Le pouvoir militaire malien a tout l'air de vouloir renouveler chez lui la tragédie soudanaise. En piétinant les accords dits d'Alger, entérinés et soutenus par l'Organisation des Nations Unies, il ouvre la porte à l'éclatement du Mali comme il s'est produit au Soudan. Il n'a pas trouvé mieux que de porter des accusations farfelues contre l'Algérie alors que le monde entier reconnaît à la diplomatie algérienne ses efforts soutenus et sans faille pour que le peuple malien préserve son unité et son intégrité.

Par leurs divagations verbales, les militaires maliens en entachant la très relative quiétude présidant jusqu'ici au Mali, grâce aux efforts de paix soutenus de l'Algérie, viennent de certifier aux Algériens qu'à un bien qu'ils offrent, un mal leur est rendu. Malheureusement, l'Algérie a souvent été victime de tels inconvenants retournements laissant parfois croire qu'elle n'échappe pas à une certaine naïveté.

Le monde n'étant pas parfait, encore moins en Afrique toujours désabusée et en état d'éclatement, il est toujours pénible de constater que des régimes infantiles sont incapables de se mettre au haut niveau d'enjeux cruciaux. Le monnayage des pouvoirs est à l'opposé des intérêts des peuples. La sincérité désintéressée n'est pas de mise contre le lustrage des étoiles, des tenues et des uniformes. La politique comme les armes ne donnent pas sa plénitude à la paix et à la sérénité des peuples mais servent à alimenter l'esprit de suffisance et d'inculture de certains. Là, il y a à boire et à manger jusqu'à placer des populations en otages.

Ainsi la junte malienne vient de se livrer à la poussée du djihadisme et du banditisme rampant dans tout le Sahel pour qu'une guerre civile, encore une fois, soit prévisible. Pourtant, le régime malien n'ignore pas que Bamako est encerclée par le feu et que le souffle de la terreur est à sa proximité.

Bousculée par d'énormes turbulences, à cause des infantilismes politiques et des mauvaises fois, il est probable que l'Afrique n'a jamais été autant en danger.