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Le mémorial du 7 octobre

par El Yazid Dib

Le 7 octobre est un acte antiterroriste. Un coup de tonnerre tonitruant dans la solennité d'un silence mondial complice et complaisant. Plus. Une action d'affirmation d'un être qui existe et refuse de se plier à un sort imposé.

Si dans une guerre, les deux belligérants jouissent en toute aisance de l'usage de tout moyen dont chacun dispose. L'entité, depuis 1948, n'a cessé d'user à l'acharnement de tout moyen et d'en abuser pour exceller dans ses œuvres macabres. Cependant, un peuple meurt à chaque étape, à la moindre autodéfense. Ni les accords de paix sous différentes définitions, ni les alliances dans des amours éperdues de pays arabes, ni les courbettes de l'autorité palestinienne, ni encore les honteuses normalisations n'étaient aptes à venir à bout des horreurs quotidiennes subies par ceux qui veulent seulement être libres.

Voilà qu'arrive le 7 octobre. Et avec l'évaporation des projets illusoires d'un hypothétique vivre ensemble. Perturbant tous les faux équilibres, dérangeant la somnolence des faux soutiens, il venait à bon escient dérouler un tapis «rouge de sang» vers un chemin qu'il sait rempli de sacrifices, mais aussi d'honneur et de gloire. Il est venu répandre, à l'échelle planétaire, l'attachement à la lutte, seule voie à se faire comprendre par tout occupant. Il a gagné le cœur des peuples.

La riposte génocidaire à ce 7 octobre, «déluge d'El Aqsa», n'aurait été qu'un déluge infernal de feu et de terribles atrocités de l'autre côté. 5 mois durant, les Palestiniens ont appris comment mourir, les gosses comment sourire. Et surtout que le monde, un certain du moins, soit acquis à la cause et réclame un cessez-le-feu. Beaucoup de positions politiques ont ainsi changé de cap. Pour dire, entre autres, que ce 7 octobre a été l'unique et meilleur procureur mettant au banc des accusés Israël dans le prétoire de la justice internationale. Sans cette date mémorielle et majeure dans le fil historique de la région, le peuple palestinien aurait été toujours un simple ordre du jour banal et usuel dans les couloirs onusiens ou au sein des salles obscures de la Ligue arabe. Pas plus.

Là, il est devenu un défi indéniable face à une puissance mondiale. L'on a beau tuer des milliers d'innocents, chasser du Hamas, noyer des tunnels, détruire des bâtisses, raser la bande, mais il est impossible d'étouffer le souffle et l'âme d'un droit inaliénable ou d'éteindre la flamme d'un idéal imprescriptible.

Le «déluge» d'une armée régulière pourvue des plus modernes arsenaux militaires contre des civils, à moindre raison, envers des jeunes à palladium Adidas, parfois pieds nus, n'a engendré que sa défaite et son humiliation.