue et les pouvoirs publics doivent faire plus avec moins. C'est l'objectif affiché par l'Algérie qui va ajuster vers le bas ses prévisions de croissance ,et dans la foulée, contraindre ses dépenses en adoptant des mesures d'austérité franche par la réduction volontairement projetée de ses importations durant l'exercice fiscal 2020 à un niveau de 31 milliards USD contre 41 milliards USD, en 2019 et en faisant une économie nette de 07 milliards USD par l'interdiction du recours aux cabinets étrangers pour les études et services divers qui obèrent la balance de paiement du montant à économiser cité plus haut. Il était temps de se recentrer sur le potentiel interne de compétences du pays, dormant ou mis à la marge le clair du temps ! Le budget de fonctionnement n'est pas en reste. Il sera réduit de 30%, cette année, dans le cadre de la Loi de finances complémentaire en préparation , preuve qu'il y avait des marges d'action inexploitées en matière de réduction du train de vie de l'Etat algérien, sans toucher nullement à son rôle de premier payeur à travers les salaires des agents de la Fonction publique qui font tourner la machine de l'Etat et qui sont aujourd'hui aux premières lignes avec la mobilisation des professionnels de la santé ,véritables soldats de la vie auxquels il faut rendre un hommage mérité. Le président de la République n'a pas manqué de le faire dans un message émouvant sur la valeur de la vie humaine et la petitesse de l'Homme devant l'action divine, en bien ou en mal, pour tester les limites de son humanité. Alors, au risque de passer un semestre blanc sur le plan économique avec un pays pratiquement à l'arrêt à l'intérieur et plus encore sur le plan de ses échanges extérieurs, autant se préparer à affronter le lendemain qui s'annonce compliqué , peut-être nouveau et porteur d'espoir de par la remise en ordre des choses sur laquelle devrait déboucher le grand chamboulement provoqué par le ?Covid-19' au plan international, paramètre inattendu dans les projections économiques les plus fines à travers le monde, sur fond de mondialisation capitaliste libérale arrogante et imbue de ses certitudes systémiques hissées au rang d'axiomes doctrinaux et d'action par le capitalisme financier international. Pour nous, Algériens à la recherche d'un patriotisme économique porteur de sens, c'est un paramètre qui va avoir un effet d'accélération extraordinaire de nos projets de changement de paradigme économique et social, avec un coefficient additionnel de cohésion sociale en prime, si nous savons nous y prendre. Si un semestre blanc est le prix à payer, autant l'accepter et se préparer à rebondir du bon pied en comptant sur cette capacité d'adaptation qui est mise à jour par la crise sanitaire majeure que nous vivons, à l'instar du reste du monde, de façon plus tragique pour beaucoup de nos voisins du Nord. Les comparaisons macabres ne sont pas de mise. Mais elles peuvent amener l'homme à adopter une posture empreinte de retenue devant l'adversité. Et à se secouer de tous les côtés pour y faire face, même si un retrait social collectif de la vie en société, extra muros, relève de la nécessité collective pour endiguer l'épidémie. Mais c''est une chance unique de faire prévaloir l'optimisme sur le pessimisme, ami naturel de pareille circonstance déprimante pour le moral collectif. Et l'optimisme, même modéré, est l'ami du changement dans le sens le plus positif du mot. C'est pour cela qu'il n'est pas permis de rater l'occasion, même dans la douleur. Beaucoup de nations, à commencer par la Chine en Asie, en Europe et aux USA maintenant se préparent à amortir le coût de cette guerre sans merci, en mobilisant leurs ressources d'Etat. Ce sont les USA qui donnent l'exemple en signant un chèque, de la main du Président Donald Trump, pour l'économie d'une valeur de 2.200 milliards US et la Fed (Federal reserve, banque centrale US) qui a acheté des titres à Wall Street (Bourse de New York), la semaine passée pour une valeur de 345 milliards USD, dans le but de sauver des entreprises américaines de la faillite, à hauteur de cette mise fédérale ! Pour nous, c'est le moment idéal, dans ces moments - où on fait appel à la cohésion nationale pour une raison majeure de sécurité sanitaire - pour l'Etat pour se rapproprier son rôle de régulateur des équilibres économiques et sociaux et d'accélérer le changement de manière amiable, sans qu'il y soit forcé par la tournure possible des évènements. Et c'est le pouvoir politique qui va gagner un surcroît de légitimité populaire par l'action bien ordonnée au service du peuple algérien. En agissant, dès maintenant, tant qu'il est possible puisque « Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu'il ne nous prenne par la gorge » comme disait si bien Winston Churchill, homme d'Etat britannique décédé en 1965, dans l'une de ses nombreuses citations succulentes et sages léguées à la postérité. He was fully right ! *économiste |
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