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Catastrophes naturelles en Algérie: 200 millions de dollars de dégâts durant les trois dernières années

par M. Aziza

Le Pr Nazim Sini, expert en économie et enseignant, a révélé, hier, que les coûts des dégâts dus au changement climatique en Algérie, notamment durant les trois dernières années, est estimé à près de 200 millions de dollars. En précisant que les maladies infectieuses ont augmenté de 2,5% durant cette période, avec une baisse de 15% de la productivité des entreprises et 450 habitations détruites par les catastrophes naturelles.

S'exprimant lors de la tenue d'un séminaire sous le thème «L'Assurance : relever les défis des mutations économiques en cours», organisé à l'hôtel Aurassi, par la Compagnie algérienne des assurances (CAAT), il a recommandé aux assureurs d'ajuster leur prix selon les catastrophes et selon les années. Et d'appeler les boîtes d'assurances à augmenter les tarifs des catastrophes naturelles «CAT-NAT», en précisant que le nombre des catastrophes naturelles dû aux changements climatiques et les risques cybernétiques ne cessent d'augmenter, voire se multiplier.

En rappelant que l'année 2023 a été unique, que ce soit pour l'Algérie ou pour d'autres pays du monde, en raison des changements climatiques. Il a affirmé que l'Algérie a connu à l'instar d'autres pays de la Méditerranée, plusieurs catastrophes naturelles durant l'année 2023. On dénombre 32 catastrophes naturelles, alors que leur nombre ne dépassait pas les 10 catastrophes durant une année complète, il y a dix ans. Il cite les tempêtes et les intempéries enregistrées à Batna, à M'sila, à Constantine et en Kabylie. Il est revenu sur les évènements qui ont marqué la wilaya de Tipaza, notamment à Fouka. Notre pays a connu 42 jours de sécheresse et près de 12 jours de canicule d'affilée, durant l'année écoulée. Avec un pic de température enregistré, le 13 juillet 2023, atteignant 51,9 °C à 13 h 45. Un record absolu depuis l'existence des relevés de température en Algérie, souligne-t-il. 150 incendies dans 17 wilayas ont été enregistrés, entraînant la mort de 45 personnes.

Il a appelé les assureurs à sensibiliser les jeunes générations qui seront leurs futurs clients et de revoir leur politique tarifaire pour les catastrophes naturelles et solliciter les pouvoirs publics pour rendre obligatoire l'assurance habitation.

Nacer Saïs, PDG de la Compagnie algérienne des assurances (CAAT), a en réponse aux questions des journalistes, écarté tout augmentation des tarifs de la CAT-NAT. En précisant que tous les pays du monde et tous les assureurs font face aux aléas et aux répercussions du changement climatique. Il a estimé que ce n'est pas un problème de prix. «On doit s'organiser pour couvrir à la fois les risques qui vont venir du changement climatique en cherchant des capacités, mais aussi aux risques liés au développement technologique». Les sociétés d'assurance, quelles que soient leurs capacités financières, ne pourront jamais couvrir ces risques toutes seules. Il a plaidé pour le renforcement de la solidarité de la réassurance internationale.

Le PDG de la CAAT a affirmé que l'avant-projet de loi régissant l'assurance en Algérie permettra d'organiser davantage le marché de l'assurance, il va ainsi imposer un nouveau climat pour les assurances en Algérie, notamment avec le renforcement du contrôle, en citant la création de l'autorité de régulation qui peut permettre de revoir les prix de l'assurance à leur juste valeur.

Il rassure en affirmant que plusieurs évolutions peuvent être envisagées dans l'avenir, dont une amélioration de l'offre qui s'appuiera sur la mutualisation à grande échelle, par le mécanisme de réassurance au niveau mondial. Un changement dans le rôle des assurés et des entreprises avec de nouvelles obligations, et ce, pour développer des mécanismes efficaces de prévention et de résilience.