Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Consultation citoyenne

par Abdelkrim Zerzouri

L'Agence nationale des déchets (AND) cherche à sonder les citoyens sur leur comportement vis-à-vis de leurs déchets afin d'établir des programmes de sensibilisation en harmonie avec leur mode de pensée. C'est le but d'une étude nationale, la première du genre, qui a été lancée jeudi 15 février à l'initiative de l'AND en collaboration avec le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread) et l'université d'Alger 2, dont les résultats seront dévoilés dans un mois. Un vœu cher aux cadres de l'AND et du ministère de l'Environnement, qui ont plaidé avec insistance, ces dernières années, pour la révision du mode de communication adopté sur le plan de la sensibilisation des citoyens en matière de gestion et prévention des déchets, jugé très passif voire vieillot, et ils ont également leur idée sur ce qu'il faut faire pour atteindre une meilleure efficacité dans ce domaine. On note dans ce sens l'absence des collectivités locales, en l'occurrence les municipalités, aussi bien parmi les équipes de travail que les parties à sonder, et qui se trouvent être, pourtant, les premières sur le front de la gestion des déchets.

Pour éviter d'avoir en face de soi des formulaires de questionnaires avec les réponses des citoyens, ne serait-on pas bien avisé de passer de la théorie à la pratique en consultant les services locaux au niveau des mairies, qui peuvent apporter leur contribution à ce projet à travers leur expérience dans ce domaine, et en tant que connaisseur dans la réalité de ce que fait le citoyen de ses déchets ? Peut-être, aussi, que la mairie serait pointée dans sa défaillance à travers les réponses des citoyens, et serait concernée quelque part dans l'action qu'on chercher à orienter à travers cette étude ? L'étude vise principalement à «déterminer la capacité du citoyen à s'intégrer dans des projets ou programmes liés à la gestion des déchets, en mesure d'améliorer son cadre de vie, ainsi que son implication dans l'économie verte», explique-t-on, soit des objectifs intimement liés à l'action des collectivités locales.

Il faut bien se rendre à l'évidence, et comprendre que l'environnement n'est pas uniquement une affaire du seul département de l'Environnement, car toute action dans ce cadre implique plusieurs autres secteurs, en sus des collectivités locales, dont l'Industrie, la Santé, l'Énergie, le Commerce (qui rappelle l'utilisation des sachets en plastique) et autres. Et, si le citoyen fait figure de nœud gordien dans cette chaîne, il n'en demeure pas moins que d'autres parties sont responsables au moins sur le plan de la réduction des déchets. Parce qu'il y a trop de déchets qu'on peut supprimer dans les déchets. Cette enquête de perception citoyenne lancée par l'AND sera construite sur le comportement des citoyens vis-à-vis de leurs déchets, qui doivent éclairer sur le plan de la sensibilisation ceux qui pilotent le projet à travers leurs réponses aux questionnaires soumis, mais il y a certainement plus à faire avec les déchets.