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Agression contre Ghaza: Près de 30.000 martyrs, les Etats-Unis refusent toujours un cessez-le-feu

par Mohamed Mehdi

Au vendredi, 126e jour de l'agression israélienne contre Ghaza, le nombre de victimes s'est élevé à 27947 martyrs et 67459 blessés, a annoncé, hier, le ministère de la Santé de l'enclave assiégée. La même source a ajouté que l'armée de l'occupation sioniste a commis 13 massacres, lors de la journée de jeudi, faisant 107 martyrs et 142 blessés. Dans un précédent bilan, les bombardements israéliens durant la journée de mercredi, ont fait 130 martyrs et 170 blessés, dans 15 massacres. Jeudi également, le nombre de journalistes tués depuis le 7 octobre 2023 a atteint 124.

Hier, l'armée israélienne a continué à bombarder Khan Younes et Rafah au sud de Ghaza, tirant également aux abords des hôpitaux, Jabalia au nord, ainsi que les villes de Deir al-Balah et Al-Zawaida, dans le centre de l'enclave. Le correspondant d'Al Jazeera a rapporté vendredi matin un raid de l'aviation sioniste près du complexe médical Nasser à Khan Younes, faisant 8 martyrs et plusieurs blessés. Parmi les 8 martyrs, un a été tué par des balles de tireurs d'élite, alors que les 7 autres sont tombés dans un bombardement alors qu'ils ont été contraintes par les forces d'occupation israéliennes de quitter les écoles, Cheikh Jabr et Qandila, du camp de Khan Younes.

Le correspondant a également rapporté que les corps de deux martyrs avaient été retrouvés à proximité de l'Université Al-Aqsa à l'ouest de la même ville. Au nord de Ghaza, un bombardement israélien a visé une maison à proximité de la Banque de Palestine à Jabalia al-Balad.

Un correspondant de la chaine qatarie a fait état de bombardements israéliens visant une école maternelle abritant des personnes déplacées dans la ville d'Al-Zawaida, et des habitations à Deir al-Balah, dans le centre l'enclave de Ghaza, faisant au total 15 martyrs et des blessés.

A Rafah, au sud de Ghaza, des bombardements de l'armée d'occupation contre deux maisons ont fait 8 martyrs, dont 3 enfants, a indiqué la même source. Hier, le Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a mis en garde contre une « escalade des combats à Rafah », estimant que cela « représenterait un nouveau tournant dévastateur dans la guerre et pourrait coûter la vie à des milliers de personnes ». « Nous appelons de toute urgence les parties à ne pas escalader la situation à Rafah, où se trouvent plus de 600000 personnes déplacées », a déclaré le responsable.

Vendredi également, un correspondant d'Al Jazeera a rapporté que 9 martyrs et 11 blessés ont été transférés vers l'hôpital al-Ahli Baptiste après avoir été pris pour cible par des tireurs d'élite de l'armée d'occupation israélienne au sud-ouest de la ville de Ghaza. Le Croissant-Rouge palestinien (PRCS) a de son côté annoncé que les forces d'occupation ont pris d'assaut l'hôpital Al Amal, situé au siège du PRCS, dans la ville de Khan Younes. « Nous rencontrons des difficultés à communiquer avec nos équipes à l'hôpital Al Amal après l'assaut des forces d'occupation. Nous sommes préoccupés par leur sécurité et celle des blessés et des malades », a déclaré le PRCS. Malgré les bombardements, des prières du vendredi ont eu lieu pour la première fois depuis le 7 octobre 2023 dans le camp de réfugiés de Jabalia, a rapporté le journaliste Anas al-Sharif d'Al Jazeera. La chaine rappelle qu'Israël a détruit la grande majorité des 1200 mosquées de l'enclave de Ghaza, ainsi que trois églises.

Plusieurs centaines de corps volés par Israël

Par ailleurs, le bureau des médias du gouvernement à Ghaza a annoncé que l'armée de l'occupation a volé au moins « 300 corps de martyrs des bombardements en les déterrant des cimetières et en a restitué certains ». La même source a ajouté que plus de « 7000 personnes sont toujours portées disparues sous les décombres », depuis le premier jour de l'agression, et qu'il n'a pas été possible pour la protection civile de les récupérer faute d'engins de levage et de carburant. Le porte-parole du bureau des médias à Ghaza a également réitéré ses mises en garde contre l'ampleur que prend la famine dans le nord « après l'épuisement des céréales et de la nourriture ». « Nous tenons les autorités d'occupation et l'administration américaine responsables d'avoir mis en danger la vie de 400.000 personnes », a-t-il déclaré, ajoutant que les « forces d'occupation ont tué des dizaines de Palestiniens alors qu'ils cherchaient de la nourriture ». Par ailleurs, le même intervenant a estimé à « 700.000 Palestiniens de Ghaza atteints de maladies infectieuses en raison de leurs conditions de vie difficiles », notamment le manque d'eau potable, de nourriture, et de médicaments.

Selon le même responsable, les pertes matérielles occasionnées par les bombardements israéliens contre les habitations et les infrastructures (routes, puits d'eau potables, stations de dessalement, et stations d'épuration d'eaux usées) « ont dépassé les 15 milliards de dollars ». Le même intervenant a réitéré son appel « aux pays arabes et islamiques à ouvrir le passage de Rafah de manière permanente, 24 heures sur 24 et sans restrictions » pour acheminer les aides humanitaires et faire sortir les blessés et les malades chroniques (dialysés et cancéreux). Concernant le chiffre sur le nombre de corps de martyrs volés, la télévision israélienne, citée par Al Jazeera, a déclaré qu'Israël « a ramené plus de 350 corps de Ghaza depuis le début de la guerre et les avait examinés dans un laboratoire à la recherche de ses prisonniers ».

Ce chiffre, annoncé par la télévision publique israélienne, confirme les estimations faites par le gouvernement de Ghaza sur l'ampleur des vols de corps de martyrs à partir des cimetières. A noter que lors de la restitution d'une partie de ces corps, les médecins de Ghaza ont constaté qu'il manquait des organes à certains de ces corps. Comme le rappelle Al Jazeera, des corps de martyrs ont été détournés dans la morgue de l'hôpital Al-Shifa qui a été assiégé pendant plus de deux semaines par l'armée israélienne.

Violents affrontements à Khan Younes et Jabalia

Hier, vendredi, de violents affrontements ont été signalés à Ghaza, en particulier à Khan Younes au sud, et Jabalia au nord, entre les combattants de la résistance Palestinienne et les soldats sionistes. A Khan Younes, le correspondant d'Al Jazeera a fait état d'explosions et de tirs nourris à proximité des écoles Al Awda à Abasan Al Kabira, à l'est de la ville. Les Brigades Al-Quds, la branche militaire du Mouvement du Jihad islamique, ont déclaré que leurs combattants étaient engagés dans de violents affrontements avec les soldats et les véhicules blindés de l'occupation dans les zones d'incursion à l'ouest de Khan Younes. Plus tôt, les Brigades Al-Quds avaient annoncé avoir ciblé un « regroupement ennemi » derrière le cimetière oriental, à l'est de Jabalia, au nord de Ghaza, par des roquettes. Jeudi, un bilan des Brigades d'Al-Qassam, la branche militaire du Mouvement de la Résistance islamique (Hamas), a fait état de la destruction de « plus de 1108 véhicules israéliens depuis le début de la guerre avec des obus «Al-Yassin 105» », dont « 962 chars, 55 véhicules de transport de troupes, 74 bulldozers, 3 excavatrices et 14 véhicules militaires ». Al-Qassam note que le ciblage de ces véhicules militaires « a entraîné la mort et la blessure d'un grand nombre d'officiers, de soldats et de mercenaires ennemis », précisant qu'un « certain nombre de soldats » sionistes « ont été tués après que les avions israéliens ont bombardé leurs chars et véhicules en raison de l'incapacité des forces de secours à les retirer des zones de combats ». Cité hier par Al Jazeera, le journal Yedioth Ahronoth a rapporté que lors de la précédente réunion du conseil de guerre, le Premier ministre Benjamin Netanyahu « a critiqué l'armée et sa lenteur à se déployer dans la bande de Ghaza pour atteindre les objectifs fixés par le gouvernement ». Le journal a également indiqué que « Netanyahu avait protesté contre le retrait par l'armée d'un certain nombre de brigades de combat de Ghaza». Hier également, des médias israéliens ont rapporté que trois soldats, grièvement blessés dans des combats à Ghaza, ont été transférés à l'hôpital Soroka à Bir es-Sab'a, dans la région du Naqab.