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Tiaret: Des quartiers sans eau depuis 15 jours

par El-Houari Dilmi

Samedi matin, des habitants de la cité des 500 logements «AADL», flanqués de leurs jerricans, se sont dirigés vers le siège de la wilaya pour se plaindre de la privation de leur quartier d'eau potable depuis plus d'une dizaine de jours.

En effet, une bonne partie des quartiers de la ville de Tiaret est privée du précieux liquide, certains depuis plus de dix jours à l'image de la cité «Dubaï», cité «Rousseau» ou encore la «CIA la colline» sur les hauteurs de la ville. «Jamais la ville de Tiaret n'a vécu une pénurie d'eau potable comme cette année», se plaint un habitant de la cité «Rousseau». Et pour s'approvisionner en eau, pour ceux qui en ont les moyens financiers, on loue des citernes de 1.500 jusqu'à 3.000 DA selon la distance et l'étage où est situé le logement.

Depuis l'été dernier, l'absence de précipitations et la forte hausse des températures ont entrainé une grande dégradation de la ressource en eau, au point où les autorités locales ont mis au point un «plan spécial» pour alimenter une ville de 300.000 âmes en eau potable, sans parler des autres communes de la wilaya, confrontées elles aussi à une pénurie d'eau.

Même si le directeur de l'Algérienne des eaux (ADE) a bien parlé d'un « problème de production et non de distribution», la population locale n'arrive pas à expliquer de si longues coupures d'eau potable, jusqu'à 15 jours pour certains quartiers des hauteurs de la ville et de la périphérie sud. Une privation qui dure à l'orée du mois de ramadhan du précieux liquide, que les habitants disent ne pas comprendre, surtout que l'ADE ne communique pas suffisamment sur les raisons de ces coupures répétitives. Les comités de quartiers ont même décidé d'interpeller directement le premier responsable de la wilaya et le maire de la ville pour attirer leur attention sur cette situation et éviter de passer un mois de ramadhan à sec. Certains citoyens suggèrent de suspendre l'alimentation des bains maures, les douches publiques ou encore les stations de lavage, alimentés à partir du réseau public. Un groupe de citoyens en colère, répondant aux nombreuses sollicitations exprimées sur les réseaux sociaux pour dénoncer cette privation d'eau, ont décidé d'interpeller les responsables centraux dans des lettres adressées sous le sceau de l'urgence.