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Agression contre Ghaza: Plus de 28.000 morts et 68.000 blessés

par Mohamed Mehdi

Mercredi, le ministère de la Santé à Ghaza a annoncé que le nombre de victimes de l'agression israélienne s'est élevé à 28.576 martyrs et 68.291 blessés depuis le 7 octobre 2023. La même source a précisé que l'armée d'occupation a commis 11 massacres durant la journée de mardi, faisant 103 martyrs et 145 blessés. Hier, l'armée sioniste a bombardé plusieurs villes au nord, au centre et au sud de Ghaza. C'est à Khan Younes, au sud de Ghaza, où les troupes israéliennes au sol rencontrent une implacable résistance, que les bombardements ont été les plus intensifs. A Rafah, où l'entité d'occupation prévoit une incursion terrestre, les bombardements ont touché les zones est du gouvernorat. Au centre de l'enclave assiégée, c'est le camp de réfugiés Al-Maghazi et la ville de Deir Al-Balah qui ont été le plus ciblés. En Cisjordanie occupée, l'armée a pris d'assaut, depuis l'aube de mercredi, plusieurs villes et villages, et procédé à l'arrestation d'une vingtaine de Palestiniens.

Un correspondant d'Al Jazeera a rapporté, hier, plusieurs martyrs et blessés suite à un bombardement d'artillerie israélienne visant l'est du camp de Maghazi, dans le centre de l'enclave assiégée. Ajoutant que l'aviation sioniste a mené des raids sur les quartiers sud de la ville de Ghaza. Le bombardement d'une maison dans le camp Al-Nusseirat, dans le centre de Ghaza, a fait au moins 4 martyrs et des blessés, a annoncé, hier, Al Jazeera.

A Khan Younes, au sud de Ghaza, des bombardements aériens et d'artillerie ont touché plusieurs quartiers du gouvernorat, dont le centre-ville, y compris dans les alentours immédiats de l'hôpital Nasser où se déroulent également des affrontements entre la résistance palestinienne et les soldats israéliens. Mardi, des tireurs d'élite sionistes ont fait au moins 3 martyrs et 10 blessés au sein du complexe médical Nasser de Khan Younes. Al Jazeera a diffusé le jour même des images montrant le martyr d'un enfant touché par des tirs de snipers israéliens devant la porte de l'hôpital Nasser que les ambulanciers ne pouvaient pas atteindre en raison des bombardements et des tireurs embusqués.

Hôpital Nasser à Khan Younes: l'hécatombe

Dans un témoignage publié par Al Jazeera English, un médecin de MSF a raconté des «combats effrayants » autour de l'hôpital Nasser dans la journée de mardi. «La situation à l'hôpital Nasser de Khan Younes est déjà critique. Mais les dernières 24 heures ont rendu la situation sur le terrain encore plus effrayante», a déclaré Guillemette Thomas de Médecins sans frontières (MSF). L'intervenante a expliqué que les forces israéliennes s'étaient rapprochées de l'hôpital et ont ordonné l'évacuation des personnes déplacées qui s'y trouvaient. «La situation est vraiment critique pour les patients et nous sommes inquiets pour la suite », a déclaré Guillemette Thomas à Al Jazeera.

Selon elle, il y a environ «400 patients dans un état critique» au sein de l'hôpital «qui fait déjà face à une grave pénurie de personnel médical et de fournitures», a-t-elle ajouté. Dr Guillemette Thomas a appelé les forces israéliennes à « assurer la sécurité du personnel médical, des patients et des personnes déplacées à l'hôpital Nasser », ajoutant que « toute personne souhaitant quitter le complexe médical Nasser doit bénéficier d'un passage sûr pour sortir ». Le ministère de la Santé à Ghaza a confirmé, de son côté, que les forces d'occupation israéliennes « ont forcé des milliers de personnes déplacées à évacuer le complexe médical Nasser à Khan Younes ».

« Depuis des semaines, l'occupation impose un siège strict au complexe Nasser et exige l'évacuation des personnes déplacées qui ont été contraintes par la guerre à fuir leurs maisons et à se réfugier à l'hôpital », affirme encore la même source, qui ajoute que « l'armée israélienne a ouvert le feu sur toute personne se déplaçant à l'intérieur ou à l'extérieur de l'hôpital, ce qui a entraîné plusieurs martyrs et blessés ». Par ailleurs, hier, l'armée israélienne a annoncé que 15 soldats ont été blessés lors des combats qui ont eu lieu dans la bande de Ghaza au cours des dernières 24 heures ». Selon Al Jazeera, la radio militaire israélienne a rapporté que le « Département de réhabilitation » se prépare à « accueillir 20.000 blessés cette année, après en avoir reçu 5.500 l'année dernière». «Cette annonce intervient alors que des rapports indiquent que le nombre de soldats israéliens blessés dans l'enclave de Ghaza est bien plus élevé que ce qui est annoncé », a commenté Al Jazeera.

Le front libanais s'enflamme

Dans le cadre de sa stratégie, adoptée depuis le 8 octobre 2023, de desserrer l'étau sur Ghaza, le Hezbollah a mené hier, mercredi, une importante opération visant une caserne à Safed au nord de la Palestine occupée. Le mouvement de résistance libanais a lancé, vers 8h GMT, une salve de missiles sur une zone militaire israélienne au nord de la Palestine occupée. Des médias israéliens, cités par Al Jazeera, ont rapporté « qu'un bâtiment avait été directement touché dans la ville de Safed à Al-Djalil Supérieur » par des missiles tirés depuis le Liban. Un correspondant d'Al Jazeera a ajouté que les sirènes ont retenti dans plusieurs villes au nord de la Palestine occupée.

Une heure plus tard, l'Autorité israélienne de radiodiffusion, cité également par Al Jazeera, a rapporté que « 5 personnes ont été transportées à l'hôpital de Safed à la suite d'un bombardement » de la ville de Safed.

Des médias israéliens ont rapporté que l'opération du Hezbollah a fait 1 mort et 7 blessés, dont 3 grièvement, tous des soldats. La même source indique que les missiles du Hezbollah « visaient le commandement du nord, une base aérienne à Meron et une base militaire à Safed ». Al Jazeera rapporte aussi que « les médias israéliens ont déclaré que le Hezbollah libanais avait utilisé des missiles de précision ».

Vers 13h, le correspondant d'Al Jazeera a rapporté que des avions israéliens avaient lancé des raids sur les villes de Shehabiya, Al-Sawwanah, Adshit et Basalia, et que des explosions successives avaient été entendues dans la zone frontalière. Les bombardements de l'armée sioniste ont fait 3 martyrs, une femme et ses deux enfants, dans la ville d'Al-Sawwaneh, tandis que 4 autres ont été blessés lors d'un autre raid sur la ville d'Adshit au sud du Liban. La protection civile du Sud-Liban a annoncé de son côté un bilan de 4 martyrs et 11 blessés lors de deux raids israéliens contre les villes d'Al-Sawaneh et d'Adshit. Plus tard dans l'après-midi de mercredi, un correspondant d'Al Jazeera a rapporté de «nouvelles explosions dans la zone frontalière avec le Liban à Al-Djalil Supérieur, et qu'une autre explosion a également été entendue dans la ville de Haïfa».

Des appels à un cessez-le-feu immédiat

L'Espagne et l'Irlande ont appelé mercredi à un cessez-le-feu immédiat à Ghaza pour éviter davantage de détérioration de la situation humanitaire, rapporte Al Jazeera. Les deux pays ont appelé à la nécessité de poursuivre le travail et le soutien de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), soulignant que l'engagement de l'Union européenne en faveur des droits de l'homme et de la dignité ne pouvait admettre des exceptions.

La même source indique que le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a déclaré que son pays et l'Irlande avaient demandé à la Commission européenne « d'examiner dans quelle mesure Israël respectait ses obligations en matière de droits de l'homme ».

Par ailleurs, dans une déclaration commune, les rapporteurs de l'ONU ont souligné « la nécessité d'autoriser des manifestations pacifiques dans divers pays pour soutenir la bande de Ghaza face aux attaques israéliennes en cours ».

La déclaration estime que les « restrictions excessives », imposées par les États à la société civile dans sa tentative de protéger les droits de l'homme et d'appeler au respect du droit international humanitaire dans le contexte de la guerre en Ghaza, « contredisent l'obligation des États de prévenir les crimes de génocide et d'atrocités en vertu du droit international ». En Jordanie, le Rassemblement de la jeunesse a appelé mercredi les citoyens à participer à une « chaîne humaine » sur la route pour empêcher le passage des « camions transportant des marchandises vers Israël ».