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Le président d'une grande
nation et vieil empire colonial, reprenant une allocution à ses concitoyens,
moins d'une semaine après le premier discours consacré aussi à la menace du
coronavirus, a martelé 5 ou 6 fois, l'expression «Nous sommes en guerre». Mais
il n'a pas précisé l'ennemi !
Vous êtes en guerre contre qui, Monsieur le Président ? Et d'où vient ce puissant et dangereux ennemi qui vous menace tant, aujourd'hui, jusqu'à sonner le confinement total des populations et la fermeture de vos frontières ? La classe politique d'un autre pays européen, toutes tendances confondues, discute de l'éventualité de voter les pouvoirs spéciaux pour 6 mois au gouvernement sans véritable majorité en place... Avec, logiquement, la possibilité de suspension des droits constitutionnels et démocratiques ! Une bien plus puissante démocratie du monde occidental a décidé, unilatéralement, de fermer ses frontières aux ressortissants européens et du monde ; exception faite pour son super-allié le Royaume-Uni... C'est la première fois, depuis peut-être la Révolution industrielle capitaliste, mise à part les périodes de conflits armés ouverts, ou la croissance et l'économie capitaliste est mise en berne. Et ce, volontairement. Aussi, par cette pandémie, nous assistons aux premiers signes de dislocation de l'Europe. L'Italie semble en double quarantaine, une première fois par la gravité de sa situation sanitaire et une deuxième fois par le refus sec à sa demande d'aide européenne en moyens et solidarité, restée sans suite. C'est la Chine, distante à des milliers de kilomètres d'elle et, à dix mille lieues de la culture et histoire du Vieux continent, qui vient à son secours. Et elle arrive, non pas les mains vides, mais avec des tonnes de matériel médical et des centaines d'experts en épidémiologie, des médecins, des biologistes et des virologues avisés. Il semblerait que les très anciennes mais authentiques civilisations renaissent, naturellement, de leurs cendres quand elles ont été édifiées sur des valeurs, des fondements et une moralité ou spiritualité solidaires de la collectivité. Ainsi Mao, dans son Livre rouge confiait et enseignait à son peuple, à peine sorti de l'inféodation agraire, du sous-développement colonial et structurel et du cycle chronique des famines : Lorsque un chirurgien se trompe dans son opération cela ne concerne qu'une personne, le malade. Mais quand un Homme d'Etat se trompe dans sa politique, cela concernera des générations de ses concitoyens. Quel est cet ennemi exceptionnel et tellement puissant pour mettre en guerre et a l'arret economique de telles puissances longtemps arrogantes Seules les civilisations qui ont été édifiées sur des intérêts non moraux et de justice et solidarité indigentes mais d'extrêmes inféodations des hommes et de la nature, pour la puissance et le pouvoir vaniteux de certains, se trouveront désemparées et perdues, aux moindres chocs, atteintes sanitaires, épidémies ou famines. Qui est donc cet ennemi exceptionnel et tellement puissant pour mettre en guerre et à l'arrêt économique de telles puissances longtemps arrogantes et vaniteusement agressives sur tous les continents depuis plus de 5 siècles ? Cet ennemi, est-il un esprit malfaisant, un méchant extra-terrestre, un puissant poison tombé accidentellement de Mars ou de Jupiter ou s'agit-il seulement, et en réalité, que d'un fragment biologique de nous-mêmes, avec lequel nous partageons des parcelles de génomes, des caractères d'un héritage vivant commun. Ces derniers ne sont, au fait, que les produits de l'évolution et transformation continuelle, par phases successives d'adaptation au milieu naturel, au contexte minéral ainsi qu'aux conditions des milieux physique et climatique, qui nous environnaient et qui s'exerçaient sur nous durant plusieurs millions d'années, et ce, depuis la nuit des temps ! La vraie question qui se pose à nous, aujourd'hui, est plutôt : pourquoi cette entité biologique, fragment de nos diverses apparentées communes, en général résilientes, nous est-elle devenue menaçante sur l'efficacité de notre potentiel immunitaire d'aujourd'hui ? En d'autres termes, cette entité nous est-elle devenue subitement adverse et antagoniste ou est-ce nous qui avons progressivement changé dans nos caractères en perdant une partie de nos pouvoirs immunitaires comme c'est véritablement le cas devant le Virus du SIDA qui nous menace depuis les années 80, celui du SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère ) en 2003, Les deux vagues de Grippe aviaire de 2006 et 2009 et aujourd'hui la pandémie du coronavirus COVID - 19 ? C'est, peut-être, pour cela que les médecins et épidémiologistes nous précisent que les personnes et populations les plus menacées et les plus exposées à des complications et à une mortalité par le COVID ? 19 sont les personnes âgées et les personnes souffrant de maladies chroniques (diabète, hypertension, cancers, etc.). Ils précisent encore que les plus jeunes, seront moins touchés par la mortalité, donc beaucoup plus résilients. D'où ce n'est donc pas nécessairement le Virus qui serait particulièrement virulent et agressif à notre époque, mais plutôt nos organismes qui sont devenus plus faibles et immunitairement défaillants ! Seulement l'expression d'une nature, suffisamment agressée et malmenée Les virus ne sont pas des produits ou entités de génération spontanée. C'est une entité biologique à part entière, et à ce titre, elle fait partie intégrante du décorum global de la vie et des multiples organismes vivants de la Terre. Et ce n'est point une fatalité que de penser cette menace d'agression, vécue aujourd'hui par nos concitoyens de la Terre, comme l'expression d'une nature, suffisamment agressée et malmenée, qui ne fait que reprendre ses droits en imposant, peut-être, de la régulation. L'homme depuis qu'il s'est volontairement hanté par la course à la croissance, a considéré la nature comme son bien propre sur laquelle il peut exercer le principe d'user et d'abuser comme il l'a fait stipuler pour la protection de la propriété. Il pensait aussi faire de la Nature sa simple propriété. Progressivement, après avoir cherché à s'approprier totalement la nature, l'organiser en vertu de ses propres désirs et volonté, il s'est transformé, sans crainte de violer l'éthique et le bon sens, en apprenti-sorcier pour tenter de modifier intrinsèquement cette nature jusqu'à ses caractères fondateurs : - L'arrogance et vanité de l'homme dans l'accès et pratique du Génie génétique hasardeux et dangereux, et l'envahissement, en moins de trois décennies, de l'ensemble de nos produits alimentaires, entre autres carnées, par des graines expérimentales dans lesquelles, il a été inséré un gène de bactérie afin de leur conférer une résistance à un puissant pesticide, produit en concomitance des semences par la même multinationale de Chimie industrielle et détentrice des brevets des OGM ; - La brevetabilité du vivant sous le prétexte fallacieux du strict respect du droit à la protection de la propriété intellectuelle ; - La création des «équivalents» de «Soleil artificiel» par l'aventure de la production de l'énergie nucléaire, alors qu'on ne sait quoi faire encore des dangereux déchets et que tout accident serait une catastrophe globale impossible à circonscrire totalement (Tchernobyl en 1986, Fukushima en 2012, et à quand d'autres accidents encore des nombreux parcs nucléaires vieillissants) ; - La course effrénée à la création incessante de centaines de milliers de molécules de synthèse expérimentales disséminées journellement dans le milieu naturel (nappes phréatiques, sols, rivières, mers, etc..) et la chaîne alimentaire comme les arômes, les colorants, les conservateurs, les épaississeurs, les améliorants, additionnés sans retenue aux différents aliments ; - La course et banalisation, depuis 80 ans, des composés chimiques de synthèse industrielle donnés comme fertilisants et leurs intrusions sournoises dans nos céréales, nos légumes et fruits, nos matières animales et laitières et leurs si gouteux et appréciés dérivés ; - La production de plus en plus massive et leur déversement ordinaire sur le milieu naturel et dans la chaîne alimentaire des pesticides et dangereux autres biocides comme phytosanitaires; - La pollution des nappes phréatiques et des cours d'eau par les résidus d'intrants chimiques et sa persistance jusqu'à la création d'un juteux nouveau marché de marchandisation de l'eau en bouteille qui excède aujourd'hui et annuellement plusieurs centaines de milliards de dollars. L'homme vorace, matérialiste et mégalomane a oublié qu'il n'est qu'une infime partie de la nature et que c'est bien elle, dans sa globalité, qui élabore et dicte par ses mécanismes héritées d'une succession d'adaptations qui se sont exercées durant des millions d'années ; et ce, dans une parfaite résilience entre les différentes entités et organismes. Ebloui jusqu'à être subjugué par les découvertes et inventions techniques du 18ème, 19ème et 20 siècles, l'homme s'est enflé démesurément de prétentions et d'arrogance. Et séduit par les grandes conquêtes coloniales et leurs juteuses et voraces entreprises commerciales du libéralisme et capitalisme naissants, il abandonna progressivement la moralité, le bon sens paysan, l'esprit humanitaire et les élans traditionnellement solidaires, pour se transformer en un Dieu-pharaon omnipotent, sans limites aucunes à tolérer qui pourrait faire obstacle à sa volonté démesurée d'expansion vaniteuse effrénée. L'homme en libéral capitaliste, voulait, sans foi ni loi, asservir totalement la Nature Ainsi, enivré par l'empire de l'appât du gain, de la richesse sans limites et du pouvoir, il entre en folie et schizophrénie, en pensant pouvoir s'asservir les hommes et les peuples qu'il a «découverts», de les acculturer à défaut de les réduire ou de les «génocider». Cette volonté d'inféodation et de libre folie d'exploitation à outrance de ses semblables, il va aussi l'exercer sur la nature environnante dont il voulait, aussi, être seul Maître omniscient. Cette Nature, l'homme dans son libéralisme capitaliste, voulait, sans foi ni loi, l'asservir totalement, la domestiquer et peut être même, plus tard, la transmuter puis la faire breveter, pour ses profits matériels myopes et criminels, après des applications dites d'innovation biotechnologique. Telles les céréales (maïs OGM principalement) et certaines légumineuses (Soja OGM) de monocultures agro-industrielles, qui sont, malheureusement, aujourd'hui, après moins de trois décennies seulement, à la base de toute l'alimentation animale de la planète; les semences transgéniques de cultures maraîchères conçues pour n'assurer qu'une production non reproductible qui, bien entendu, sont brevetées aussi comme une quelconque et banale propriété matérielle ! Lorsqu'on martèle par cinq fois «Nous sommes en guerre» dans une allocution présidentielle d'une demi-heure, à la nation, sans identifier l'ennemi en cause, il n'y a pas une vérité qui est annoncée mais seulement une demi-vérité. Car l'imprécision ou l'occultation volontaire de la définition de cet ennemi public numéro 1, qui menace la nation, pose un problème essentiel de communication ou de sincérité. Le véritable ennemi, en effet, n'est pas le Coronavirus Covid- 19, comme ce ne sont pas ses prédécesseurs des épidémies du STRAS de 2003, des Grippes aviaires de 2006 ou 2009. L'ennemi public commun, aujourd'hui, ce sont les conséquences des dérives éthiques et aventureuses et un système économique capitaliste et libéral de prédation totale de la nature et des êtres, conforté par des Etats complaisants qui ont abdiqué leurs rôles et prérogatives de régulation et de contrôle ? Ces pratiques en cause dans ce marasme biologique qui nous concerne et nous éprouve aujourd'hui, ont encore cours et ne sont pas clairement identifiées et dénoncées. Et par là, il nous paraît évident de retenir que ce n'est pas une imprécision involontaire ou de maladresse seulement mais, peut-être, une omission caractérisée ou encore une occultation complice. Notre humanité semble irrémédiablement soumise, sur tous ses continents, à un même mode alimentaire en nivellement systématique La menace du Coronavirus Covid-19 de cette année et la grande panique qui l'accompagne, montrent que la communauté scientifique, les gouvernants et la population, n'ont pas suffisamment mis à profit les expériences et les enseignements tirés des épidémies du STRAS de 2003, ni des grandes vagues des grippes aviaires dont celle de 2009. Aucune stratégie n'a été envisagée ni définie en bonne réponse, même celle dévolue pourtant à l'OMS, une agence des Nations Unies qui regroupe pourtant les 193 pays de la planète. Depuis trois décennies, notre humanité semble irrémédiablement, soumise, sur tous ses continents à un même mode alimentaire en nivellement systématique, malgré les spécificités culturelles, ethniques, historiques, et leurs mœurs et patrimoines culinaires ancestrales. Nous nous nourrissons tous, en majorité, de viandes blanches issues des élevages industriels engraissés essentiellement par des concentrés d'OGM (Maïs, Soja) et saturés d'antibiotiques. Nos modèles d'urbanisation effrénée concentrent et «entassent» de plus en plus de populations jusqu'à créer des méga-villes regroupant parfois des dizaines de millions de personnes. Ces nouveaux monstres urbains peuvent constituer des foyers d'insécurité et de contamination incontrôlables. Notre espoir de reconsidération et de correction de notre modèle de développement et de croissance, né avec l'avènement de la pensée et des mouvements écologistes européens puis mondiaux, s'est malheureusement éteint progressivement depuis les deux dernières décennies, avec la mise en avant, plus ou moins orchestrée, de la problématique du RCG (Réchauffement Climatique Global). A suivre *Professeur, Université d'Oran 1 |