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En tout état de cause, qu'elle
offre des repas chauds ou froids, elle évolue en tout cas dans un seul slogan,
un slogan démagogique, « faire le contrepoids à la précarité sociale » sans
pour autant protéger ces pauvres « chérubins », enfants qui sont dans le
besoin, de l'intoxication alimentaire.
A signaler au passage que ces messieurs des APC, inspirés par une muse médiocratisante, considèrent que les enfants du préscolaire, bien que dans le besoin, n'ont pas droit à ce « goûter » moribond et parfois même non comestible. A propos de la santé scolaire - A priori, ce dossier ne semble pas concerner cette population scolaire. A propos du transport scolaire En l'an 2018, les élèves des contrées rurales ou même semi-rurales subissant les injures du soleil de plomb en été et la froidure des matinées d'hiver parcourent encore, par monts et par vaux, des kilomètres pour se rendre à leurs écoles et inversement pour rentrer chez eux et ce au vu et au su des wilayas, des APC, des Directions de l'éducation. Cet effort, ils ne sont pas obligés de le consentir mais les administrations supposées le leur épargner semblent applaudir ce « parcours du combattant », tout simplement parce que leurs progénitures ne sont pas concernées. Le transport scolaire est un droit parce que la scolarité est un droit. Que ces gens là de l'Administration générale du pays qui se proclament les chantres de l'école de qualité : -cessent d'en être l'image inversée, ce qui a compromis la nécessaire adhésion du système éducatif et culturel algérien aux visées universalistes de l'éducation, de la formation et de la culture; -souscrivent aux valeurs novatrices et réformatrices qui inspirent les mutations sociales positives en vue de les promouvoir dans le contexte de la mondialisation ; -promeuvent le sens de la tendance lourde qui s'exprime à travers le monde (regarder plus large, plus haut et plus loin que le sectoriel, l'interne, l'immédiat, le court terme). Gérer la mission éducative et celle de l'acte pédagogique dans cette optique, c'est donc animer un authentique partenariat entre l'école et la vie. Cependant pour animer un partenariat authentique entre l'école et la vie, il est impératif de connaître celui qui est appelé à les animer, de le mettre à l'abri du besoin et de l'aider à s'élever progressivement de son état d'homonculus vers celui du candidat à la vie. Une gestion de la mission éducative et l'acte pédagogique défaillante Il est à noter et c'est tout simplement, ahurissant, que beaucoup d'entre les gestionnaires de la mission éducative (inspecteurs de l'administration et chefs d'établissements) et beaucoup d'entre ceux qui sont en charge de celle de l'acte pédagogique (inspecteurs pédagogiques et enseignants) et particulièrement ceux de la 25ème heure (les nouveaux et les nouvelles recrues), sont non seulement mal armés intellectuellement et manquent par conséquent de ce savoir générateur du savoir-faire et du savoir-être et mal armés culturellement et en parfaits mégalomanes, sont convaincus qu'ils sont irréprochables, puissants, au-dessus de tout soupçon. Ils sont aussi et c'est ce qui est gravissime, très mal armés professionnellement parce que non formés et non motivés pour la cause. Inféodés à la navigation à vue et donc sans but précis et sans objectif clair, ils cautionnent le fait que le cycle élémentaire soit la matrice de l'échec scolaire. UN RENOUVEAU PEDAGOGIQUE S'IMPOSE En sus de la non gestion qui accable la cantine, le transport et la santé scolaire, le renouveau pédagogique tant glorifié n'arrive toujours pas à voir le jour parce qu'il n'est toujours pas cerné dans l'optique de cette éducation/instruction qui considère que les seules connaissances utiles sont celles que l'élève tire de sa propre expérience, celles qui se destinent à préparer en lui l'adulte compétent qu'il devra être, dans l'optique d'une éducation/instruction force motrice d'une croissance autonome de son esprit. Ce renouveau pédagogique, tant glorifié, n'arrive toujours pas à voir le jour parce qu'il n'arrive toujours pas à développer et à entretenir le savoir en instaurant une relation de médiation entre les gestionnaires de la mission éducative et ceux de l'acte pédagogique, et les élèves. Ce renouveau pédagogique, tant glorifié, n'arrive toujours pas à voir le jour parce que ces gestionnaires, faute d'une motivation et d'une formation pour la cause, s'entêtent à théoriser leurs analyses et leurs évaluations parce que incapables d'étayer leurs repérages et les relativités qu'ils sous-tendent pour définir un paradigme pédagogique adapté au besoin de faire échec à l'échec scolaire. Enfin, ce renouveau pédagogique, tant glorifié, n'arrive toujours pas à voir le jour parce que les gestionnaires en question n'arrivent pas à s'extraire du cloaque du fonctionnariat dans lequel ils ont tendance à se fossiliser et l'enseigné, de ce tutorat qui s'évertue à garrotter ses élans et à rigidifier son intelligence. Cela étant, le renouveau pédagogique en question devra se confondre en ce paradigme au moyen duquel chaque élève sera assisté dans son cheminement vers le progrès en diagnostiquant ses forces et ses faiblesses, en misant sur son besoin d'apprendre, de rechercher et de découvrir. Cela suppose que celui-ci soit orienté dans la construction de son savoir-faire et de son savoir-être pour faire face aux situations-problèmes qui s'exprimeront. Les gestionnaires de la mission éducative devront cesser de cautionner l'échec scolaire par leur mutisme - Les inspecteurs de l'administration et de la pédagogie Dans un premier temps, il leur importe de veiller à ce que l'école ne soit plus le lieu de tous les enjeux comme elle le fut de par le passé. Pour ce faire, ils ne contribueront plus à la promotion du discours-carotte des uns, du discours-passion des autres, du discours rotatoire de tous et dont le souci commun est comme si à cette Ecole, devraient lui être tracées les limites de son expression. A ce propos, deux limites majeures sont à signaler: -en mal de cette autorité qui frise même la violence, beaucoup « d'enseignantes » armées de bâton gros comme çà ! tyrannisent les élèves des cours d'initiation au lieu de leur apprendre à aimer l'école ; -l'affront fait aux lois de la psychologie de l'enfant et de la psychopédagogie. A ce sujet et alors que ces lois préconisent que l'initiation à l'expression orale doit aller du simple au composé, du facile au difficile et du particulier au général, nos concepteurs de la méthode active nous ordonnent de prendre le chemin inverse. Mieux encore, de partir du « son » pour enfin symboliser les « lettres » qui forment le mot. Une didactique ou une révolution ? Non, plutôt une alchimie par la faute de laquelle des pans entiers d'élèves maîtriseront encore très passablement la langue arabe pourtant langue d'enseignement. L'avenir, dites-vous? ? Désormais, ils devront agir Il leur appartiendra de s'insurger, s'il le faudra, contre cette limitation d'expression qui a généré la sinistrose de l'enseignement élémentaire et par implication, celle du système éducatif dans son ensemble et qui se manifeste : -au plan de l'instruction, par la difficile adaptation des élèves aux niveaux et aux cycles supérieurs (faute de capital cognitif requis, de mentalité scientifique et d'expertises) ; -au plan de l'éducation, par la dégradation des comportements et des réflexes au profit de l'émergence d'instincts insolites. Par ailleurs et sans pour autant se rebeller contre les « réformettes » quand bien même ficelées en deux temps trois mouvements, ils en débattront de leurs objectifs avec les enseignants qui émargent à leurs circonscriptions pédagogiques respectives. Ils en cerneront les significations. Ils circonscriront la pertinence des principes qui les animent et celle des finalités auxquelles elles doivent aboutir. Cependant pour être efficaces, tout en emboîtant le pas à ces « réformettes », sous les réserves sus-citées, ils devront, par souci d'amender et d'actualiser leurs aptitudes professionnelles, apprendre à se réformer et être capables de discerner les urgences avec perspicacité. Appelés à s'ériger en force de proposition pour extraire l'enseignement élémentaire à la logique de l'inertie qui est en phase d'en faire un ghetto de l'absurde, ils ne s'investiront pas dans la recherche d'accommodements provisoires, d'aménagements transitoires ou de formules suffisamment biscornues pour enfin ne rien changer au désordre des choses. Ils ne cautionneront plus ces enseignants qui «jettent» de la pédagogie plutôt qu'ils n'en dispensent et qui ont eu le mérite de former davantage d'esprits mal formés. Ils ne cautionneront plus ces procédés et ces méthodes d'enseignement qui favoriseront, sans doute aucun, l'émergence de pans entiers de la société qui, nourrissant une platitude culturelle démesurée, répriment, voire méprisent la réflexion et ses objectifs et sacralisent l'ignorance et les maux qu'elle engendre. - Désormais, ils donneront le coup de pied dans la fourmilière Ils se refuseront d'être ces planqués passés pour maîtres dans l'art de faire semblant et s'ingénient à recouvrer leur rôle, celui de ne plus se taire quand il faudra dénoncer et celui d'agir quand il faudra réagir pour que l'enseignement-apprentissage qu'ils sont censés encadrer cesse de poursuivre des objectifs disparates d'une part et, d'autre part, pour que le débat à engager à cet effet opte pour un paradigme qui ne surfera pas sur l'administratisation de la gestion de la mission éducative et sur la bureaucratisation de celle de l'acte pédagogique. Ils souscriront plutôt à une dynamique de recherche-développement (prospective éducative et culturelle), soucieuse de nantir l'esprit de cette culture opérationnelle (savoirs générateurs de savoir-faire et de savoir-être). Dans cette perspective, ils veilleront à ce que les enseignants qui relèvent de leurs circonscriptions pédagogiques respectives, mettent non seulement l'accent sur les aspects notionnels à lui enseigner mais aussi sur la structuration de ses facultés d'analyse et de synthèse en vue d'une performance du raisonnement logique et du jugement méthodique (composants de la mentalité scientifique), jusque-là occultée et pourtant indispensable à l'accomplissement des quatre temps de l'acte pédagogique, en l'occurrence la compréhension, la rétention, l'assimilation et l'exploitation des connaissances des nouveaux savoirs et ceux stockés dans son champ aperceptif. Ils ne s'encoconneront plus dans leur « collège », ils ne délecteront plus ce charisme qu'ils croient être le leur. Ils veilleront plutôt à ce que les évaluations formatives et sommatives se systématisent et ne conduisent plus à des appréciations approximatives, controversées et désincarnées des enjeux et des défis que l'enseignement élémentaire devra relever (ne plus demeurer la matrice de l'échec scolaire qui macule tout le système éducatif algérien). Ils veilleront aussi à ce que sa mission d'éduquer et d'instruire ne soit plus phagocytée par une action qui n'organisera pas l'évolution de la pensée autour de la logique et de la méthode. A suivre * Directeur de l'Education - Professeur INRE - Auteur |