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«Si vous traversez l'enfer,
continuez d'avancer !». Winston Churchill
Dans notre pays, d'énormes disproportions de fortune qui appauvrissent tout un pays pour enrichir quelques habitants, sèment la misère autour de l'opulence. Comment notre peuple, qui doit normalement son bien-être à son gaz et pétrole, changeant la réalité contre l'apparence, s'appauvrit à l'instant qu'il peut s'enrichir? Le petit peuple crie la misère. L'école, l'enseignement supérieur, la santé, le pain, le sachet de lait sont les calvaires quotidiens de la quasi-totalité des Algériens. Vous convenez que notre situation sociale est caricaturale en cette année 2018. Elle est même exaspérante. 1. Un gouvernement qui n'arrive pas à faire décoller le pays Le gouvernement refuse d'écouter les cris de souffrance de la population tant que tracasseries, bureaucratie, corruption pourront engendrer la misère. Ce sont ces exactions qui exaspèrent le citoyen. Les membres des différents gouvernements ne sont que démis et renommés ou reconduits plusieurs fois dans leur fonction. Ils ne font que la navette, du va-et-vient dans les gouvernements, sans aucun apport fructueux ou positif dans leurs départements. Certains d'entre eux ont cumulé jusqu'à trois fonctions, conseiller à la présidence, chef de parti politique et ministre ou Premier ministre. Comment et pourquoi nomme-t-on un gouvernement qui n'a pas soulagé la population de ses souffrances quotidiennes, n'a pas su trouver et retrouver des solutions à ses problèmes et cela depuis plus d'une dizaine d'années ? Comment et pourquoi peut-on nommer un ministre qui n'est pas le plus compétent dans sa spécialité? Des ministres de la Santé et de l'Education nationale sont incapables de nouer un dialogue serein avec leurs subordonnés. Pire, ils ne font qu'attiser la haine et le mépris par leur gestion désastreuse des conflits sociaux. Ils ne font que saper le grand travail de Monsieur le Président de la République, qui n'a ménagé aucun effort depuis 1999, soit depuis 19 ans, pour le rétablissement de la paix sociale, le Wi'am ou la Concorde nationale. On vient juste de fermer la page sur une période de haine appelée «décennie 0noire ou rouge». Un gouvernement qui montre de manière ostentatoire son train de vie élevé, résidences sécuritaires, véhicules luxueux, domiciliations ministérielles dignes des palais des «Mille et une nuits», avec des «jardins suspendus». En général, la progéniture des cadres de l'Etat algérien évolue à l'étranger soit pour étudier dans les prestigieuses universités du monde ou est casée dans des postes bidons et fortement rémunérés en forte devise, mensuellement et en moyenne, de l'ordre de 10.000 dollars ou 8.000 euros. 2. L'enseignant de 2018 est-il mieux loti que ses prédécesseurs et les autres membres des secteurs économique et social ? Un professeur de médecine qui touche mensuellement 300.000 DA et 350.000 DA s'il est chef de service, au service que des nantis, en racontant la vie de son ancien enseignant de mathématiques de la province, dénigre ouvertement dans la presse l'enseignant de l'Education qui, après 32 ans de loyaux services, ne touche en moyenne et mensuellement que 60.000DA. Il a signé son article en qualité d'ancien recteur, un des fossoyeurs de l'université algérienne. Dans les milieux éducatifs et universitaires, il ne faut pas s'imaginer que ce sont les qualités personnelles et le talent qui feront octroyer une charge de responsabilité. Si on pense que la responsabilité nous reviendra pour la seule raison qu'on est le plus compétent, on n'est qu'un benêt. L'histoire nous apprend qu'on préfère toujours confier une fonction importante à un incapable plutôt qu'à un homme qui la mérite. Si on veut une responsabilité, il faut agir comme si notre seul désir était de ne devoir nos charges et nos prérogatives qu'à la bienveillance de notre maître. Pour obtenir une fonction, il faut prendre les devants, promettre des passe-droits à des gens influents, utiliser au mieux les services d'intermédiaires. Ils sont des enseignants qui veulent défendre l'éducation, par l'éducation et pour l'éducation, où il n'est fait état d'aucune forme de communication ou de dialogue. Au contraire c'est l'hermétisme total. A ce rythme, dans peu de temps, on va traiter ces enseignants de «mercenaires» qui ne cherchent que leur profit. Un peu de pudeur, de retenue et pas de morale inutile ou hypocrite ! Les enseignants actuels, ont-ils le même standing de vie que leurs prédécesseurs ? Mon ancien enseignant de mathématiques du cycle moyen des années 70, avait son appartement en plein centre-ville de notre ville de résidence, avait sa Peugeot 403 flambante neuve, avait ses 05 biftecks quotidiens, ses 02 bières ou 04 demis par jour pour bien visualiser la sphère de dimension trois et appréhender l'espace temps de dimension quatre. Chaque année, il changeait son trousseau de quatre costumes selon les saisons, des pantalons en laine alpaga ou de vigogne, des tricots en pure laine de type Jacquard ou en laine du Cachemire, des chemises de soie, des paires de souliers grinçants, des sous-vêtements, etc. Il sentait bon avec ses eaux de toilette, ses déodorants, ses after-shave, avec ses parfums de Paris de type pi de Givenchy (le parfum des scientifiques), Chanel 5, Hugo Boss, Yves Saint-Laurent, Naf Naf pour les enseignantes, etc. Il envoyait même ses enfants en grandes vacances à l'étranger, etc. Il ne parlait jamais d'argent parce qu'il n'avait pas besoin d'argent. Son salaire lui suffisait amplement. Il n'était jamais fauché. A fortiori, il ne se mettait jamais en grève. Il n'était nullement déstabilisé ou stressé. Il était bien dans sa peau, pas seulement à cause du «remontant» qu'il consommait, ce qui nous manque énormément de nos jours. De nos jours, sans aucune honte mais avec pudeur, avec leurs tenues vestimentaires, leurs allures et leurs démarches, certains enseignants ressemblent aux mendiants, et ils sont mendiants. On a dépravé le métier d'éducateur. En Algérien, c'est de la Hogra et le grand mépris pour ce corps de métier noble qui a tant sacrifié dans son corps, son âme et maintenant dans sa poche, sa santé physique et mentale. Les Algériens sont-ils devenus égoïstes, ingrats, insouciants d'autrui, ne se soumettant qu'aux forts? 3. De la situation financière de notre pays Avec environ plus d'un milliard d'habitants, l'Afrique est le continent le plus pauvre du monde. Il est le continent le plus riche en ressources naturelles (pétrole, gaz, cuivre, fer, bois, phosphate, uranium, terres rares, diamants, etc.). Il se retrouve avec 22 pays qui vivent avec moins de 1000 dollars par habitant et par an. Ce revenu est appelé PIB, produit intérieur brut. Les différents gouvernements algériens qui se sont succédé depuis 1999 ont dilapidés plus de 1000 milliards de dollars. Quel bilan financier peuvent présenter nos banquiers, nos financiers et notre Trésor public qui disposaient dans leurs caisses jusqu'à une hauteur de 400 milliards de dollars sous forme de réserves de change ? Encore une fois, on lit dans les journaux que les experts du FMI et de la Banque Mondiale séjournent dans notre pays pour discuter des conditions d'octroi de nouveaux crédits, un rééchelonnement déguisé d'une dette non encore octroyée. Cette idée de dette n'est pas plaisante. Endettement ou rééchelonnement ou octroi ou obtention de nouveaux crédits ou contraction de nouvelles dettes ont un même but et donc sont synonymes. Il semblerait que la devise des institutions financières internationales est d'aider les pays faibles à être moins forts jusqu'à disparaître. Des débats par des écrits dans la presse agitent la scène politique algérienne. Faut-il adhérer à l'OMC ou aller au FMI et à la Banque Mondiale pour redresser notre économie déficitaire ? Au libéralisme, on doit se plier à l'OMC, l'Organisation Mondiale du Commerce, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, l'abolition de l'esclavage, la liberté d'opinion et d'association, la presse libre et les syndicats. «Le gouvernement civil est en réalité institué pour défendre les riches contre les pauvres», disait Adam Smith, le père du libéralisme [1, p.3]. L'Etat doit rechercher les conditions permettant croissance et plein emploi avec le minimum d'inflation. Conclusion Selon Adler [2, p.220], les économies retardataires, les appartenances ethniques, les convictions religieuses intenses et les poussées démographiques vont se liguer pour composer la «tempête parfaite», créant ainsi les conditions d'un conflit interne. C'est la capacité des Etats à gouverner qui déterminera l'existence et la portée véritable des conflits. En Afrique du Nord, les Etats incapables de satisfaire les attentes de leurs peuples et de résoudre ou d'étouffer des demandes conflictuelles sont aussi ceux qui risquent d'être confrontés aux éruptions de violence les plus graves et les plus fréquentes». La critique n'est pas une déloyauté. Références 1. Nicolas Baverez. Le libéralisme et l'esprit du XXIe siècle. Introduction, Libéralisme, Le Point, hors-série, janvier-février 2007, pp.7-11. 2. Alexandre Adler. Le rapport de la CIA. Comment sera le monde en 2020 ? Traduit de l'américain par Johan-Frédérik Hel Guedj. Robert Laffont, 2005. |
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