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La présidente de la Commission de l'Union européenne, en
visite jeudi à Nouakchott, accompagnée du chef du gouvernement espagnol, a
annoncé une aide de 210 millions d'euros à la Mauritanie. Cette somme,
avait-elle déclaré, servirait à financer la gestion de la migration.
Le voyage furtif des deux responsables politiques est forcé s'il en est par les derniers événements survenus au Mali dus à la mauvaise grâce des autorités de Bamako qui ont dénoncé les accords dits d'Alger. La volteface malienne a rendu la Mauritanie réceptacle de plus 150.000 réfugiés ayant fui les violences d'une guerre civile qui reprend. L'engagement financier de Bruxelles qui suit celui pris pour la Tunisie est censé contrecarrer le flux irrégulier migratoire contre lequel toute l'Europe semble s'être mobilisée. Cependant, face à la situation africaine actuelle, le scepticisme est justifié, car une implication effective des autorités politiques de la majorité des Etats africains n'est nullement évidente. Les événements actuels démontrent que les énormes spasmes de tous les genres promettent une plus large étendue. Les rides profondes et les stigmates laissés par les siècles de l'histoire sur le continent et sur le reste du monde ne peuvent être effacés par ce qui ressemble à des dons de charité. Certes, l'aide au développement est suggérée, mais ses formulations pèchent par une vacuité notable dans la mesure où la migration clandestine ou légale n'est pas en état d'attendre un mirifique développement du pays natal quand c'est la survie qui est en jeu. Le Sahel est en feu et l'incendie est enclin à s'attiser. Sinon qu'en attendant le retour du Messie, l'implication dans la lutte contre l'immigration réclamée aux Etats africains ne se résoudrait qu'à l'utilisation de la force des mitraillettes contre ses propres enfants. Ce fut le cas récemment à la frontière maroco-espagnole où des dizaines d'Africains ont été tués à bout portant pour avoir bravé les murs et les fils barbelés. |
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