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Pour diversifier ses sources d'approvisionnement: L'Allemagne se tourne vers le gaz algérien

par A. Z.

Coupée du gaz russe, dont elle dépendait à plus de 50%, l'Allemagne diversifie ses sources d'approvisionnement énergétique. En sus de la Norvège et des Pays-Bas, qui ont pu combler le manque laissé par la rupture de l'approvisionnement russe, et du GNL en provenance du Qatar, l'Allemagne se tourne vers le gaz algérien pour assurer sa sécurité énergétique. Dans ce cadre, la société nationale des hydrocarbures Sonatrach a signé, jeudi, avec la société allemande, VNG Handel & VertriebGmbH, un contrat d'approvisionnement en gaz naturel sur le moyen terme. Les représentants des deux sociétés, Sonatrach et VNG Handel & Vertrieb GmbH filiale à 100% de VNG AG ont procédé à la signature du contrat dont la cérémonie a été présidée par le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, et le vice-chancelier d'Allemagne ministre fédéral de l'Économie et du Climat, Robert Habecka, en présence des PDG des sociétés Sonatrach et Sonelgaz, et de l'ambassadrice d'Allemagne en Algérie, Mme Elizabeth Wolbers. A cet égard, le PDG de Sonatrach, M. Rachid Hachichi a exprimé, dans une déclaration, «sa satisfaction du renforcement du partenariat énergétique avec l'Europe à travers ce contrat historique avec la société VNG, qui marque le début des livraisons de gaz naturel à l'Allemagne, selon le communiqué du groupe, ajoutant qu'»un grand potentiel existe pour développer davantage cette coopération commerciale et l'étendre dans le futur vers d'autres domaines de la chaîne de valeur énergétique, tel que l'hydrogène».

Pour sa part, M. Ulf Heitmüller, PDG de VNG, a fait part de sa satisfaction. «Nous sommes ravis d'avoir pu conclure un contrat d'approvisionnement en gaz sur le moyen terme avec Sonatrach. VNG devient ainsi la première entreprise allemande à acheter du gaz via pipeline à partir de l'Algérie», a-t-il déclaré selon les termes du communiqué. Estimant que «ce contrat jette les bases d'une relation de confiance en matière d'approvisionnement, ouvre de nouvelles perspectives et renforce le partenariat énergétique germano-algérien». En outre, le PDG de VNG a souligné que «le gaz naturel algérien est un produit essentiel pour garantir la sécurité énergétique», relevant que la société VNG «envisage d'établir un partenariat à long terme dans le domaine de l'hydrogène avec Sonatrach et d'importer, dans l'avenir, de l'hydrogène vert à partir de l'Algérie vers l'Allemagne». Dans le même contexte, il a ajouté que l'achat du gaz algérien via pipeline vers l'Allemagne constitue «une diversification supplémentaire du portefeuille d'achat de VNG, renforçant ainsi sa position en tant que partenaire fiable envers ses clients et apporte une contribution importante à la sécurité de ses approvisionnements». Un mémorandum d'entente a été également signé entre Sonelgaz et l'Association fédérale allemande de l'industrie solaire (BSW-Solar) pour renforcer les capacités nationales dans le domaine technique à travers l'échange d'expertises techniques qui permettraient de maîtriser tous les savoir-faire sur le moyen terme, en vue de la fabrication et de l'intégration locale des équipements dans le domaine de l'énergie solaire. Un autre mémorandum d'entente a été signé entre une entreprise algérienne privée et une société allemande, spécialisées dans la production des batteries destinées au secteur des énergies renouvelables, un partenariat établi pour dix (10) ans.

Sur un autre plan, le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a fait état, jeudi à Alger, de la préparation de la réalisation d'un projet expérimental entre l'Algérie et l'Allemagne pour la production de l'hydrogène vert à Arzew, dans le cadre du plan d'action dans ce domaine entre les deux pays. Dans ce cadre, le ministre a indiqué qu'un plan d'action a été mis en place concernant le développement de l'hydrogène entre l'Algérie et le gouvernement allemand, à travers des équipes techniques de coordination entre Sonatrach et les sociétés allemandes, afin de déterminer les voies et moyens de son développement en Algérie, et qui se fera à travers la réalisation d'un projet expérimental de production d'hydrogène vert sur le site de Sonatrach à Arzew dans la wilaya d'Oran, d'une capacité de 50 mégawatts avec une contribution du gouvernement allemand de 20 millions d'euros. Ce projet qui constitue le point de départ pour le développement de l'hydrogène avec le gouvernement allemand sera suivi, selon le ministre, par plusieurs projets en vue de produire cette matière en Algérie et la commercialiser en Allemagne et en Europe, à travers le projet du Corridor Sud H2 qui consiste en la réalisation d'un gazoduc de transport de l'hydrogène via la mer Méditerranée, qui est actuellement à l'étude entre l'Allemagne, l'Autriche, l'Italie, la Tunisie et l'Algérie. S'agissant de la table ronde dont les travaux se sont déroulés à huis clos, plusieurs thèmes ont été évoqués, selon M. Arkab, tels que l'énergie et la production de l'hydrogène vert, notamment les énergies renouvelables et les moyens de leur développement en Algérie, l'Allemagne étant considérée comme un pays pionnier dans ce domaine.