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Y a-t-il une vie après la retraite?
La question mérite d'être posée si l'on se fie aux professeurs d'université qui
rechignent à quitter leurs postes après sept décades de vie professionnelle. La
logique même de la vie d'un homme est de se reposer une fois une pincée de
poivre et de sel dans ses cheveux. L'autre question à poser est celle de savoir
pourquoi les professeurs et chercheurs aux tempes grises refusent de partir à
la retraite après l'âge de 70 ans ? Plus de 600 professeurs
hospitalo-universitaires ayant largement dépassé les 70 ans préfèrent rester en
activité afin de ne pas perdre une part substantielle de leurs revenus, mais
aussi pour continuer à jouir de ce que d'aucuns appellent des «avantages
connexes».
Des enseignants ayant atteint l'âge de 80 ans, voire plus, continuent à exercer défiant plusieurs ultimatums du ministère de tutelle. Cela constitue, pendant longtemps, l'objet d'un bras de fer entre la jeune génération qui veut accéder à des postes de responsabilité et l'ancienne génération qui ne veut pas céder les postes de chefferie de service. Il n'est pas certain que la catégorie de fonctionnaires concernée obtempère à l'ultimatum fixé au 15 novembre en cours par le MESRS. Un collectif d'enseignants et de chercheurs a même adressé une lettre au président de la République pour lui demander d'intervenir par voie d'un réexamen de cette décision qu'ils qualifient d'«illégitime». La décision du ministère de tutelle «met fin de manière brutale à des projets de recherche en cours, à des encadrements de thèses de doctorat dont certaines viennent à peine d'être entamées et devant se dérouler sur les trois prochaines années ainsi qu'à des programmes scientifiques pluriannuels engageant l'Algérie avec des universités et des centres de recherche de nombreux pays», écrivent-ils dans leur missive. Il est vrai que pour certains la mise à la retraite est plus cruelle que la mort d'un être cher. Mais pour d'autres, les plaisirs de l'âge avancé et des occupations douces valent bien une retraite méritée, loin du tumulte du monde du travail. Tout est une question de goût. |