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Agression sioniste: 16 nouveaux massacres à Ghaza

par Mohamed Mehdi

Mercredi, 124e jour de l'agression sioniste contre Ghaza, le nombre de victimes s'est élevé à 27.708 martyrs et 67.147 blessés, a annoncé hier un communiqué du ministère de la Santé. Le ministère a précisé aussi que les forces d'occupation israéliennes ont commis 16 massacres au cours des dernières 24 heures, faisant 123 martyrs et 169 blessés civils. La même source a également indiqué que de nombreuses victimes se trouvent encore sous les décombres et aux abords des routes, et que l'occupation empêche les ambulances et les équipes de la protection civile de les atteindre.

Hier, les bombardements de l'aviation et de l'artillerie israéliennes ont ciblé plusieurs villes et localités du nord au sud Ghaza. Khan Younes et Rafah ont été plus particulièrement sous le feu des bombardements de mercredi. L'armée d'occupation a fait exploser plusieurs maisons et installations, a rapporté un correspondant d'Al Jazeera, à l'ouest de la ville de Ghaza où se déroulent pour le cinquième jour consécutif, de violents affrontements entre la résistance palestinienne et les soldats d'occupation dans les quartiers occidentaux de cette localité. Pour rappel, l'armée israélienne avait précédemment annoncé avoir réussi à « éliminer la résistance » dans la ville de Ghaza et dans tout le nord de l'enclave assiégée. A Khan Younes, l'occupation fait exploser, une nouvelle fois, un carré résidentiel dans la région d'Abasan, à l'est de cette ville du sud de Ghaza. Toujours à Khan Younes, plusieurs martyrs sont tombés sous les bombardements ou les tirs de snipers israéliens. Le correspondant d'Al Jazeera a rapporté la mort de 6 martyrs, dont 3 frères et leur sœur, suite aux bombardements israéliens sur diverses zones de Khan Younes dans la matinée de mercredi.

Le correspondant d'Al Jazeera a également déclaré que les corps de 3 martyrs de la région de Jourat al-Lout à Khan Younes ont été transférés à l'hôpital européen, ajoutant que d'intenses bombardements de l'artillerie israélienne ciblent la région Al-Batn Al-Sameen dans la même localité. La même source a indiqué que des tirs de snipers israéliens ont fait un martyr et plusieurs blessés dans la région d'Al-Rimal, au sud de la ville de Ghaza. Le journaliste a aussi ajouté qu'une Palestinienne a été tuée par des balles de tireurs israéliens à l'entrée du complexe médical Nasser à Khan Younes.

Une vidéo diffusée hier par des médias palestiniens montre l'ampleur des destructions dans la région de Bani Suhaila, à l'est de Khan Younes, ainsi que des images de corps de martyrs éparpillés sur les routes.

Al Jazeera rappelle que depuis 3 mois, 7 brigades de l'armée d'occupation, appuyées par des bombardements aériens et d'artillerie continus, tentent de contrôler le cœur de la ville de Khan Younes, mais elles se heurtent à une grande résistance des combattants des factions palestiniennes.

Plus au sud, des navires de guerre israéliens ont bombardé la côte de Rafah dans des zones occidentales proches de la frontière égyptienne, au moment où des avions menaient une série de raids violents sur le nord de cette ville, a indiqué la chaîne satellite Al-Aqsa.

Un correspondant d'Al Jazeera a rapporté, mercredi, que le bombardement d'une maison de la famille Khafaja dans le quartier de Tal Al-Sultan, à l'ouest de la ville de Rafah, a fait un martyr et plusieurs blessés. A noter qu'au début de cette semaine, le ministre israélien de la Défense a menacé d'envahir la ville de Rafah, à la frontière avec l'Égypte, où s'entassent plus de 1,4 million de Palestiniens déplacés du nord et du centre de Ghaza pour échapper aux bombardements.

11.000 blessés et malades doivent quitter Ghaza en urgence

Le ministère de la Santé à Ghaza a déclaré mercredi qu'au moins 11.000 blessés et malades doivent quitter de toute urgence l'enclave pour recevoir des soins.

De son côté, l'Organisation «Action Aid International», citée par Al Jazeera, a déclaré que « 10.000 patients atteints de cancer dans l'enclave de Ghaza sont privés d'accès aux médicaments et aux traitements », en raison des « bombardements continus, de l'épuisement des fournitures médicales et du système de santé au bord de l'effondrement ». L'ONG a indiqué que le seul hôpital de Ghaza spécialisé dans le traitement des patients atteints de cancer, l'Hôpital de l'amitié turco-palestinienne, a cessé de fonctionner depuis novembre dernier après une panne de carburant et a été exposé à de graves dommages dus aux bombardements de l'armée israélienne.

Al Jazeera English (AJE), affirme que des « partenaires de l'UNRWA, un ensemble d'organisations comprenant des ONG locales travaillant avec l'agence des Nations unies », affirment que « 84 % des centres de santé de l'UNRWA à Ghaza ont été touchés par les attaques » et que seulement « 4 de leurs 22 centres de santé restent opérationnels ».

Par ailleurs, la Société du Croissant-Rouge palestinien a déclaré hier qu'un patient est décédé par manque d'oxygène à l'hôpital Al-Amal de la Société à Khan Younes.

Une vidéo, diffusée par des médias palestiniens, montre un ambulancier essayant de transporter une Palestinienne âgée et malade sur son lit, après que l'armée d'occupation israélienne l'a forcée à quitter l'hôpital Al Amal, à l'ouest de Khan Younes. De son côté, l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a déclaré dans un message sur la plateforme X (anciennement Twitter), qu'il y a une « propagation alarmante de maladies à Ghaza », en raison du « manque d'assainissement et d'eau potable». L'UNRWA a averti que « seuls 4 de ses établissements de santé, sur 22, fonctionnent encore dans la bande de Ghaza, en raison des bombardements continus de l'occupation israélienne.

Vers une longue trêve ?

Mardi soir, le Mouvement de la Résistance islamique (Hamas) a rendu sa réponse aux propositions d'un «cadre de trêve » qui lui a été soumis par les médiateurs (Qatar, Egypte et les Etats-Unis) des négociations indirectes avec Israël. Quelques jours auparavant, Oussama Hamdane, membre du bureau politique du Hamas au Liban, avait précisé, lors d'un point de presse à Beyrouth, que le Mouvement planchait minutieusement sur les propositions faites et qu'il prenait tout le temps nécessaire pour consulter aussi bien les dirigeants du Hamas à Ghaza et à l'extérieur, mais également l'ensemble des factions de la Résistance palestinienne dont le Mouvement du Jihad islamique.

Selon Al Jazeera, le « Hamas a accepté un accord-cadre pour parvenir à une trêve complète et durable en 3 étapes ». « Chaque étape dure 45 jours et comprend un accord sur l'échange des prisonniers et des corps, la fin du siège et la reconstruction de Ghaza ».

L'annexe stipule que dans la première phase, le Hamas a proposé de libérer « les détenus israéliens, les enfants, les femmes, les personnes âgées et les malades », en échange de « 1500 prisonniers palestiniens, dont 500 condamnés à perpétuité et à de lourdes peines, ainsi que toutes les femmes, les enfants et les personnes âgées », ajoute Al Jazeera.

Le Mouvement exige également « l'entrée d'au moins 500 camions d'aide et de carburant par jour dans l'ensemble de Ghaza », ainsi que l'installation « d'au moins 60000 habitation temporaire et 200.000 tentes », et « l'approbation d'un plan de reconstruction des maisons, des installations économiques et des installations publiques dans un délai maximum de 3 ans ».

Toujours dans cette première phase, le Hamas exige « le retour des déplacés dans leurs foyers et la garantie de la liberté de mouvement entre le nord et le sud de l'enclave de Ghaza ». Le Hamas insiste aussi que « les colons cessent de prendre d'assaut Al-Aqsa » et le « rétablissement des conditions d'accès à la mosquée comme avant 2002 ».

Le Hamas a demandé que soient achevées les négociations de trêve « avant la deuxième phase » et la « garantie du départ des forces israéliennes du territoire de Ghaza et le début de la reconstruction ».

Le Hamas a demandé également que cinq pays, le Qatar, l'Égypte, les États-Unis, la Turquie et la Russie, ainsi que les Nations Unies, « se portent garants de la mise en œuvre de l'accord ».