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Jouer avec le feu

par Abdou BENABBOU

Elle est bien curieuse cette empoignade opposant deux hommes dont le sort du monde peut dépendre. Tout en étant d'une drôlerie manifeste, les primaires présidentielles américaines mettent à nu le chef de l'Etat le plus puissant de la terre et un autre à sa hauteur pour laisser finalement découvrir ce que les hommes ont de plus puéril en eux.

Leurs âges presque similaires, les pertes de mémoire, les procès devant les tribunaux pour des histoires de mœurs sont priorisés au détriment des grandes questions mondiales de l'heure, même si on fait semblant de s'y intéresser.

Le débat pour disposer du commandement suprême de la superpuissance au ras des pâquerettes en ce moment laisse apparaître la réelle nature cachée de certains leaders aux antipodes de leurs apparats de prophètes.

Il offre la latitude de comprendre pourquoi le monde va si mal. Seraient-ce alors ces flagrantes et basses parades humaines qui sont à prendre en compte pour expliquer les conflits et les guerres qui entraînent l'humanité à sa perte ?

N'est pas messie qui veut. En Biden et en Trump ne se cache plus la faiblesse humaine pour démentir cette certitude que l'on a et qui tend à faire croire que la grandeur et la hauteur d'âme sont les premières natures des hommes. Loin s'en faut pour que l'on comprenne que la violence entre eux est probablement génétique.

N'a pas tout à fait tort ce responsable politique américain qui a affirmé qu'il était criminel de laisser le code de la bombe nucléaire entre les mains d'un homme qui n'a pas de mémoire.

L'affirmation de ce sénateur, quelle que soit la couleur du strapontin sur lequel il est assis, va au-delà de la bredouille verbale électorale et renvoie aux énormes et dangereuses failles qui résident chez de nombreux hommes politiques. Certains ont fait éclater des empires en jouant avec le feu.