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Présent et absent en même temps

par Abdou BENABBOU

Personne ne peut nier ce que l'internet a produit comme progrès et avancées dans les comportements et la gestion du quotidien de tout le monde. Il est certainement l'une des plus importantes inventions des temps présents. De plus on n'en a pas encore fini avec de nouveaux secrets qu'il réserve dans un futur proche pour mieux confirmer qu'il se réserve pour parfaire le changement de la face du monde.

A bien voir, la transformation est sérieusement entamée et qu'on le veuille ou non, une profonde et générale connexion s'est opérée entre près de 6 milliards d'internautes dans le monde avec celui qui s'impose comme un ogre technologique pour enfanter le meilleur mais aussi le pire.

Le meilleur est dans la dextérité et l'aisance des comportements de chacun pour vaincre les blocages de toutes sortes dans la vie quotidienne. L'un des principaux bienfaits réside dans la révolution de la culture de la communication.

Les communicants n'empruntent plus les lourds circuits enchevêtrés d'un passé récent et leur rapprochement s'évertue d'une manière spectaculaire pour redorer la notion du temps. Le pire réside dans un paradoxe déroutant et encore indéfini qui veut que tout en rapprochant les humains de tous les âges, internet les désunit aussi. Il y a une espèce de déshumanisation partout, dans les cafés, dans les demeures, dans les espaces publics comme les privés, des présences qui se sont déchargées du contenu de la chaleur humaine si particulière en chacun.

On est présent dans des rencontres d'une variété infinie pour dorénavant manifester une présence physique mais d'une absence d'esprit aussi. Entre les face-à-face, le smartphone s'interpose pour dénaturer les proximités humaines et va jusqu'à la dénégation de chacun des présents. Manifestement ce nouvel ordre rituel s'impose avec exagération pour se demander où va mener son évolution. Il laisse penser qu'au lieu d'être conçu pour rassembler et unir, il excelle les hommes à se séparer. Les psychologues et les sociologues ont là une sérieuse matière à défricher.