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Tlemcen: «Un signal fort en direction des opérateurs»

par Khaled Boumediene

Le Crédit populaire d'Algérie (CPA) a franchi une nouvelle étape de son histoire après le lancement, mardi dernier, de l'opération d'ouverture de son capital et la mise en vente de près de 60.000.000 actions d'un montant total de 137.940.000.000 DA.

Dans une déclaration à la presse, mardi à l'hôtel « Renaissance » de Tlemcen, en marge de la caravane du CPA et son introduction en bourse, le directeur général, Ali Kadri, a précisé que « le montant de l'offre est réparti sur environ 59.700.000 actions au prix de cession de 2.300 DA au profit des nouveaux actionnaires bénéficiant d'une décote de 261,41 DA par action par rapport à la valeur de l'action de 2.561,41 DA, et 300.000 actions au prix de cession de 2.100 DA au profit des salariés du CPA bénéficiant d'une décote de 461,41 DA par action par rapport à la valeur de l'action de 2.561,41 DA». La période de souscription a été fixée du 30 janvier au 28 février 2024, selon le DG du CPA, et l'offre est répartie en quatre segments, à savoir les personnes physiques de nationalité algérienne, les personnes physiques salariées du CPA, les investisseurs institutionnels et les personnes morales de droit algérien. « Si les pouvoirs publics ont décidé de mettre le CPA en bourse, ce n'est pas pour des raisons financières et l'Etat n'a pas besoin d'argent. 138 milliards c'est un montant insignifiant par rapport aux capacités financières et la surface financière du trésor. Le CPA ne va pas également bénéficier sur le plan financier de cette opération, qui vise à renforcer la gouvernance du CPA à travers la recomposition de ses organes de gestion en intégrant le privé algérien dans le conseil d'administration et la logique du privé dans la gestion. Expliquant les objectifs visés par cette opération, M. Kadri, a ajouté, que « cette opération donnera plus de performances pour atteindre une croissance économique du pays qui va atteindre peut-être les deux chiffres, et permettra de dynamiser la bourse d'Alger ». «L'introduction du CPA au niveau de la bourse d'Alger va donner une autre dimension à la bourse d'Alger puisqu'avec les 512 milliards de dinars de valeur du CPA, la bourse d'Alger va atteindre le niveau de capitalisation boursière de 1 milliard de dollars.

Les investisseurs qui vont acheter les actions du CPA vont bénéficier des rendements du CPA qui a été toujours bénéficiaire sur le plan comptable avec des résultats intéressants. Ces rendements sont exonérés d'impôts. Les dividendes qui seront payées sur ces actions sont exonérés d'impôts et les plus-values de cession des actions sont aussi exonérées d'impôts ».

Pour rappel, le président de la République avait annoncé, lors d'une rencontre avec les opérateurs économiques, le lancement de l'opération d'ouverture, à hauteur de 30%, du capital de deux banques publiques aux investisseurs du secteur privé. Sur la question de la participation ou non des Algériens de la diaspora, le DG du CPA a fait savoir que les émigrés algériens disposant de comptes bancaires en dinars en Algérie peuvent eux aussi souscrire à cette opération. « Les dividendes ou les plus-values des sessions qui seront dégagés après l'opération ne peuvent pas être transférés en devises ».

Dans le même sillage, il a affiché son satisfecit sur la première journée de la souscription du 30 janvier. «Nous avons enregistré des résultats très encourageants, et toutes les agences du CPA ont enregistré des souscriptions. De même, le montant global collecté lors de cette première journée est très appréciable. Nous espérons que la suite de l'opération va continuer dans le même sens jusqu'au 28 février. On verra dans les jours à venir…».

De son côté, le directeur général de la bourse d'Alger, Yazid Benmouhoub, a expliqué que ce projet fait partie des engagements du président de la république. « C'est une opération qui revêt beaucoup de symbolique pour le marché et les entreprises, car il s'agit de l'une des plus grandes banques algériennes, qui entrent en bourse. Le trésor se retire et cède sa place au privé, au particulier et à l'actionnariat. C'est un coup de starter pour la redynamisation du marché boursier algérien et c'est aussi un signal fort des pouvoirs publics en direction des opérateurs, pour qu'ils puissent venir à la bourse, qui va devenir un acteur déterminant dans le financement de l'économie nationale », a-t-il affirmé.