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Micmac

par Abdou BENABBOU

Des vents de plus en plus malsains s'étendent sur tous les continents. L'Afrique en particulier vit en ce moment de nouvelles articulations politiques présageant de forts orages dont on ne peut présager encore les issues.

Le sommet de ses chefs d'Etat programmé les 17 et 18 février en cours ne s'annonce pas sous des auspices favorables à un rassemblement digne des attentes des Africains, dès lors que tout indique que les Etats membres viendraient en rangs dispersés.

Le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont claqué la porte de la CEDEAO, qui, de ce fait, préfigure déjà l'éclatement d'une unité régionale ayant accordé une relative puissance économique et politique au cœur du continent. Le Sénégal vient de se passer contre toute attente de ses élections présidentielles prévues dans quelques jours.

Le Niger pour sa part vient d'ouvrir larges ses frontières à tous ceux tentés par la migration en les fermant en même temps à tous les ressortissants français. On ignore le sort attendu pour les trente importantes entreprises françaises et leurs employés qui y sont basés, mais l'on se doute bien qu'il ne sera pas heureux. Des bruits de plus en plus audibles qui parviennent de l'Europe voisine en mal de vivre, annoncent un fort raidissement contre l'immigration. Le sujet, devenu principale arme de combat idéologique et religieuse, est au centre des bras de fer entre les politiques.

Des intentions se dessinent pour l'expulsion de milliers d'immigrés. L'extrême droite allemande à elle seule, aux portes du pouvoir, jure que deux millions d'immigrés seront embarqués de force pour le Maghreb. L'Italie comme la Grèce, quant à elles, tâtonnent dans ce domaine en s'en remettant aux autorités africaines pour l'une et à l'Union européenne pour l'autre. Un important micmac prédomine et prend de l'ampleur pour n'augurer rien de bon.

Dès lors, les pays maghrébins, ceux qui donnent un vrai sens à la concorde et à la solidarité se voient dans l'obligation de se concerter pour parer à de sérieuses perturbations qu'ils subiraient.