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La dilapidation
des deniers publics est acte criminel que la justice doit combattre en
appliquant la loi dans toute sa rigueur. L'autorité suprême du pays a donné des
instructions fermes pour combattre la corruption sous toutes ses formes.
Que veut-on défendre ? Contre qui ? Par qui ? Sont des questions brulantes d'actualité qui doivent être posées et auxquelles il faut répondre avec honnêteté et courage. Il est évident que les événements et les innombrables affaires liées au phénomène de corruption et de dilapidation des deniers publics ont forcé théoriquement le pouvoir public à s'interroger sur les façons de mieux coordonner la lutte contre ce fléau à travers le projet de création d'un observatoire. Une action concertée des diverses institutions touchant de pré ou de loin les valeurs morales pourrait être favorisée par l'énoncé d'une politique de sécurité qui engloberait tous les aspects de la défense et la protection des richesses du pays et qui aurait le mérite d'institutionnaliser la coopération intersectorielle. Un politique de protection, efficacement gérée, nécessitera un cadre politique compétent et transparent surtout au niveau exécutif, un environnement sain et non gangréné. La tradition qui prône l'improvisation circonstancielle et l'utilisation des méthodes non règlementaires pour répondre aux situations d'urgence de lutte contre ce fléau, doit être sérieusement analysée et reconsidérée dans le cadre d'une nouvelle donne défensive en émergence et que l'on finisse avec la considération des lettres anonymes. «Faut-il attendre d'être vaincu à plusieurs reprises avant de changer» Dit-on. La lettre anonyme, considérée comme nulle et non avenue, est restée un moyen pour certain, d'assouvir des vengeances souvent personnelles. Elle permet de régler des comptes sans coup férir. Les cas sont très nombreux. On aurait pu croire ce temps révolu où, caché dans un coin, un individu marmonne sa haine, salive, crache sur une feuille et poste au quartier d'à coté , son venin à l'abri de regards indiscrets, puis plein de jouissance, guette de prés ou de loin si les gendarmes ou la police sonnent chez son voisin, convoquent son collègue qui a oublié de le saluer ou l'a vu aller prendre un café avec un entrepreneur. La vengeance le parcourt et il ne peut attendre trop longtemps, il est pressé d'en finir car les doits qui ont tapé sur le clavier restent tremblants aussi longtemps que sa vengeance n'a pas été assouvie. Pour pratiquer de telles activités dont le but est de faire mal, il faut être noir comme la nuit, jouisseur et insensible, froid comme le marbre, avoir les yeux étincelant comme l'éclair et le bec aiguisé comme un couteau. Il épie et dénonce, invente et ment : c'est son métier et un jour, une sonnerie, un uniforme, une enquête, il tue, alors il jouit. La jalousie et la haine sont les ferments de ces lettres anonymes. Le nombre de ces courriers reçu par l'administration est effrayant, on y trouve de tout. Les autorités les considèrent comme source d'information et leur donnent de l'importance et les orientent vers les tribunaux comme si la justice n'a que ça à faire pour s'en occuper des mois et des mois. Est-ce que les affaires Khalifa-SONATRACH, BDL, BNA et autres ont vu le jour sur la base de lettres anonymes ? Bien que la jurisprudence exclut toute condamnation fondée sur ces lettres, beaucoup d'enquêtes s'ouvrent sur ordre d'un responsable, connaissant les corrompus de son département ou de son service, les faussaires et autres, jamais inquiétés. Alors attention, il ne faut pas s'habiller proprement, acheter une voiture, hanter des entrepreneurs ou des riches ou acheter la sardine à 300 DA car la prochaine lettre va vous viser et vous aurez affaire au Wali. |
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