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S'adapter ou périr...

par El-Houari Dilmi

Presque du jamais vu, les Algériens vivent une ambiance estivale en plein hiver. Le bleu azur du ciel ajouté à une hausse du mercure inhabituelle à pareille époque de l'année agissent directement sur le moral des humains, comme s'ils se préparaient à une quelque catastrophe imminente. Dans notre environnement géographique immédiat, la situation est encore plus grave. Des dizaines de milliers de kilomètres carrés de littoral sont menacés par la montée des eaux de la Méditerranée.

Le niveau de la grande bleue monte pendant que les sols des continents s'affaissent, alertent les experts du climat.

En plus de l'accès à l'eau de plus en plus rare, nourrir dix milliards d'êtres humains d'ici 2050, selon des projections de l'ONU, risque d'être la nouvelle guerre qui se prépare d'ores et déjà dans des laboratoires secrets.

Chez nous, la réforme profonde que connaît le secteur agricole peut bien être le salut du pays dans un avenir proche. La décision des autorités d'alimenter en eau potable pratiquement tout le pays dans sa vastitude par l'eau de mer dessalée est une stratégie judicieuse qui commence à donner ses fruits. L'autre grande priorité est celle de l'adaptation à la sécheresse devenue un phénomène naturel chronique, en procédant à la reconversion des cultures dites « stratégiques». Dans la culture du blé par exemple, l'Algérie fait face à une double menace et doit s'adapter rapidement en changeant de paradigme.        

Le modèle agricole algérien est resté archaïque pendant longtemps, et le temps mis à introduire de nouvelles techniques dans le travail du sol ajouté aux caprices du climat constituent autant de menaces pour les cultures stratégiques, le blé en premier lieu. Face au déficit de plus en plus accru en ressources hydriques, les immenses superficies céréalières ne peuvent plus rester sous conduite pluviale. Trouver la bonne parade pour éviter aux terres arables de mourir de soif est une urgence absolue. La révolution technologique, utilisée à bon escient, peut servir les intérêts vitaux de l'humanité, comme certains pays qui ont réussi l'expérience de «forcer» les nuages à créer de la pluie...