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La légitimité de se défendre

par Abdou BENABBOU

Les élus de l'Assemblée nationale et le ministre de la Justice ont animé cette semaine un débat lourdement conséquent autour des amendements apportés au code pénal. Le sujet de la légitime défense a été le point nodal des avis échangés et s'est inscrit de plein augure et en parfaite circonstance dans une conjoncture où le monde entier fait face à une extension démesurée du phénomène de la violence.

L'Algérie n'échappe pas à la profusion de ce phénomène. Elle est soumise elle aussi à prendre les devants et adapter ses lois dans l'intérêt de sa population pour lui garantir la paix et la sécurité.

Permettre à un policier d'utiliser son arme pour se défendre a fait jaser certains députés sans doute enclins à des inquiétudes légitimes et guidés par le souci de préserver aux services de sécurité leurs limites. Mais en la matière, le débat ne saurait se limiter aux seules préoccupations d'une légitimité basée sur des principes d'ordre général car la situation du monde actuel n'est pas du tout en phase avec la sérénité. La violence s'étend et multiplie ses formes partout.

Banditisme, terrorisme, drogues n'ont plus de frontières pour que les drames foisonnent et que les crimes frappent à toutes les portes.

Aucun pays n'a autant connu la prolifération d'agents de sécurité et l'étendue des moyens nouveaux et variés de sécurisation.

Dès lors, l'Algérie est dans l'obligation de s'adapter à cette négative évolution de la criminalité. Le policier et le gendarme sont en première ligne pour la contrecarrer. La question de la légitime défense débattue lundi au Parlement ne doit pas être à essence strictement politique.

Le débat doit surtout relever d'une formation idoine à donner aux services de sécurité pour les mettre au niveau des dangers de l'heure et à venir.

La société, elle aussi, a sa grande part de responsabilité pour que policiers, gendarmes et citoyens n'aient pas à se frotter à la culture des vigiles armés comme dans certains pays.