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Tiaret: De grands projets à l'arrêt

par El-Houari Dilmi

Le projet de la raffinerie de Sid El Abed, le raccordement de la wilaya de Tiaret à l'autoroute Est-Ouest et la réouverture de l'aéroport «Abdelhafidh Boussouf» de Ain Bouchekif sont toujours au point mort.

Prévu depuis de longues années, le projet de raccordement de la wilaya de Tiaret à l'autoroute Est - Ouest n'a toujours pas vu le jour. L'argument avancé par les pouvoirs publics depuis près d'une décennie était celui de la « non-disponibilité des ressources financières », comme cela avait été indiqué par l'ancien ministre des Travaux publics, Farouk Chiali. Selon la fiche technique, le projet d'autoroute est prévu entre les wilayas de Tiaret et Relizane sur une distance de 50 kilomètres dans le cadre du Plan national d'orientation des routes, en sus de la réalisation d'une autre autoroute entre Khemis Meliana et Tissemsilt (160 kilomètres) dont l'étude a été achevée. Le raccordement de la wilaya de Tiaret à l'autoroute Est-Ouest passant par Boughezoul, relève selon le ministère des Travaux publics de la nouvelle vision prospective du secteur reposant sur le développement du réseau routier national, avec réalisation des projets de dédoublement de voies structurelles au niveau des circuits inter wilayas en vue d'insuffler une dynamique efficace au trafic routier tout en tenant compte des normes de sécurité routière ».Selon l'étude initiale, le programme comporte également un troisième projet concernant la réalisation d'une autoroute reliant Ténès à Tissemsilt et Tiaret (220 kilomètres) dont l'étude est en cours, mais la réalisation de ces projets est toujours tributaire des capacités financières. Ces nouvelles connexions avec l'autoroute sont attendues avec impatience par la population locale, surtout qu'elles vont permettre à la wilaya de Tiaret de s'ouvrir de nouveaux débouchés économiques, en attendant l'entrée en service des nouvelles lignes ferroviaires Tissemsilt-Tiaret- Relizane et la deuxième Tissemsilt-Tiaret-Saïda, qui vont jouer un rôle stratégique dans le développement économique et le désenclavement des populations qui pourront se déplacer par rail sur plusieurs wilayas voisines, un rêve qui pourrait devenir réalité dans les prochaines années.

Les travaux de la raffinerie de pétrole à l'arrêt

L'autre projet qui n'a toujours pas vu le jour est celui de la raffinerie de pétrole de Sidi El Abed. La date prévisionnelle d'entrée en production de la raffinerie de pétrole de Tiaret était prévue pour début 2020. Située dans la zone industrielle pétrochimique de Sid El Abed, dans la commune de Sougueur, la nouvelle raffinerie de pétrole s'étend sur une superficie de 500 ha, parmi les 1.411 ha de la zone pétrochimique. La capacité de la raffinerie est de 5 millions de tonnes de carburants, destinés à la satisfaction des besoins du marché national. Distante de 6 km de la nappe de pipes d'hydrocarbures, la nouvelle raffinerie de pétrole brut a vu les travaux de terrassement, d'engineering et l'étude de faisabilité achevés à 100% par l'entreprise GCB, filiale du groupe Sonatrach, et l'avis d'appel d'offres pour la réalisation de l'installation pétrolière. Les produits finis, appelés à sortir de la raffinerie de Tiaret, sont les essences, le kérosène/jet fuel et le gasoil, propane et butane.

L'aéroport «Abdelhafidh Boussouf», un pur gâchis

En jachère depuis de nombreuses années, l'aéroport «Abdehafidh Boussouf» de Aïn Bouchekifest un pur gâchis. Considéré comme le plus important en Oranie après celui d'Es Sénia à Oran, l'aéroport de Tiaret n'a jamais été véritablement exploité depuis sa création dans les années soixante-dix.

A part quelques départs vers les lieux saints de l'islam ou quelques rares vols assurés par Air Algérie et la défunte compagnie Khalifa Airways, l'imposante infrastructure aéroportuaire et ses équipements jamais servis sont mangés par la poussière et la fiente des oiseaux. Pourtant, beaucoup d'argent a été dépensé pour la mise à niveau de l'aéroport dont le confortement de la piste sur une longueur de 3,2 km, la réalisation de voies secondaires et la modernisation de l'éclairage du tarmac. L'argument servi et resservi « en boucle » par les autorités locales selon lequel «le clouage au sol» de cette importante infrastructure aéroportuaire est dû à des «raisons de rentabilité financière» invoquées par la compagnie nationale Air Algérie ne convainc plus la population locale.