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Attaf à la conférence de Rome: L'Italie veut être un partenaire privilégié de l'Afrique

par El-Houari Dilmi

Le «plan Mattei», la crise climatique et les enjeux migratoires constitueront les principaux axes, sur lesquels vont plancher les travaux de la Conférence Italie-Afrique, prévue dans la capitale italienne, Rome, aujourd'hui et demain. Des accords énergétiques en échange de l'arrêt des migrations : la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, a dévoilé ce week-end aux pays africains son «new deal» pour le continent, une approche «d'égal à égal», selon elle. Meloni espère faire de l'Italie un pont entre l'Europe et l'Afrique, en assurant à la première de nouvelles voies d'approvisionnement en ressources énergétiques et à la seconde des investissements massifs.

Les dirigeants de nombreux pays africains, dont la liste n'a pas encore été communiquée, sont attendus à Rome pour un sommet qui se tient aujourd'hui dimanche et demain lundi. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et des représentants des agences des Nations unies et de la Banque mondiale en seront. Giorgia Meloni doit présenter son «plan Mattei», du nom d'Enrico Mattei, fondateur de l'Eni (le géant énergétique public italien), qui, dans les années 1950, préconisait un rapport de coopération avec les pays africains, en les aidant à développer leurs ressources naturelles. «Une certaine approche paternaliste et prédatrice n'a pas fonctionné jusqu'à présent. Ce qu'il faut faire en Afrique, ce n'est pas de la charité, mais des partenariats stratégiques d'égal à égal», plaidait Giorgia Meloni au début du mois. Selon le quotidien italien «Corriere della Sera», Rome pourrait affecter quatre milliards d'euros à ce plan au cours des cinq à sept prochaines années, dans l'agro-industrie, le transport et les infrastructures et surtout l'énergie. Et alors que l'énergie «pourrait être la partie la plus pertinente du plan Mattei, Meloni y investit du capital politique principalement en raison de la migration», selon Giovanni Carbone, responsable du programme Afrique au centre de réflexion (ISPI). Le plan Mattei prévoit de s'attaquer aux facteurs dits «incitatifs» et de persuader les pays d'origine de signer des accords de réadmission pour les migrants déboutés.

Le président Tebboune a reçu, vendredi, un appel téléphonique de la présidente du Conseil des ministres italien, Mme Giorgia Meloni, avec laquelle il a eu des discussions très approfondies sur des questions régionales communes, à leur tête la Conférence Italie-Afrique prévue à partir d'aujourd'hui à Rome. L'Algérie sera représentée par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger à la conférence de Rome. Cette communication téléphonique entre le président de la République et la présidente du Conseil des ministres italien a été l'occasion d'évoquer «le dossier de l'émigration clandestine». Les deux parties «ont également convenu d'une rencontre prochaine qui les réunit et de l'intensification des rencontres de coordination au niveau des experts des deux pays dans tous les domaines», ajoute le communiqué de la présidence de la République.