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Sociétés étendues et sociétés
restreintes
Il faut en fait distinguer les sociétés étendues et les sociétés restreintes. En vérité, les sociétés étendues sont aussi des sociétés à statut, sauf que les statuts qui étaient « contraints et prédéterminés » dans les sociétés restreintes sont autrement contraints et déterminés dans les sociétés étendues. Ils sont désormais soumis à concurrence, au contraire des sociétés restreintes qui n'ont pas besoin de mettre tout le temps les statuts en concurrence. La concurrence étant censée délivrer le meilleur résultat. Avec les révolutions industrielles, l'émergence de la production marchande, le champ de la compétition va être considérablement élargi, mais elle-même va devenir plus serrée. Les statuts ne vont pas moins être contraints et prédéterminés par les circonstances de la compétition. Que cela soit pour les individus ou les sociétés. Ainsi certaines sociétés vont réussir à s'étendre en imposant leur compétition au monde, d'autres ne se seront étendues que pour servir la compétition des premières. Il faut distinguer entre les statuts des collectifs et ceux des individus. Tous les groupes ou sociétés ne sont pas d'égale importance. Les sociétés étendues n'ignorent pas la différence de statut entre groupes sociaux et en leur sein. Le contrat de travail est un contrat de subordination du travailleur à l'employeur. Le contrat est volontaire, mais travailleur et employeur n'ont pas le même statut. On supposera que le travailleur peut devenir lui-même employeur par la vertu de la libre concurrence. À supposer que la libre concurrence produise la hiérarchie des positions, elle ne supprime pas les statuts, elle les légitime par le mérite. Mais ce que l'on ne veut pas voir, c'est que si la légitimité du statut s'appuie sur le mérite dans la majorité de ladite société contractuelle, dans la société dite de statuts, les rôles et leur rotation s'appuient aussi sur compétition qui fonde les mérites. Le père/actif travaille pour le fils/inactif, le fils/actif travaillera pour le père/inactif. Avec le salariat et la sécurité sociale, la procédure à tour de rôle disparait, la compétition redistribue les rôles. La société a pris la place de la famille pour l'individu. Dans quelle mesure peut-il se fier à la société ? De ce que l'on peut observer dans les sociétés postcoloniales : il ne compte plus sur la famille, mais il ne peut pas se fier à la société. Dans la « société de statuts », la trajectoire d'une personne ne sera pas réduite à un seul rôle, comme peut y conduire la concurrence sociale, elle parcourt les différents statuts qui organisent la famille. Les statuts sont distribués selon la tradition d'après une compétition au ras de la vie sociale et matérielle entre hommes et femmes, adultes et enfants au sein de la famille. Autrement dit ne prenant en compte que l'âge et le sexe, sites de la force et de l'expérience sociale. Dans la société dite contractuelle, aux champs sociaux et aux hiérarchies multiples, la compétition est censée ouvrir l'accès à tous les statuts, elle ne fait pas cependant disparaître les classes, les statuts fixes qui ordonnent la société. Les statuts supérieurs des organisations sont rarement accessibles à tous, les « armes » de la compétition étant inégalement distribuées. Comme il n'y a pas de pure société contractuelle, il n'y a pas de pure concurrence pour légitimer les statuts. L'extension du domaine de la compétition n'est pas venue à bout des statuts hérités, il a fait disparaître le tour de rôle dans les positions de pouvoir qui avait lieu dans les familles à statut. Les sociétés de classes qui ont étendu le domaine de la compétition et fondé la légitimité d'une bonne part de ses statuts sur la compétition renouvelée ont été performantes tout en étant considérablement destructrices de la coopération entre humains et non-humains. Le rapport de subordination d'humains et de non-humains qui domine la majorité d'entre eux en est la principale cause. La classe des propriétaires abuse de sa propriété. Dans le clan de la société traditionnelle kabyle, la richesse pouvait se concentrer entre les mains d'une famille du fait de la croissance démographique et de l'existence d'une lucrative activité extérieure. Tous deux facteurs extérieurs à la volonté du clan. Dans l'environnement colonial caractérisé par la prévalence de la propriété privée exclusive, dans l'environnement postcolonial caractérisé par la prédominance du salariat, il s'ensuivait une désolidarisation de la famille qui s'était enrichie vis-à-vis du clan et du groupe. Une situation ressentie comme injuste émergeait alors sans qu'elle puisse être corrigée. Dans le clan et le groupe, l'enrichissement d'une famille par une activité extérieure lucrative, qui n'aurait pas pour visée un enrichissement du clan et du groupe, enclenchera un mécanisme de désolidarisation de la famille vis-à-vis du clan, puis plus tard de l'individu vis-à-vis de la famille. À défaut de pouvoir entraîner le clan, la famille s'en sera désolidarisée, à défaut de pouvoir entraîner la famille, l'individu s'en désolidarisera. C'est cette dynamique sociale de scission qui rendra difficile sinon impossible une construction par le bas de la société, mais facile, l'imposition d'une construction par le haut. La politique prendra acte de cette situation et ne rectifiera pas cette dynamique : au lieu de revenir à la propriété collective, elle continuera à la vider de sa substance. La fraternité sera ignorée bien qu'elle fut un des mots d'ordre de la révolution. Il n'y aura pas de sujet de l'indivision, pas de sortie de l'indivision, nous y resterons, mais la déserterons pour obscurcir ce que nous partageons au lieu de l'éclaircir. La famille élargie et le groupe en diversifiant leur activité entreront en scission au lieu d'entrer en complexité. La copropriété sera comme marquée du sceau de la malédiction, elle aura été trop longtemps marquée par la passivité face à la montée d'une privatisation des intérêts. Il fallait que la privatisation des intérêts précède la privatisation proprement dite, comme il fallait une nouvelle classe de propriétaires. Le favorisé d'un moment (l'aîné, le commerçant) voudra rester le favorisé de père en fils. Il refusera la rotation des positions au sein de sa famille, il redoutera la rotation de la fortune au sein de son clan, il refusera le meilleur usage des ressources collectives, il s'ingéniera pour soustraire les ressources dont il dispose d'autres usages que les siens, il voudra se soumettre les ressources collectives. Il voudra commander aux ressources et non plus agir comme membre fortuné du groupe jugeant du meilleur usage des ressources collectives. L'intérêt privé fait ainsi son intrusion dans la collectivité en détruisant le fonds commun, en s'efforçant de privatiser les ressources, il mettra hors d'usage nombre de ressources collectives. Car quels rapports entre ce que l'on divise et ce que l'on partage, entre propriété collective et propriété privée, la société n'a pas voulu penser. La société a rejeté le modèle de la propriété Melk qui associait propriété collective et propriété privée, qui faisait de cette dernière une forme d'abstraction de la première, une propriété privée non exclusive. Tout en rejetant la propriété privée exclusive du fait de l'héritage colonial, mais elle n'a pas voulu combattre l'esprit d'une telle propriété qui l'aurait reconduit à la propriété collective. La classe dirigeante qui n'était pas l'héritière de la propriété privée exclusive devait attendre son heure. La privatisation procèdera de la propriété publique et non de la propriété collective. Sortir de l'indivision signifie-t-il renoncer à tout fonds commun ? Partager et diviser connotent des mêmes significations. Mais partager peut signifier davantage que diviser, il signifie que ce qui est partagé reste en partage, reste commun. Tout est là : la société se différencie, se divise, mais conserve, accumule un fonds commun qui continue de la distinguer comme société. Quand le fonds commun (mémoire, avoir, savoir) se délite, les membres de la société se dispersent. Une société est une collectivité où les individus, les générations partagent un héritage et se doivent mutuellement assistance. « La dette contractée envers les ancêtres est immense. Elle renvoie non pas à quelques d'individus surdoués ou quelques groupes supérieurs, mais bien à l'ensemble des hommes qui, par leur interdépendance dans le travail, ont contribué au progrès de l'humanité. La question que se pose Bourgeois est alors de savoir : à qui sommes-nous tenus de l'acquitter ? «Ce n'est pas pour chacun de nous en particulier que l'humanité antérieure a amassé ce trésor, ce n'est ni pour une génération déterminée ni pour un groupe d'hommes distincts. C'est pour tous ceux qui seront appelés à la vie que tous ceux qui sont morts ont créé ce capital d'idées, de forces et d'utilités. C'est donc pour tous ceux qui viendront après nous, que nous avons reçu des ancêtres charge d'acquitter la dette ; c'est un legs de tout le passé à tout l'avenir. Chaque génération qui passe ne peut vraiment se considérer que comme en étant l'usufruitière, elle n'en est investie qu'à charge de le conserver et de le restituer fidèlement. Et l'examen plus attentif de la nature de l'héritage conduit à dire en outre : à charge de l'accroître. C'est en effet un dépôt incessamment accru que les hommes se sont transmis. Chaque âge a ajouté quelque chose au legs de l'âge précédent, et c'est la loi de cet accroissement continu du bien commun de l'association, qui forme la loi du contrat entre les générations successives, comme la loi de l'échange des services et de la répartition des charges et des profits est celle du contrat entre les hommes de la même génération»[7]. Et Serge Paugam sociologue théoricien du lien social de conclure : il est souhaitable qu'aux contrats librement consentis entre particuliers soit formulé, en toute clarté, un contrat général qui les tient tous unis. Voilà ainsi exprimé le mythe de la société contractuelle. Une société est une collectivité où les individus, les générations partagent un héritage et se doivent mutuellement assistance. Si un tel sentiment n'est plus partagé et devient de plus en plus abstrait, l'État ne pourra pas accomplir ce devoir à leur place. Une société qui se devait d'investir pour s'enrichir s'appauvrit en mettant hors d'usage les ressources qu'elle aurait pu multiplier. Que partagent aujourd'hui une famille, un clan, un village, une ville, une nation ? Du partage entre individus que reste-t-il de famille, de village et de société ? Le salariat a donné de l'espoir aux dépossédés, il a permis à la société de classes de se renouveler en adoptant le système démocratique. L'État providence est né avec la surproduction occidentale. Maintenant que le centre de gravité de la production mondiale va quitter l'Ouest pour l'Est, que la compétition des non-humains va affecter celle des humains, cet État ne pourra plus entretenir un tel salariat. Le salariat dans les sociétés postcoloniales a conduit le processus d'individualisation dans une impasse. Ces sociétés n'ont pas pu mener leur révolution industrielle parce que précisément le salariat les a privées de l'esprit combattif qui leur aurait permis d'investir la production mondiale. La bataille de la production n'a pas eu ses combattants. Le salariat a été le moyen pour une classe dirigeante de construire son autorité sur une société aux autorités défaillantes. Il faut définir l'autoritarisme comme le résultat d'une incapacité de la société à se fonder sur des autorités légitimes, comme résultat d'une incapacité à définir le pouvoir autrement que comme contrainte. Compétition et forme de société C'est en apparence l'étendue de la compétition et son administration qui distingue les diverses sociétés. Mais l'étendue de la compétition ne fait que changer l'apparence de la société. La compétition a toujours constitué l' « esprit animal » de toute société. La société de classes se cache derrière la société salariale, la société de statuts derrière la société contractuelle. L'étendue n'a pris une telle expansion qu'avec le développement du champ de la production matérielle. Que va devenir une telle compétition étendue à l'ensemble de l'humanité et aux non-humains (machines et autres, dont les virus) avec la crise climatique ? Quand le domaine de la compétition s'étend à la production et que la production se met à concerner le monde entier, la compétition devient mondiale. L'enjeu de la compétition devient la position dans la production. Toutes les sociétés ne sont pas également impliquées dans cette compétition, toutes participent de manière inégale à la production mondiale. Toutes ne dégagent pas la même compétitivité, la même productivité. Toutes n'ont pas la même position dans cette production, toutes ne peuvent pas entretenir la même société salariale. Avec la globalisation des marchés, la production de marchandises par des marchandises s'étend. Il faut davantage acheter ce que l'on obtenait gratuitement par la force. C'est des besoins du monde qu'il a de nos matières premières que notre société obtient de lui sa production industrielle. Il les prenait par la force sous le colonialisme. Il a de plus en plus de mal à obtenir ce qu'il veut par la force. La puissance hard, affaire militaire et industrielle, suffit de moins en moins, elle est de plus en plus affaire de croyances. Les victoires militaires ont cessé d'être des victoires politiques. Avec la robotisation de l'activité industrielle, l'entrée des esclaves mécaniques dans la compétition, l'étendue de la compétition humaine peut se réduire. Elle va se poursuivre en haut et en bas de l'échelle, au sein des populations utiles, qualifiées, et des populations inutiles. La France s'apprête à revenir sur le droit des immigrés au regroupement familial. L'Europe suivra : elle voudra des individus sans famille pour ses services à la personne. Quelle société réussira-t-elle à faire de la place aux robots pour occuper la place prépondérante dans la production mondiale et se soumettre la puissance productive ? Avec quelles croyances ? Quelle idéologie réussira à faire tenir ensemble maîtres des robots et servants dans une seule société, dans un seul monde ? Car une telle société doit pouvoir tenir dans le monde. Les croyances occidentales ont été à la base de révolutions scientifique et industrielle, de ce fait, elles ont gagné monde. Mais à mesure qu'il faut payer ce que nous obtenions de la nature gratuitement : l'air, l'eau, le carbone, etc. leurs limites commencent à se faire jour. Ce sont les croyances qui donnent la force aux sociétés, ce sont par elles que ces sociétés tiennent le monde. La foi dans l'histoire comme progrès continu et dans la supériorité de la civilisation occidentale est en décrue. Ce sont ces croyances décontextualisées qui ont fait la faiblesse des sociétés postcoloniales. Justice transcendantale et justice comparative Amartya Sen part de la conviction que plutôt que de penser la Justice en soi et les institutions à bâtir en fonction de cette définition, il faut regarder les situations d'injustice. Il n'y a pas de justice absolue. C'est en regardant les situations d'injustice inacceptables et réparables que l'on voit émerger l'idée de justice. On ne peut pas séparer justice et injustice. L'idée de justice émerge dans la comparaison entre deux situations de (in)justice. Notre société est fondamentalement plus juste que la société française malgré un autoritarisme qui apparaît dans des rapports particuliers. L'autoritarisme résulte d'un échec du processus d'institutionnalisation. Parce qu'il y a une rotation des positions de pouvoir dans la société traditionnelle, les individus ne considèrent pas les asymétries de pouvoir existantes entre les individus comme productrices d'injustice. La justice n'est pas réduite au sentiment d'égalité ; égalité de quoi ? demande A. SEN. Le sentiment de justice est perçu dans la dynamique globale de la société. Les asymétries de pouvoir n'accumulent pas toujours le pouvoir entre les mains de quelques-uns. Elles pourraient circuler avec le temps, chaque individu passant par les différentes positions de pouvoir. Il faut remettre au goût du jour le tirage au sort dans le processus démocratique, l'élection est une procédure aristocratique. Elle permet de donner à l'élu la position de chef. Il n'y a pas de chef dans nos traditions. Le tour de rôle, le tirage au sort soulignent la responsabilité collective. Il faut distinguer les asymétries de pouvoir que la société traditionnelle produit de l'inégalité qu'elle subit et doit gérer. L'inégalité n'est pas une production de la société traditionnelle, elle est son épreuve historique. Elle bouscule l'ordre social lorsqu'elle est mal gérée, non corrigée. Dans la société segmentaire, l'inégalité tient du fait que l'action des règles de l'héritage et de la croissance démographique distribue le capital foncier et le capital humain de manière inégale. Les règles de l'héritage donnant la terre, la démographie donnant les hommes, la dotation des hommes en terre se trouvent inégales. Les familles nombreuses sont fortes de leurs hommes, les familles faibles en hommes sont riches de leurs terres. Entre les clans ou au sein même des clans, il n'y a pas de mécanismes de distribution des positions de pouvoir comme au sein de la famille. L'inégalité peut se développer, des tensions apparaitre et le collectif échouant à la gérer se disloque. Ce qui se passe alors, c'est que la reproduction élargie bloque pour les familles pauvres en terres. Leur capital humain ne peut pas être valorisé par le travail de la terre. Il faut recourir à l'activité extérieure. Cela peut aboutir à une dispersion du clan dans le pire des cas ou à un déplacement du centre de gravité de l'activité du clan dans le meilleur des cas. Le rapport de prévalence d'un clan sur un autre peut dans ce dernier cas changer. La reproduction élargie du clan ne s'effectuant plus autour de la terre, mais du capital mobilier. Dans une famille élargie de quatre frères dynamique, si l'on prend l'exemple au cours de la guerre de libération nationale d'un aîné qui est commerçant, le second émigré, le troisième paysan et le quatrième émigré puis moudjahid et qu'avec le temps, le commerçant n'a investi que dans le commerce et ses enfants, les travailleurs et le moudjahid se sont retrouvés avec une retraite et le paysan est resté paysan, les quatre frères sortent de l'indivision avec des capitaux différents. L'inégalité a été consacrée, la famille élargie a renoncé à son unité, le village à son assemblée. À l'indépendance, ce n'était cependant pas le seul scénario possible. L'assemblée aurait pu retrouver sa place, investir dans les nouvelles infrastructures, redéfinir la copropriété, la place du travail extérieur. Mais la société n'a pas retrouvé ses marques, elle a préféré opter pour la poursuite du processus d'individualisation au travers du salariat et de ses institutions. La société, sous un tel processus, a dû être tenue et ne tient toujours que par un système autoritaire. Hors de ses cadres, de ses institutions, la société se défie des élites (et d'elle-même), défiance qui lui interdit de produire des autorités, un système cohérent de statuts basé sur le mérite. En guise de conclusion. Le processus historique d'individualisation comporte des forces centrifuges qui menacent l'ordre social et politique. Il a procédé d'une construction de la société par l'État. Les institutions ont échoué à transformer les comportements individuels en conduites sociales. Elles projetaient des comportements imaginaires sur des agents sur lesquels elles n'avaient pas prise. L'ordre social ne s'est pas construit en tant que système cohérent de statuts validés par une reconnaissance sociale des mérites. La compétition sociale récuse les statuts par lesquelles la puissance publique s'efforce de l'administrer. Elle ne produit pas les mérites qui les valideraient. L'autoritarisme était le corolaire politique d'une société réprouvant l'ensemble des autorités et des statuts hérités et le résultat pratique d'une justice transcendantale dans une société postcoloniale déstructurée. La justice transcendantale a pris dans le milieu des sociétés postcoloniales une tournure autoritaire. La justice, au lieu de la jurisprudence, ne s'est pas attachée à corriger les injustices. Elle a défendu la paix du plus fort. Il faut abandonner l'idée d'une justice transcendantale qui aboutit dans une situation où la loi ne pouvant recevoir d'application générale s'apparente à la pratique d'une justice discrétionnaire. D'une justice à la discrétion de l'exécutif. Il faut permettre à la coopération sociale de donner à la compétition sociale les moyens de définir les cadres où elle pourrait s'effectuer, où les mérites pourraient se révéler et fonder le système des statuts d'une société solidaire et performante. Notes: [1] J'aimerais signaler que dans le langage commun État (dâla, dûla) veut dire à tour de rôle. [2] Elle suppose et oppose en vérité deux sociétés, celle féodale et celle bourgeoise. L'une, aux statuts héréditaires (la naissance), l'autre qui tiendrait ses statuts de la libre concurrence (les marchés). [3] Dont le théoricien magistral contemporain de référence sera le philosophe américain John RAWLS (1921-2002) dans son ouvrage Théorie de la Justice (1971), trad. française 1981 aux éditions du Seuil. [4] Amartya SEN. L'idée de justice. Flammarion, p51 [5] Ibid. 12 [6] F. Engels. Origine de la famille, de la propriété privée et de l'État. 1884. [7] L. Bourgeois. Solidarité, (1ère édition 1896), Villeneuve d'Ascq, Presses du Septentrion, 1998. p. 46. In Le lien social - entretien avec Serge Paugam. http://ses.ens-lyon.fr/articles/le-lien-social-entretien-avec-serge-paugam-158136 *Enseignant chercheur en retraite, Faculté des Sciences économiques, Université Ferhat Abbas Sétif Ancien député du Front des Forces Socialistes (2012-2017), Béjaia. |
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