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RÔLE SOCIAL ET MARCHÉ INFORMEL

par Abdou BENABBOU

Une série de dispositions ont été prises par les autorités gouvernementales pour que le ramadhan se déroule sous de bons auspices. Au centre du carrefour dispositif, le ministre du Commerce affirme sa volonté de s'attaquer sérieusement à la régulation des échanges marchands avec comme premier objectif l'intégration du secteur informel dans la légalité. D'autres, avant lui, se sont attaqués à cet exercice compliqué sans grands résultats pour des raisons objectives, les unes comme les autres. Il s'agit là des ventes furtives animées par des jeunes et moins jeunes, plongés dans la débrouille pour vivre, mais susceptibles de dérégler les marchés et de faire régner une concurrence commerciale illégale.

Des structures en dur ont été construites, mais toutes sont restées vides car leur objet a été perçu par les ambulants comme une forme de sévères contraintes guidées seulement par des objectifs fiscaux. L'efficacité aurait voulu que le recasement des marchands, électrons libres, leur soit une œuvre d'anoblissement pour qu'ils nouent avec l'estime d'eux-mêmes et que leur rôle dans la société soit valorisé. Pour ce faire, il suffisait d'imiter ce qui se fait ailleurs et où les marchés de quartiers ont un incontestable rôle social positif.

L'erreur persistante a été de toujours aborder ce problème en privilégiant la raison fiscale alors que le phénomène négatif du commerce informel repose sur des données sociales, politiques et culturelles. Il est question surtout et bien évidemment du commerce des rues et des apparents échanges des petits marchés. Le grand «trabendo», lui, est une autre affaire à caractère criminel contre lequel l'exigence d'une lutte fait appel à tous les moyens.

Tous les pays en voie de développement ont leur commerce interne pris en tenaille par une forme particulière d'échange et de troc qui échappe au contrôle et à la légalité. Le manque de visibilité trouve ses sources dans une chaîne d'impondérables économiques et sociaux due à la lenteur du développement où le sous-emploi occupe une place prépondérante.

Pays émergent, l'Algérie n'échappe pas à cette règle.