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Participation de l'Union africaine au G20: Attaf plaide pour la fin de la marginalisation de l'Afrique

par El-Houari Dilmi

Depuis Addis-Abeba, capitale éthiopienne, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ahmed Attaf, a appelé, jeudi, à «une participation active de l'Union africaine (UA) au G20», saluant «les efforts de tous ceux qui ont contribué à l'adhésion de l'organisation continentale à ce bloc».

Dans une allocution prononcée lors des travaux de la 44e session ordinaire du Conseil exécutif de l'Union africaine sur les mécanismes de participation de l'UA au G20, Attaf a précisé que «la délégation salue les efforts de tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à l'adhésion de l'Union africaine au G20, une adhésion que nous considérons comme un acquis qu'il importe de valoriser. Et une avancée à mettre à profit pour poursuivre nos efforts collectifs visant à réparer une injustice historique et à mettre un terme à la longue marginalisation de notre continent dans les différentes institutions de gouvernance mondiale, qu'elles soient politiques, sécuritaires, économiques ou sociales». Aussi, cette délégation appelle à «une participation active de l'Union africaine au sein de ce bloc» et à «œuvrer dans son cadre à mobiliser l'appui international nécessaire à la concrétisation des objectifs et des aspirations consacrés dans notre Agenda 2063», a souligné le ministre des Affaires étrangères. «La délégation soutient, en outre, l'approche proposée à la discrétion du Conseil exécutif, laquelle s'inspire de la décision 845 de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement», a poursuivi Ahmed Attaf. Et d'expliquer : «En premier lieu, le président tournant de l'UA, appuyé par le président de la Commission, représente notre organisation aux réunions du G20 au niveau du sommet. En second lieu, généraliser ce principe aux réunions ministérielles, en ce sens qu'un ministre de l'Etat assurant la présidence, appuyé par le commissaire compétent, représente notre organisation». «Ce mode de fonctionnement s'impose comme étant le plus efficace et le plus à même de faire entendre la voix de notre continent avec fiabilité, fidélité et loyauté», a-t-il estimé.

«Consacrer le Grand projet africain»

Le chef de la diplomatie algérienne a également déclaré que les prochaines élections des hauts responsables de la Commission de l'Union africaine (CUA), «revêtaient une importance majeure, d'où l'impératif de tenir compte des critères «qualifications» et «compétence» chez les candidats qui devraient être porteurs de visions, d'ambitions et de projets à même de hisser le continent africain aux plus hauts rangs. Attaf a encore indiqué que «l'élection du président, du vice-président et des commissaires de la Commission de l'UA revêt une importance majeure, d'où l'impératif de lui réserver un intérêt particulier, car il s'agira de désigner des femmes et des hommes appelés à chapeauter l'action de l'Organisation et à influer sur sa réactivité quant à la prise en charge des attentes et aspirations de nos peuples et de nos Etats, en consécration du Grand projet africain». La délégation algérienne «prend acte des différentes moutures proposées et des choix soumis, notamment le principe d'alternance entre les cinq régions et, au sein de chaque région entre pays par ordre alphabétique», a précisé le ministre, ajoutant que «notre profonde conviction nous interpelle quant à l'impératif de tenir une question d'une telle importance à l'abri des procédés mécaniques qui ne tiennent pas compte de la compétence, ni des qualifications des candidats qui doivent être porteurs de visions, d'ambitions et de projets à même de hisser notre continent aux plus hauts rangs».

L'occasion était pour Attaf de souligner «l'importance pour le continent africain d'un processus sélectif et compétitif d'envergure qui favoriserait les compétences africaines les plus chevronnées et les mieux habilitées à diriger la Commission africaine, suivant notre engagement collectif à améliorer la gouvernance de notre organisation, à en développer la performance et à la doter de personnes dignes de la conduire et de réaliser nos aspirations et nos attentes, voire de les cristalliser sur le terrain de la meilleure manière qui soit». «Le continent africain vaut beaucoup plus qu'un tel engagement et un tel processus, pour élire les meilleurs des meilleurs parmi l'élite», a conclu Ahmed Attaf.

Les travaux de la 44e session ordinaire du Conseil exécutif de l'Union africaine s'inscrivent dans le cadre des préparatifs de la 37e session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'instance continentale, prévue samedi et dimanche à Addis-Abeba (Ethiopie) et placée sous le thème de l'éducation.