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Solutions africaines aux problèmes de l'Afrique: L'Algérie pour la «cristallisation» des efforts

par A. Z.

Depuis au moins cinq ans qu'on parle « des solutions africaines aux problèmes africains » si on se réfère à l'adoption de la décision du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA), lors de sa réunion, au niveau ministériel, tenue le 24 septembre 2018, sur l'état de la paix et de la sécurité en Afrique, et les initiatives et mesures pour promouvoir « des solutions africaines aux problèmes africains », sans réussir à concrétiser ce concept sur le terrain.

L'Algérie sous la direction du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a réaffirmé, samedi à Addis-Abeba, son engagement total, à poursuivre son soutien aux efforts collectifs, dans ce sens, en introduisant un nouveau mot pour donner forme à ce dessein, à savoir la « cristallisation » de solutions africaines aux problèmes de l'Afrique. Cet engagement a été réaffirmé par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ahmed Attaf, dans son intervention sur la clause relative à l'état de la paix et de la sécurité en Afrique, qu'il a entamée en soulignant que l'élection du président mauritanien en tant que président de la 37ème session de l'Union africaine (UA) « représente une fierté pour notre région maghrébine et pour le continent africain en général » et que l'Algérie lui apporte tout son soutien. Le ministre a transmis au président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazaouani, les félicitations chaleureuses du Président Abdelmadjid Tebboune et ses meilleurs vœux de réussite et de succès dans l'accomplissement de sa noble mission. M. Attaf a indiqué dans son allocution que « le paysage sécuritaire et politique dans notre continent nous confronte aujourd'hui à quatre défis majeurs, à commencer par celui de la décolonisation, une décolonisation définitive de notre continent, par l'éradication des résidus de ce phénomène dans la dernière colonie en Afrique, le Sahara occidental, conformément aux constantes et principes convenus par notre organisation et l'ONU ».

Le deuxième défi, a ajouté M. Attaf, est de « mettre fin à l'escalade grave que connait le phénomène de changements inconstitutionnels des gouvernements, notamment dans la région de l'Afrique de l'Ouest », tandis que le troisième défi consiste en « la lutte contre et la prévention du terrorisme, un phénomène qui a connu une exacerbation dangereuse ces trois dernières années dans notre continent, en particulier dans la région sahélo-saharienne ».

Réforme du Conseil de sécurité : le plaidoyer de l'Algérie

Le quatrième et dernier défi exige impérativement « de traiter de manière stricte et ferme les interventions extérieures qui, elles aussi, ont récemment connu une recrudescence alarmante à travers différentes formes et moyens politiques, militaires et sécuritaires », a souligné M. Attaf. Face à ces défis, l'Algérie réaffirme, sous la conduite du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, « son engagement à poursuivre son soutien aux efforts collectifs pour la cristallisation de solutions africaines aux problèmes de l'Afrique, un engagement consacré par son mandat actuel au Conseil de sécurité, où elle tend à défendre les priorités de notre continent, ses causes justes et ses aspirations légitimes et ciblées, en toute sincérité et loyauté », a encore souligné M. Attaf.

Dans un autre registre, M. Ahmed Attaf a réaffirmé, lors de la réunion du Comité des Dix de l'Union africaine (UA) sur la réforme du Conseil de sécurité, l'engagement de l'Algérie à contribuer « en toute sincérité et loyauté » aux efforts collectifs visant à mobiliser davantage de soutien international à la position africaine commune pour la réforme du Conseil de sécurité, appelant à un projet de réforme « globale, équilibrée et intégrée » pour cet appareil onusien, qui va au-delà de l'élargissement de la qualité de membre.

Lors de la réunion organisée en marge de la 37ème Session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de Gouvernement de l'UA à laquelle a pris part M. Attaf en qualité de représentant du président de la République, l'Algérie a réaffirmé son soutien aux conclusions du Sommet d'Oyala et sa disposition à contribuer « avec sincérité et loyauté aux efforts collectifs visant à mobiliser davantage de soutien international à la position africaine commune et à œuvrer en étroite coordination avec nos frères pour réaliser une avancée tangible, dans le cadre du processus de négociation sous l'égide de notre organisation onusienne ». Ainsi, le ministre a affirmé que l'Algérie « tend à œuvrer de concert avec la République de Sierra Leone, pays frère, au niveau du Conseil de sécurité, pour tenir une réunion ministérielle de haut niveau entre le Groupe des Dix et les cinq Etats membres permanents, et ce en marge de la 79ème session de l'Assemblée générale de l'ONU ».

L'Algérie, ajoute le ministre, accueillera la 12ème Réunion ministérielle du Comité des Dix, en juin prochain, à Alger, « une occasion renouvelée pour évaluer le processus de négociations et d'adapter la stratégie de notre action aux développements qui pourraient intervenir dans le contexte d'un regain d'intérêt international pour la question de la réforme du Conseil de sécurité ».