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Agression sioniste contre Ghaza: Le génocide entame son 5e mois

par Mohamed Mehdi

Samedi, la guerre que mène l'entité sioniste contre Ghaza a bouclé son quatrième mois. Depuis le 7 octobre 2023, les bombardements de l'armée d'occupation sioniste ont fait 27.238 martyrs et 66.452 blessés, ont détruit toutes les capacités des 39 établissements hospitaliers de l'enclave, et ont poussé plus de 1,2 million de personnes du nord et du centre à se déplacer vers Rafah au sud qui accueille désormais l'ensemble de la population de Ghaza qui est de 2,3 millions et qui est également soumise à d'intenses bombardements. Le ministère de la Santé de Ghaza a rapporté, hier, que les forces de l'occupation israélienne ont commis 12 massacres lors des précédentes 24h, faisant 107 martyrs et 165 blessés. Hier, l'armée israélienne a bombardé plusieurs régions à Ghaza, de Beit Lahia au nord, à Deir Al-Balah au centre, et à Khan Younes et Rafah au sud.

Le nord de l'enclave a été soumis, hier, à d'intenses bombardements de l'artillerie sioniste, sur divers sites, a rapporté le correspondant d'Al Jazeera. Une vidéo diffusée par la chaine d'information montre le bombardement de la mosquée Tamim Al-Dari à Beit Lahia. Sur la vidéo, un soldat israélien, d'origine ukrainienne, rapporte Al Jazeera, exprimant de la vengeance, montre le moment du dynamitage de la mosquée. Au nord de Ghaza aussi, le correspondant d'Al Jazeera a fait état de violentes explosions dans la région de Beit Hanoun. Toujours selon Al Jazeera, les bombardements par l'aviation israélienne de trois maisons dans les villes de Deir al-Balah (au centre) et de Rafah (au sud) ont fait 26 martyrs et des dizaines de blessés.

Des tirs de snipers de l'armée d'occupation dans le quartier d'Al-Nasr, dans la ville de Ghaza, ont fait deux martyrs et trois blessés, précise la même source.

Le correspondant d'Al Jazeera dans la ville de Ghaza a déclaré que les forces d'occupation israéliennes ont arrêté plusieurs civils dans le quartier de Tal al-Hawa, à l'ouest de la ville, et en ont forcé d'autres à évacuer leurs maisons et à fuir vers Deir al-Balah, dans le centre de l'enclave. « Le bombardement de l'aviation israélienne d'une maison de la famille Khairy près du carrefour Matouk, à Haï Al-Rimal, dans la ville de Ghaza, a fait deux martyrs et 8 blessés », rapporte Al Jazeera. La même source a indiqué que « ces derniers jours, Tel Al-Hawa a été témoin de violents affrontements entre la résistance palestinienne et les forces d'occupation israéliennes ». Des images diffusées précédemment par les Brigades Al-Qassam, branche armée du Mouvement Hamas, ont montré des opérations de destruction de plusieurs chars d'occupation à l'intérieur du même quartier. Les combats font rage aussi depuis plusieurs jours au nord de Ghaza, précisément là où le ministre de la Défense de l'entité sioniste avait annoncé il y a près de trois semaines que ses soldats ont procédé au nettoyage de la zone frontalière avec les colonies du sud-ouest de la Palestine occupée.

Al Jazeera a rapporté hier que l'armée israélienne avait installé des barrières et bouclé les routes principales aux frontières avec le nord de Ghaza, les déclarant zones militaires fermées. Le correspondant de la chaine dans cette région a précisé que des affrontements avaient eu lieu entre la résistance palestinienne et les forces d'occupation dans les zones nord de Ghaza. Al Jazeera a également fait état de violents affrontements entre la résistance et les soldats sionistes, à Khan Younes, au sud, soumise aussi à des bombardements et des dynamitages qui ont fait exploser un carré résidentiel de la ville composé de plusieurs bâtiments.

Les Brigades Al-Qassam ont également annoncé que leurs combattants ont visé un char israélien Merkava avec un obus «Al-Yassin 105», à l'ouest de la ville de Khan Younes.

La même source rapporte un communiqué des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, la branche militaire du mouvement Fatah, qui annoncé que ses combattants ont fait exploser un véhicule militaire de l'armée d'occupation à l'ouest de la ville de Ghaza avec un engin « Tempête » et un obus « RPG », de fabrications locales, conduisant à sa destruction et faisant des tués et des blessés parmi ses occupants. Vendredi, les Brigades Al-Qassam, citées par Reuters, ont déclaré que leurs combattants avaient tué 15 soldats israéliens lors de combats à l'ouest de la ville de Ghaza.

Près de 5 jours sans nouvelles de Hind (6 ans)

La Société du Croissant-Rouge palestinien (PRCS) a annoncé samedi que cela fait plus de 110 heures (plus de 5 jours) qu'elle ne connaît toujours pas le sort de la petite Hind Hamada (6 ans) et de l'équipe de secouristes qui est allée la secourir dans la ville de Ghaza. « Plus de 110 heures se sont écoulées et le sort de nos collègues Youssef Zaino et Ahmed Al-Madhoun, partis au secours de la petite Hind, âgée de 6 ans, est toujours inconnu », a déclaré le PRCS dans un communiqué publié sur Facebook.

Pour rappel, le père et quatre frères et sœurs de Hind ont été tués, mardi, par des tirs de soldats sionistes alors qu'ils tentaient de quitter la ville en voiture. La même source a déclaré, hier aussi, que les soldats de l'armée israélienne ont ouvert le feu sur son bâtiment à Khan Younes et sur les services de l'hôpital Al-Amal, faisant « 4 martyrs, dont trois parmi les personnes déplacées qui y trouvaient refuge ainsi que Mme Hidaya Hamad, directrice du département de la jeunesse et des volontaires du Croissant-Rouge à Ghaza ».

Le Croissant-Rouge palestinien ajoute que les bombardements et les tirs de forces israéliennes qui encerclent son siège, ont fait 43 martyrs, dont trois membres de son personnel, et 153 blessées, au cours des 12 derniers jours. Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a condamné « l'assassinat de civils et de membres du personnel du Croissant-Rouge palestinien à l'hôpital Al-Amal par les forces israéliennes qui assiègent l'établissement depuis 12 jours », rapporte Al Jazeera. « Je suis horrifié par les informations faisant état de l'assassinat de civils, dont des membres du personnel PRCS, dans l'enceinte de l'hôpital Al-Amal aujourd'hui et au cours des deux derniers jours à Khan Younes », a déclaré M. Ghebreyesus dans un message publié sur les réseaux sociaux.

Ajoutant : « Nous ne pouvons pas le dire plus fort : les hôpitaux DOIVENT être protégés, pas attaqués ni militarisés. Cessez-le-feu ! »

MSF: Les attaques contre les hôpitaux sont «systématiques»

Jeudi dernier, Leo Cans, le directeur de Médecins sans frontières (MSF) pour les territoires palestiniens, a déclaré qu'Israël rejetait « presque systématiquement » les livraisons d'aide humanitaire dans le nord de la bande de Ghaza et que le système de santé était soumis à une pression inimaginable.

« J'ai vu une majorité de femmes et d'enfants parmi les patients des hôpitaux. C'est la première fois que nous voyons cela, même si nous avons travaillé avec mes collègues dans d'autres situations de guerre, en Afghanistan, en Syrie, au Sud-Soudan », a déclaré M. Cans lors d'un entretien avec l'AFP. « Pour nous, c'est une preuve évidente que les bombardements sont aveugles », a-t-il ajouté. M. Cans a également noté que les attaques contre les installations médicales sont devenues une caractéristique commune de l'offensive israélienne. « Depuis le début de la guerre, il y a eu des attaques systématiques contre les établissements de santé, ce qui est sans précédent pour MSF. En temps de guerre, ces endroits sont toujours des zones sensibles et il y a toujours des incidents, mais là, c'est systématique », affirme encore Leo Cans.

Concernant aussi les blocages des aides humanitaires, le Programme alimentaire mondial (PAM) a déclaré, vendredi, que « les convois d'aide alimentaire ont été empêchés d'atteindre le nord de Ghaza tout au long de la semaine (dernière, ndlr), alors que la famine menace l'enclave ».

« À Ghaza, où le PAM travaille dur chaque jour pour livrer de la nourriture à plus d'un million de personnes qui ont faim, qui sont désespérées et qui ne font que survivre, pour la troisième fois cette semaine, les convois destinés au nord de Gaza n'ont pas pu être acheminés. Nous avons besoin d'un accès plus rapide et durable pour éviter la famine », a déclaré Matthew Hollingworth, directeur du PAM pour la Palestine, dans un message publié sur les réseaux sociaux vendredi.