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Marché gazier mondial: L'Algérie ambitionne de garder sa position à l'horizon 2030

par A. Z.

L'Algérie ambitionne de demeurer, à l'horizon 2030, parmi les acteurs principaux sur le marché gazier mondial et se maintenir, surtout, «dans sa position de fournisseur fiable, notamment envers le marché traditionnel européen, et pourquoi pas au-delà». C'est ce qu'a laissé entendre, hier, M. Youcef Khanfar, directeur central des ressources nouvelles à Sonatrach, lors de son intervention à l'émission «L'invité de la rédaction» de la chaîne 3 de la Radio algérienne. Relevant que «la moyenne de production de gaz brut en Algérie est de 130 milliards de mètres cubes annuellement et notre challenge est de maintenir ce niveau au-delà de 2030», l'intervenant a indiqué dans ce sillage que la partie la plus importante dans le secteur des hydrocarbures reste l'activité amont. «C'est-à-dire l'exploration et le développement. Rechercher de nouveaux gisements pour, au moins, maintenir le même niveau de production, mais surtout répondre aux besoins allant crescendo, demeure un challenge majeur», a-t-il expliqué. Et pour y arriver, «Sonatrach prévoit d'investir 50 milliards de dollars, entre 2024 et 2028, dont 70% vont à l'activité amont», a-t-il rappelé. Précisant qu'à ce titre «nous avons effectué 163 forages durant les cinq dernières années donnant lieu à 80 découvertes, soit un taux de réussite de près de 50% ». Dans ce même cadre, le directeur général de la division production-Sonatrach à Hassi R'mel, Youcef Loucif, a révélé de son côté, selon un reportage diffusé ce lundi à la chaîne 3 de la Radio algérienne, que le Boosting 3, dans sa phase 2, au niveau du champ gazier de Hassi R'mel, dans la wilaya de Laghouat, va entrer en exploitation en 2026. «Le groupe Sonatrach a investi près de 1,2 milliard de dollars pour l'extension de ce projet», a-t-il indiqué. Ajoutant que «la station Boosting, centre 3, dans sa phase 2, va travailler de 10 à 24 barres, de 24 à 57 barres, de 57 à 120 barres et son démarrage est prévu pour l'année 2026», précisant que «cette station de Boosting a été réalisée conformément aux standards internationaux et obéit à la protection de l'environnement et de l'Homme ». Selon le même responsable, «autrefois, l'objectif était de maintenir les gisements et les niveaux de production. Mais avec ce qui se passe actuellement aux plans géopolitique et géostratégique, le groupe Sonatrach s'est fixé d'autres objectifs. Il s'agit de renouveler ses réserves. Et il y a eu beaucoup de gisements qui sont entrés en production pour assurer la sécurité énergétique du pays».

A noter que le gisement gazier de Hassi R'mel, classé premier en Afrique et quatrième au monde, compte près de 530 puits, et grâce à ses capacités énergétiques, ce gisement découvert en 1956 garantit l'approvisionnement en gaz en interne et pour les pays limitrophes et le sud de l'Europe. Pour M. Loucif, «cette plateforme est une fierté nationale. C'est l'une des plateformes les plus importantes au monde et participe de manière efficace à la sécurité énergétique de notre pays et la satisfaction des besoins en énergie de la consommation nationale, dont le domestique, les centrales de Sonelgaz et les complexes industriels de l'Algérie, mais aussi les clients à l'international».

Pour sa part, le chef de service exploitation au niveau du Module 4, Madjid Fergui, a expliqué, selon la même source, que «le Module 4 de traitement de gaz brut, durant la phase de production, consiste à obtenir des produits prêts à la commercialisation, dont le gaz sec destiné à la consommation locale et internationale, le GPL-c et le gaz condensat utilisé dans la pétrochimie, un gaz très convoité à l'étranger ». Avant d'être acheminé via un réseau de distribution dépassant les 11.000 kilomètres, le gaz devra passer par une dernière étape pour augmenter sa pression au niveau de la Station GR-5, une station équipée d'instruments et de technologies de haute facture, avec une main-d'œuvre 100% algérienne. Pour sa part, le directeur régional de la Station GR-5, Ahmed Rih, a expliqué qu'«avant de pénétrer dans le système de transport, le gaz est comptabilisé et analysé. Une fois dans le réseau, le gaz est exploité. Au niveau de la Station GR-5, nous avons un système de compression et un système de dispatching vers le réseau pour être acheminé localement ou encore à l'international». La Station GR-5 dispose de systèmes de transport GO-1, GO-2 et GO-3 qui partent vers l'Italie, via la Tunisie et nous avons le système de transport local. Aussi, Sonatrach dispose du centre de liquéfaction de Skikda pour l'exportation et qui permet de dispatcher le gaz à l'échelle locale, outre le réseau du Centre et de l'Ouest, mais aussi un système d'acheminement vers le Medgaz, a précisé le même responsable.