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Lors d'une rencontre
organisée récemment par l'Association nationale des Pharmaciens algériens (ANPHA),
la problématique de la « prise en charge des patients cancéreux en officine,
dans le cadre des services liés à la santé », a été présentée par Abdellatif Keddad, pharmacien et journaliste médical.
Lors de cette présentation ont été établis un état des lieux de cette problématique en Algérie, des exemples à travers le monde, ainsi que les bénéfices attendus de cette prise en charge par les officines, compte tenu de la « place du pharmacien au sein de l'équipe interprofessionnelle de cancérologie ». Selon l'intervenant, « la nouvelle loi sur la santé, qui introduit les « services liés à la santé (SLS) », dans son article 179, que réalisent les pharmaciens, ouvre une porte pour une prise en charge des patients atteints du cancer par les officines. D'autant qu'en matière de « classement des principales aires thérapeutiques en Algérie, entre 2017 et 2020, l'Oncologie prend la place des antibactériens ». Il s'agit, ajoute M. Keddad, d'une tendance mondiale, puisque les « maladies auto-immunes sont plus importantes que les malades du cœur », ce qui devrait pousser l'Algérie à « anticiper ces changements ». Concernant l'état des lieux de la prise en charge médicamenteuse des cancéreux en Algérie, jusqu'en 2021, « neuf anti-cancéreux sont produits localement », alors que « 224 produits dédiés à l'Oncologie sont enregistrés » à la même année, affirme M. Keddad, citant des chiffres de l'Agence nationale des Produits pharmaceutique (ANPP). Par ailleurs, sur les 176 médicaments « classe cancérologie », en 2021, « 39 étaient destinés à l'officine, dont 10 sont produits en Algérie », les autres proviennent de France (6), Inde (6), Pays-Bas (4), Suisse (4), Jordanie (2), Turquie (2), Irlande (2), Allemagne (1), Finlande (1) et Espagne (1). Parmi les 39 médicaments anti-cancer destinés aux officines, « on retrouve 18 DCI (dénomination commune Internationale), couvrant les cancers colorectaux, les leucémies, les cancers du sein, du pancréas, et de la prostate ». Bénéfices attendus Abordant la problématique de cette « prise en charge des cancéreux », Abdellatif Keddad note qu'il y a « un faible taux de patients malades du cancer qui arrivent en officines ». Et d'ajouter : « le produit étant cher, il y a un stock quasi inexistant (qui est) constitué à la demande », précise l'orateur qui s'interroge sur « l'utilité de l'acquisition (par les officines) de la compétence de la prise en charge de ces patients qui sont assez rares ». Citant les éléments de cette prise en charge, il évoque l'aspect de la « douleur » la « constitution d'une équipe pluridisciplinaire dans cette chaîne de soins » et les « soins de suite ». Parmi les « bénéfices attendus » de l'Association du pharmacien dans l'équipe soignante, l'intervenant évoque une « meilleure prise en charge des patients et l'amélioration de leur qualité de vie », et souligne que « grâce à ces interventions cela permettra une réduction des coûts de santé ». En conclusion, Abdellatif Keddad estime que « la pharmacie est un maillon incontestable autant dans la chaîne de soins que dans les aspects économiques ». |