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Après
quatre années de brouille, le rétablissement des relations diplomatiques entre
la Turquie et Israël est pour de bon sur les rails. La nomination par la
Turquie, dans la nuit de vendredi à samedi, d'un ambassadeur auprès de l'entité
sioniste après une absence de quatre ans, a ficelé une reprise complète des
relations diplomatiques entre les deux pays. Israël a, déjà, nommé une
ambassadrice en Turquie au mois de septembre dernier et on n'attendait que
cette nomination de l'ambassadeur turc pour confirmer ce qui a été convenu
entre les deux pays depuis le mois d'août, en l'occurrence la remise en place
des relations diplomatiques pleines et entières, quatre ans après l'expulsion
de l'ambassadeur de l'entité sioniste par Ankara en signe de protestation
contre la mort d'une cinquantaine de Palestiniens tués par l'armée sioniste à Ghaza. Est-ce que la situation a évolué sur ce plan pour
que la Turquie revienne à de meilleurs sentiments diplomatiques ?
Rien n'a changé, si ce n'est en pire. L'armée sioniste continue ses massacres contre la population palestinienne. D'ailleurs, la diplomate israélienne nommée ambassadrice a avoué qu'il était « clairement établi que nous mettions en place un processus dans lequel nous étions d'accord sur le fait d'être en désaccord ». Qu'est-ce qui a bien pu pousser alors la Turquie à renouer ses liens diplomatiques avec l'entité sioniste ? Il s'agit de toute évidence de gérer les désaccords, notamment sur la question palestinienne, et aller de l'avant quand les intérêts sont partagés. En sus des intérêts économiques, l'entité sioniste a besoin de la Turquie pour établir un équilibre dans la région, peut-être pour refaçonner les équilibres dans cette région de grande tension. Et puis, il s'agit d'un pays à majorité musulmane, et le gain moral n'est pas négligeable pour Israël. La Turquie, pour sa part, a besoin de sortir de son isolement, gagner la confiance des investisseurs étrangers. D'autres considérations interviennent sur ce registre, à l'exemple des enjeux en Syrie, où les deux pays sont engagés avec des intérêts divergents, certes, mais qui peuvent trouver des convergences quand il s'agit pour les uns de réduire l'influence iranienne et pour les autres de resserrer l'étau sur les Kurdes au Nord. La Turquie ne peut pas rester à l'écart quand ses ennemis, comme Chypre et la Grèce, renforcent leurs relations avec l'entité sioniste. Le plus troublant, c'est que cette réconciliation entre la Turquie et Israël ne suscite aucune réaction ni chez les Palestiniens ni les pays arabo-musulmans, qui entretiennent de bonnes relations avec la Turquie. Est-ce parce que les relations diplomatiques entre ces deux pays sont de l'histoire ancienne (les deux pays étaient même liés par des accords militaires), et que ce retour à la normale est tout à fait normal ? |