A quand le déploiement de la 5G en
Algérie ? La question est absente du débat public. Même avec un nombre
d'abonnés à la téléphonie mobile atteignant les 49 millions au 31 décembre
2022, les Algériens cherchent, certes, l'amélioration des services dans ce
domaine, notamment l'amélioration du débit Internet, objet de critiques
d'internautes, mais la 5G ne semble pas faire partie de leurs préoccupations
majeures. Idem pour les autorités, qui ont bien renforcé l'infrastructure
nationale de fibre optique, mais qui ne semblent pas pressées de déployer cette
5e génération de technologie de réseau mobile. Dans la dernière déclaration
portant sur le sujet, qui remonte à l'an passé, le ministre de la Poste et des
Télécommunications n'a pas livré trop de précisions sur le sujet. Il avait
reconnu que la 5G est « un axe important » sur lequel se penche son
département, tout en relevant qu'il y a « différents aspects pour préparer la
5G », dont celui de la préparation des bandes de fréquences qui vont permettre
de déployer cette technologie. Sur ce plan, il a affirmé qu'on a bien avancé,
mais au-delà des fréquences, il existe d'autres exigences qu'il faut maîtriser,
avait-il expliqué, dont l'amplification de sites, afin d'avoir un réseau plus
dense. Cette tâche nécessite aussi des préparatifs en concertation et en
coordination avec d'autres départements pour qu'en milieu urbain on puisse être
prêts à déployer cette technologie, avait-il laissé entendre. Cette technologie
sera lancée « dès que cela sera opportun et pertinent », avait-il indiqué
concernant la date de sa mise en service.
Pourtant, ce niveau pourrait booster le
débit Internet et répondre à la demande des millions d'abonnés, surtout les
startups, qui ont grand besoin de cette technologie dans leur business. Les
autorités ont axé leurs efforts sur l'amélioration du débit Internet à travers
la fibre optique pour l'ADSL et les opérateurs de la téléphonie mobile ont
également tout fait pour améliorer le débit Internet à travers la 3G/4G, non
sans se préparer à la 5G. Etant convaincus que c'est un prolongement naturel de
leurs activités, les opérateurs ont entamé, depuis quelques mois, des tests 5G,
et ils ont, en 2021, déjà, demandé aux autorités de garantir une certaine
visibilité sur la question de la 5G afin de leur permettre de planifier leurs
investissements. Nous sommes en 2023, et rien à l'horizon. L'Algérie fait-elle
partie des pays réticents face au déploiement de la 5G, ou qui n'en veulent
carrément pas, à cause de sa sensibilité aux cyber-menaces ou de risques sur la
santé ? Ou pense-t-on encore qu'il faut d'abord offrir une bonne 4G avant
d'aller vers d'autres générations ? Les autorités n'ont jamais objecté une
quelconque opposition à la 5G, mais ce qui suscite tant d'ambiguïté c'est le
manque de visibilité sur ce plan.