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A l'heure où un
débat déterminant; verbalement violent et souvent l'enjeu de vie ou de
disparition politique, sur le genre, étude ou bien théorie, par rapport au
sexe, questionne l'opinion publique occidentale.
Nous en sommes encore en Algérie, et ici le parallèle n'a rien d'un comparatif, à nous questionner et de surcroit avec de suspicieux sous-entendus, sur le taux hommes-femmes, en prenant des chemins de traverses. Les études sur le genre, qui ne sont nullement une théorie, font partie des sciences sociales depuis les années 50, particulièrement aux Etats-Unis. Elles se proposent de démontrer que les inégalités entre les hommes et les femmes ont pour origine des facteurs sociaux, économiques et culturels, plutôt qu'uniquement biologiques. Le sociologue français, Eric Fassin, dit que :»le genre est une norme, un langage politique. Pour féminiser l'autre fut-il de sexe masculin, n'est ce pas marquer une domination». Et les exemples chez nous foisonnent, pour entretenir ce rapport de force, dominant-dominé, par le genre. En Algérie les femmes peuvent accéder à toutes les responsabilités, au sein de toutes les structures étatiques, aux postes décisionnels, comme dans le domaine de l'entreprise. Mais les algériennes demeurent encore incapables, au sens du droit civil, de consentir à leur propre mariage, sans l'intermédiaire d'un tuteur matrimonial. Ce qui n'est pas le cas en Tunisie depuis le code du statut personnel, la majjala, de 1956. Par ailleurs, et que l'on s'entende une fois pour toutes, sur le nombre d'hommes et de femmes qui peuplent l'Algérie. Il n'y a jamais eu deux fois, trois fois et plus de femmes que d'homme dans le pays, comme le claironnent certains à travers divers supports médiatiques et autres chaires aussi. Ainsi les chiffres publiés depuis des années, par l'office national des statistiques, disent selon le taux d'accroissement annuel moyen 1988-2008 que : sur une population estimée à 34 080 030, il y a, 17 232 747 hommes et 16 847 283 femmes, ce qui donne un taux de 50,56% pour le sexe masculin, et de 49, 43, pour le sexe féminin. C'est-à-dire que la parité est naturellement respectée. Il y a en Algérie autant d'hommes que de femmes. Et ceux parmi les apôtres propagateurs de la situation contraire, le font également pour ancrer un rapport de force, dominant- dominé, que les sociologues définissent comme étant un construit social, où il y a toujours un abus de la force par la partie dominante, en utilisant la violence. En quoi faisant ? En instillant, comme en Algérie, sournoisement aux algériennes nubiles l'évidence d'accepter d'être la deuxième, la troisième et la quatrième épouse et plus, puisqu'il n'y a pas assez d'hommes pour toutes, l'offre étant ainsi réduite. Se marier est une étape de la vie, qui donne l'occasion à un homme et à une femme de former un couple pour vivre ensemble, la procréation étant l'embellie qui fusionne le couple aux enfants dans l'amour. C'est le tunisien Tahar Haddad, dans son livre : notre femme, la législation islamique et la société, éditions ANEP 2005,qui dit à la page 62:«la religion musulmane avait attaqué ce problème en limitant le nombre d'épouse à quatre ;le Prophète avait dit à un homme marié à plusieurs femmes :«gardes-en quatre et libère les autres».puis la seconde étape fut de conditionner ce nombre par un traitement équitable en faisant entrevoir le danger de commettre une injustice, tel qu'il est énoncé explicitement dans le passage :«? il vous est permis d'épouser telles femmes qui vous conviendront, à raison de deux, trois ou quatre épouses, si vous craignez d'être partiaux, que ce soit alors une seule épouse», verset 3 de la soura, En-nissa(ndlr). C'est là sans doute, poursuit-il, un avertissement du résultat néfaste de la polygamie. Enfin le coran, révéla aux hommes l'impossibilité d'être rigoureusement équitables envers quatre épouses à la fois quel que soit leur sens de la justice comme il est exprimé dans le passage suivant :«vous ne parviendrait jamais à assurer une parfaite équité entre vos femmes, dussiez-vous en avoir le plus vif désir», verset 129 de la même soura. Et il termine en disant : ?'si l'on n'avait pas toléré le mariage à plusieurs épouses, après la révélation de ce texte, il aurait été le verset qui interdit la polygamie de la façon la plus formelle ; et quelle que fut la préférence de l'Islam pour l'action progressive, il n'en a pas moins affirmé sa décision pour une épouse unique en faisant remarquer l'impossibilité d'établir une justice réelle entre plusieurs femmes». A ce propos d'ailleurs, et dans la continuité des effets du mariage, pourquoi le fonds de la Zakat, crée et géré en Algérie par le ministère des affaires religieuses et des biens waqf, ne servirait-il pas de fonds de garantie pour le payement des pensions alimentaires aux femmes divorcées avec souvent des enfants en bas âge. Et ce sera à ce fonds de la Zakat et aux fonctionnaires qui le gèrent de se subroger à ces femmes en intentant une action récursoire, en justice pour payement de la pension alimentaire. Cela évitera aux femmes divorcées le parcours du c combattant devant les tribunaux et sera une mesure dissuasive à l'encontre des hommes divorcés récalcitrants. Et de la sorte, ce fonds aura rempli une mission humaine, et accompli une œuvre utile, au lieu de financer en priorité des opérations commerciales et mercantiles. Et si ce ministère saisissait cette occasion du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, pour étudier cette possibilité ? Mais avant cela, il faut que les algériens acceptent de se convaincre qu'ils sont tous fils d'une femme. Et parmi ces femmes il y a eu des reines, des chefs de guerre quand cela s'était imposé comme ce fut le cas de Dihya, la belle, arabisée en Al-Kahina, la prêtresse ou la prophétesse. Oui les ancêtres des algériens s'étaient assumés et avaient accepté d'être conduits par une reine au lieu d'un roi. Et l'histoire du pays en regorge. Il y eut Fadhma N'Soumer 1830/1863, qui malmena sur les champs de bataille, le maréchal de France, Jacques Louis Randon. Elle mourut prisonnière à l'âge de 23 ans. A la suite de ces deux femmes, il y a toute une lignée d'algériennes qui en compagnie d'hommes avaient botté les colonialistes français hors d'Algérie, en donnant leur vie à la fleur de l'âge où tous les rêves sont permis. Et la liste est longue. Ainsi en osant citer Hassiba Ben Bouali, Fadéla Saadane, Ourida Medded, les sœurs Gaïd, mais aussi Djamila Bouhired, Mériem Belmihou, Zohra Drif, je suis fatalement partial envers toutes les autres héroïnes qui libérèrent mon pays. Il y a des centaines de chahidate et des milliers de moudjahidate témoins actrices toujours vivantes, mais demeurées anonymes, et cela me suffit en leur rendant ici hommage. La fleur offerte le 8 mars, le sourire et autres attentions petites ou bien grandes, qui disent à l'autre, la mère, l'épouse, la sœur, la compagne et l'amie, qu'elle compte à nos yeux, qu'on est heureux qu'elle soit là, c'est cela, la valeur d'un geste d'amour. Cela valorise tout le monde, car elles sont intelligentes toutes ces femmes et possèdent énormément de talents qui font que la vie de tous les jours nous est agréable. C'est Simone de Beauvoir qui disait dans son œuvre essentielle «le deuxième sexe», parue en 1949, que :«l'humanité n'est pas seulement une espèce, c'est aussi une civilisation au seuil de laquelle la biologie doit s'arrêter ?». Le sexisme ambiant chez nous culturellement nourri à la rodja, produisant des machos cornaqués par l'outrance et à démesure dans la relations à la femme, d'un coté, et de l'autre, par d'illuminés phallocentriques, bourrés à l'extrémisme et à la radicalisation dans l'entendement de la horma, fait beaucoup de mal à tous et au pays surtout. Quand on leur parle de respect, d'équité, d'égalité et de justice dus aux femmes, ils s'insurgent et crient aux campagnes de marketing et de promotions perfides selon leur comprenette, pour l'instauration d'une société amorale ,permissive voire licencieuse. Bien entendu, selon l'image qu'ils perçoivent des sociétés occidentales. Et là interrogeons-nous, sur celui qui occupe dans cette intrication, la position de victime. Seraient-ce les jeunes hommes, ou bien les femmes et les jeunes filles ? Il serait également trop long d'oser une réponse, mais comme dirait l'autre, le problème est sociétalement structurel, où la réponse ne peut être individualisée, car elle a fatalement un lien avec plusieurs réponses diversifiées. Ainsi, pour être démêlé, ce questionnement nécessite un ensemble de réponses qui balayeront large. Elles engloberont ce qu'aura reçu chaque individu du système scolaire, de sa famille et de son environnement, comme l'estime de soi, ses compétences personnelles et sociales, ainsi que ses habitudes de vie. En somme, ce qu'il restituera du cadre référentiel à chaque situation qu'il aura à vivre, et qui réunira l'éducatif, l'instructif, l'esthétique, le cultuel, le rituel, l'imaginaire, le mythique, le mystique, le réel, l'irréel, le légendaire, les ancêtres, le territoire, l'histoire, les hommes, les femmes, leurs victoires, leurs défaites, leur héroïsme et exceptionnellement leurs crimes, rarement leurs indignités et leurs veuleries. C'est également l'approche amicale ou belliqueuse, de l'autre, en l'occurrence la femme et la jeune fille qui dépendra de ce cadre de référence. Il faudrait donc combiner méthodiquement, tous ces éléments de l'organisation complexe de la personnalité, pour éventuellement avoir un début de réponse. Soit, mais voila que je deviens cuistre et sérieux en ce jour dédié par la communauté internationale, à la femme et à ses droits. Une farce au sens premier du terme est un mélange agréable d'épices et autres condiments, ce qui nous ramène inévitablement à la cuisine et par voie de conséquence à la femme. Alors là je m'adresse aux hommes, pour leur rappeler, que ce travail de cuisine chevillé aux corps des femmes et toutes les autres taches dites domestiques sont classées par de célébrissimes économistes comme travail bénévole, donc non rémunéré, c'est à dire, un travail accompli sans contre partie monétaire par les femmes. Cela va de la vaisselle, au linge, à l'éducation des enfants, à l'allaitement, aux soins, à la nourriture et à l'instruction. En passant immanquablement par la marmite, et souvent, par les courses au marché, par l'épluchage, par la cuisson, par la mise en place des couverts et enfin par le service à table ou bien à meïda. Cependant et même si ce sont des experts en science économique, qui classent ce travail comme non marchand et non productif, en somme sans aucune valeur, qui ne vaut rien, la réalité les fait mentir. Parce que, sachez messieurs les économistes et tous les hommes que c'est tout cela qui fait aussi que les sociétés se reproduisent et que les pays se construisent, par l'entremise justement de ces petites mains mais également grâce à ces grands cœurs, qui souvent font la doublent journée quand elles travaillent aussi à l'extérieur, ces anonymes que l'on s'acharne malheureusement à cacher, à couvrir, à dérober à tous les regards, et à occulter parfois jusque dans leurs prénoms. Ces no name, et pardon ici, car la langue française ne peut restituer ce que sans aucune prétention, je veux transmettre. Alors messieurs en ce jour, en plus d'offrir des fleurs et autres cadeaux, exprimez surtout votre solidarité, à la femme qui est à coté de vous. À la maison, au travail, dans la rue, dans le bus, sur les bancs de l'université, dans les champs à cultiver du miel, ou bien puiser de l'eau de l'Oued et du puits. Car une farce c'est aussi une tromperie, une plaisanterie, mais parfois aussi une méchanceté et une mystification. C'est bien qu'il y est le 8 mars, et j'évite ce travers de recommencer la ritournelle à chaque occasion exhumée, pourquoi pas toute l'année, au lieu d'une simple journée etc?Non il y a une insidieuse menace, que certaines gents malintentionnées veulent fonder et instaurer chez nous. Ils sont heureux de nous annoncer que certaines professions se féminisent de plus en plus, tels les métiers de l'éducation, ceux de la justice et de la médecine. Mais dans une société ou l'égalité doit primer, tous les secteurs d'activité ont besoin autant des hommes que des femmes. Les promoteurs de cette soi-disant conquête féminine, veulent nous fourguer un échec sociétal auquel ils auront participé, dans un emballage de réussite et de succès des femmes de mon pays. Alors qu'ils sachent que ceci n'est pas un cadeau de saint valentin, c'est l'avenir du pays qui est sournoisement mis en jeu. Car à ne prendre, pour illustrer ce carcan que veulent nous placer ces moyenâgeux laudateurs, que l'exemple des médaillés algériens aux jeux olympiques, la parité hommes-femmes est quasiment respectée. Sur les 5 médailles d'or qu'a obtenues l'Algérie, à part celle du boxeur Hocine Soltani à Atlanta en 1996, en poids légers. Les quatre autres, remportées en athlétisme, au 1 500 mètres, sont partagées égalitairement, entre deux filles et deux garçons : Hassiba Boulmerka à Barcelone en 1992, Nour Eddine Morsli à Atlanta en 1996, Nouria Merah Bénida, en 2000 à Sydney, et enfin Toufik Makhloufi en 2012 à Londres .Au fait messieurs dames, le talent est-il féminin ou bien masculin ? Le cerveau humain est-il sexué ? En vous laissant, pour ce que cela intéresse, cogiter. Bonnes fêtes à toutes les femmes de mon pays et à toutes celles de par le monde. |
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