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Un Ramadhan pas comme les autres ?

par Abdelkrim Zerzouri

A trois semaines du début du mois sacré, les pouvoirs publics affichent leur volonté de garantir un approvisionnement régulier des marchés en produits de large consommation et stabiliser les prix voire les faire baisser. Synonyme de hausse des prix, le Ramadhan 2024, dont l'entame sera le 11 ou le 12 mars prochain, ferait-il exception ?

La disponibilité des produits alimentaires qui enregistrent une pression lors du mois sacré est, vraisemblablement, garantie à la suite du plan mis en œuvre par le gouvernement.

Selon les données des services du secteur du Commerce, la production de la semoule a été augmentée de 20 % et celle de l'huile de table est passée de 1.800 à 4.000 tonnes par jour, on prévoit également de déstocker 106.000 tonnes de pommes de terre, 30.000 tonnes d'oignons, 10.000 tonnes d'ail et plus de 300.000 tonnes de sucre brut, ainsi que l'importation de 110.000 tonnes de viande rouge, et qui sera écoulée au prix de 1.200 dinars le kilo. Bien sûr, il faut compter sans le stockage de la part des commerçants de zlabia (pour l'huile et le sucre, notamment), mais les choses se présentent favorablement pour un ramadhan sans rupture d'approvisionnement des marchés. Mais, pour ce qui est de la stabilité des prix, le défi est grand. Généralement, les prix chauffent quelques jours avant le Ramadhan et durant la première semaine du jeûne, avant de revenir à la normale en milieu, pour reprendre la tendance haussière les derniers jours du Ramadhan et jusqu'après l'Aïd. Les prix dérogeront-ils à cette règle en ce Ramadhan 2024 ? «Des prix promotionnels et compétitifs seront adoptés en coordination avec de nombreux producteurs et investisseurs ayant pris l'initiative de réduire le prix de leurs produits, à l'occasion du mois sacré du Ramadhan», a révélé le ministre dans une déclaration à la presse, en procédant à l'ouverture, lundi dernier, de la 3ème édition du Salon régional Mitidja pour la production et l'exportation au parking du stade ‘Chahid Mustapha Tchaker'. M. Zitouni n'a pas manqué de mettre en garde les spéculateurs «qui exploitent le mois du jeûne pour augmenter les prix et réaliser un gain rapide, contre les conséquences de leur actes», avertissant que «toute tentative de hausse des prix sans justificatif va exposer son initiateur à des poursuites judiciaires». Il a affirmé que son département ministériel, qui «a entrepris des mesures pour protéger l'économie nationale et le produit local, ne va plus tolérer les hausses des prix, et pas uniquement durant le mois de Ramadhan, car il va œuvrer à imposer la loi sur le marché algérien, tout au long de l'année».