Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Agression sioniste contre Ghaza: Plus de 27.100 martyrs et 66.287 blessés

par Mohamed Mehdi

  Vendredi, 119e jour de l'agression israélienne contre Ghaza, le nombre de victimes a atteint 27.131 martyrs, plus de 8.000 disparus sous les décombres et 66.287 blessés. Le ministère de la Santé à Ghaza a indiqué que l'armée d'occupation sioniste a commis 28 massacres durant les précédentes 48h (mercredi et jeudi), faisant 230 martyrs et 338 blessés.

A la veille de l'entame du 5e mois du génocide qui se déroule en direct sur les chaines de télévision et sur les réseaux sociaux, l'aviation et l'artillerie sionistes ont continué, hier, leurs bombardements intensifs sur plusieurs régions au nord comme au sud de l'enclave de Ghaza. Les écoles et les hôpitaux figurent toujours parmi les cibles privilégiées de l'armée israélienne du fait que ces établissements abritent des milliers de déplacés.

Vers 13h GMT, le correspondant d'Al Jazeera a rapporté l'arrivée des corps de 15 martyrs au complexe médical Nasser et à l'hôpital Al Amal après les bombardements israéliens de plusieurs zones de Khan Younes au sud de Ghaza. Le transfert des corps et des blessés vers les hôpitaux est une opération très dangereuse à Ghaza en raison des bombardements de l'aviation et les tirs des soldats sionistes. La même source a indiqué, plus tôt dans la journée d'hier, que les forces d'occupation israéliennes ont bombardé l'entrepôt central de médicaments du ministère de la Santé à Ghaza.

La Société du Croissant-Rouge palestinien (PRCS) a rapporté, hier, que 3 personnes, dont une femme, ont été tuées et d'autres ont été blessées après que les forces d'occupation israéliennes ont ouvert le feu sur son quartier général à Khan Younes. Le Croissant-Rouge palestinien a également déclaré que les bombardements et les tirs israéliens à proximité de son hôpital Al-Amal à Khan Younes se poursuivaient.

La même source a expliqué aussi qu'en raison de la poursuite du siège de cet établissement hospitalier empêchant tout mouvement, les patients atteints de maladies rénales sont entrés dans une phase de danger en raison de l'impossibilité de les transférer vers d'autres hôpitaux pour effectuer la dialyse.

Jeudi, l'armée israélienne a également bombardé plusieurs zones de Khan Younes, notamment la région d'Al-Mawasi, à l'ouest du gouvernorat, où ont été victimes 4 martyrs et plusieurs blessés, transférés plusieurs heures plus tard à l'hôpital Abu Youssef Al-Najjar, dans la ville de Rafah, au sud de l'enclave de Ghaza, affirme Al Jazeera.

Le correspondant d'Al Jazeera a également rapporté, jeudi, que le bombardement visant l'école Al Amal, qui abrite des centaines de personnes déplacées à l'ouest de Khan Younes, a fait un martyr, une femme, et plusieurs blessés. Trois autres martyrs sont également tombés dans un bombardement israélien sur les régions d'Al Fukhari et de Cheikh Nasser, à Khan Younes également.

UNICEF : 17.000 enfants vivent sans leurs familles à Ghaza

Le Croissant-Rouge palestinien (PCRS) a déclaré hier que l'armée d'occupation a pris d'assaut son quartier général dans la ville de Khan Younes pour la troisième fois et a ouvert le feu autour de l'hôpital Al Amal situé au siège du PCRS.

La même source a indiqué que «plus de 89 heures après la dernière communication téléphonique, il n'y a toujours pas de nouvelles de la petite fille Hind Hamada de 6 ans, dont le père et les quatre frères et sœurs ont été tués par l'armée israélienne dans leur voiture» à Khan Younes. Il a également indiqué que le sort de son équipe qui est allée secourir Hind est également inconnu.

Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) a déclaré que ses estimations indiquent que 17.000 enfants à Ghaza vivent sans leurs familles ou ont été séparés de leurs parents.

Par ailleurs, à la veille du bouclage du 4e mois de l'agression israélienne contre Ghaza, qui a fait plus de 100.000 victimes (martyrs, disparus et blessés), Al Jazeera a publié hier la liste nominative de plusieurs milliers d'enfants martyrs. Le document publié sur le site d'Al Jazeera English (AJE) classe les enfants martyrs par catégories d'âge de 0 à 17 ans.

Sous le titre «Connaître leurs noms», le document explique, citant les Nations unies, que «l'enclave de Ghaza est un cimetière pour des milliers d'enfants». «Depuis le 7 octobre, les attaques israéliennes ont tué au moins 10.000 enfants», note le document, expliquant que cela représente «un enfant palestinien tué toutes les 15 minutes», «soit environ un enfant sur 100» à Ghaza, et que des «milliers d'autres sont portés disparus sous les décombres». «Les enfants survivants, qui ont subi l'impact traumatique de multiples guerres, ont passé leur vie à l'ombre d'un blocus israélien, qui influence chaque aspect de leur existence depuis leur naissance», affirme AJE.

ONU : Rafah est une «cocotte-minute de désespoir»

La ville surpeuplée de Rafah, au sud de Ghaza, en raison du déplacement de centaines de milliers de personnes depuis le nord de l'enclave et ceux fuyant les bombardements intenses qui se déroulent dans la ville voisine de Khan Younes, est en train de devenir une «cocotte-minute de désespoir», a déclaré, hier, le bureau de coordination de l'aide des Nations unies.

Cette mise en garde qui se veut pressante intervient au moment où l'entité sioniste a annoncé qu'elle allait «déplacer» ses «opérations militaires» plus au sud, vers Rafah, située à la frontière avec l'Égypte. «Rafah est maintenant une cocotte-minute de désespoir et nous craignons pour la suite des évènements», a déclaré vendredi Jens Laerke, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA). «Ces derniers jours, des milliers de Palestiniens de Ghaza ont fui vers le sud en direction de Rafah, qui accueille déjà plus de la moitié de la population de l'enclave estimée à 2,3 millions de personnes», a-t-il ajouté. Selon M. Laerke, la plupart des nouveaux arrivants vivent sans abris ou dans des tentes de fortune, ce qui suscite des inquiétudes quant à l'aggravation de la crise humanitaire.

Dans un reportage de l'agence Reuters, les Palestiniens craignent un assaut terrestre sur Rafah, leur dernier refuge à Ghaza.

«Nous n'aurons plus que deux choix : rester et mourir ou escalader les murs pour entrer en Égypte», a déclaré Emad, 55 ans, père de six enfants, à l'agence Reuters. «La majeure partie de la population de Ghaza se trouve à Rafah. Si les chars débarquent, ce sera un massacre comme il n'y en a jamais eu pendant cette guerre», ajoute la même source.

Par ailleurs, dans un communiqué rendu public hier, le Comité de suivi des Forces nationales palestiniennes et islamiques a condamné les compagnies qui extorquent des sommes importantes (estimées à plusieurs milliers de dollars, ndlr) aux voyageurs, pour la plupart des familles essayant de faire sortir leurs blessés de Ghaza ou des étudiants, qui tentent de passer par le poste de Rafah aux frontières avec l'Égypte.

Le Comité, qui comprend la plupart des factions palestiniennes, dont les Mouvements Hamas et Jihad islamique, a appelé au boycott de ces sociétés. Cité par Al Jazeera, le Comité a déclaré : « Nous dénonçons la création d'une société égyptienne qui exploite notre peuple soumis au génocide », appelant les dirigeants égyptiens à faciliter la sortie des blessés et des étudiants et le transfert des patients depuis la bande de Ghaza.

La Belgique convoque l'ambassadeur d'Israël

La ministre belge de la Coopération au développement, Caroline Gennez, a déclaré jeudi qu'elle et sa collègue ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, allaient convoquer l'ambassadeur d'Israël au sujet de la destruction d'un bâtiment abritant l'Agence belge de coopération au développement (Enabel) à Ghaza.

«Le bâtiment abritant les bureaux d'Enabel, l'Agence belge de coopération au développement à Ghaza, a été bombardé et est complètement détruit. Attaquer des bâtiments civils est et reste totalement inacceptable», a déclaré M. Gennez dans un message publié sur les réseaux sociaux jeudi.

Les deux ministres, Mme Caroline Gennez et Hadja Lahbib, ont convoqué vendredi l'ambassadrice d'Israël en Belgique, Idit Rosenzweig-Abu, pour dénoncer le bombardement et la destruction des bureaux d'Enabel.

«La destruction des infrastructures civiles est absolument inacceptable et n'est pas conforme au droit international», rappelle, vendredi, un communiqué du ministère des Affaires étrangères de Belgique à l'issue de la rencontre. «Selon les informations dont nous disposons, aucun employé d'Enabel n'était présent dans l'immeuble de bureaux au moment du bombardement», précise vendredi le communiqué.

Le gouvernement belge «remettra à l'ordre du jour d'une prochaine consultation européenne la question de l'indemnisation des infrastructures endommagées par Israël dans le cadre de projets financés par l'UE et ses États membres», ajoute le communiqué cité par la presse.

Pour rappel, le gouvernement belge a annoncé mercredi qu'il maintiendra son financement de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) et qu'il «suivra de près» l'enquête interne promise par l'ONU.

«Le financement de la Belgique à l'UNRWA sera maintenu, compte tenu des besoins humanitaires importants et de la menace de famine qui pèse sur Ghaza», a déclaré mercredi la ministre de la Coopération au développement, Caroline Gennez, dans un communiqué.