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Il suffit
juste de tendre une oreille attentive aux bruits assourdissants de la rue,
cette diseuse de choses vraies, pour se rende bien compte, qu'il y a, quelque
part, quelqu'un qui cherche à nous tailler une bavette pour nous conter quelque
fleurette. La preuve qu'il y a quelque chose de psychédélique dans ce qui se (re) tourne au pays, Larbi regarde avec la placidité d'un
bovidé le terrible ouragan qui s'abat sur les riches contrées des «roumis»
devenus pauvres en l'espace d'un lever-coucher du soleil. En épargnant tout
aussi mystérieusement le pays de tous les miracles : celui où tout le monde
boustifaille, gargouille, roupille et travaille huit minutes par jour, sans jamais
quitter d'un demi-pied son douillet plumard.
Pour Larbi, la preuve que l'on fout le doigt dans l'œil du petit peuple aveuglé par son propre miroir, sont ces cambistes du coin de la rue qui ne veulent pas être les seuls à faire les frais de la crise des bourses dévalisées en faisant eux-mêmes dans la rétention des billets, les vrais, pour ne plus les troquer. Devenus, malgré eux, les meilleurs analystes financiers de tout le pays, nos cambistes, à nous, ne veulent plus de nos douros chiffonnés enfouis cent lieues sous la terre des cossues villas. Echangé à Aïn-Quelque part à un euro contre à peine dix de nos douros, pour nos traders clandos, le marché est truqué. Mais pas encore pour nos responsables, qui continuent de crier, sur tous les toits, que la crise ne sait pas nager ni voltiger haut dans les airs pour arriver jusqu'à Alger, la haute perchée. L'autre preuve que le petit peuple doit toujours continuer à dormir sur ses lauriers rapiécés, vient du premier chercheur de pétrole du pays. Selon ce dernier, la crise n'aura pas plus d'effet qu'un furtif coup de vent, puisque si les vendeurs de pétrole n'arrivent plus à remplir leurs caisses à ras-bord, c'est parce que les acheteurs de pétrole n'ont plus de sous pour le payer. Tout simple. |