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Décidément,
Marine Le Pen restera une incorrigible gaffeuse ! Ni pragmatisme ni projection
vers le futur comme parier sur l'avenir et faire de cette Méditerranée un
espace de paix et de prospérité partagées ne portent son action politique.
Juste un entêtement obstiné à défendre des temps révolus. A maintes reprises et
au travers de nombreux écrits, nous avons essayé de déshabiller son
comportement et ses déclarations politiques pour espérer déceler l'once d'une
femme d'Etat, le zeste d'une présidentiable ou encore l'ombre d'un futur
partenaire international crédible. Rien n'y fait. Nous avons même écrit et
suggéré au cours de la dernière présidentielle française à ce qu'elle soit
également reçue à Alger au titre de l'égalité de traitement des différents
candidats. A quoi cela aurait-il pu finalement servir et peut-on facilement
oublier le corpus foncièrement antisémite de l'extrême droite française, sa
famille politique, que nous avons toujours condamné sans omettre pour autant de
souligner sa mue politique conduite ces dernières années sous l'influence de
lobbies pro-israéliens et du complexe politico-médiatique. Une mue ayant pour
nouveau marqueur idéologique la haine de l'islam et des musulmans ? Difficile à
imaginer !
Après une incontestable déroute aux récentes élections municipales, moins importantes il est vrai que celles du parti au pouvoir en France, que la conquête d'une ville française moyenne comme Perpignan ne pourrait cacher, revoilà Marine Le Pen instillant une fois de plus sa haine de l'Algérie indépendante, espérant glaner quelques voix ici et là, notamment au sein d'un électorat nostalgérique vieillissant et se positionnant dès maintenant comme la seule véritable opposante et alternative à l'actuel locataire de l'Élysée. La manœuvre qui participe donc d'une rivalité politique interne franco-française confirme cependant que contrairement à sa nièce Marion Maréchal, Marine Le Pen ne pourra peut-être jamais emménager au palais de l'Élysée. Le lieu ne lui sied vraiment pas et pour cause, un manque de charisme, une débâcle inoubliable au cours d'un débat télévisé perdu face à l'actuel locataire de l'Élysée et une malheureuse propension à provoquer un pays qui est souverain et qui a hâte, lui aussi, de diversifier son partenariat politique et économique. S'il est incontestable que des forces dites nationales accèdent l'une après l'autre au pouvoir, notamment en Europe, il en sera peut-être aussi de même à court ou moyen terme pour l'Hexagone, il est vrai aussi que les récentes élections municipales françaises ont plutôt porté les écologistes à la tête de nombreuses grandes villes. Ces élections qui n'ont certes qu'un enjeu local et ont probablement bénéficié d'un effet catalyseur induit par l'épidémie du Covid-19. Seul l'avenir nous dira en tous les cas s'il y a eu véritablement refondation du champ politique français ou s'il s'agit juste d'un épiphénomène conjoncturel qui s'estompera aux prochaines échéances électorales. S'agissant des propos exprimés et relatifs à la demande algérienne, ils s'inscrivent en droite ligne dans la tradition des nostalgiques de l'Algérie française. Et s'il est vrai que nous avons nous-mêmes copieusement abîmé ce pays, cela a été néanmoins rendu possible à cause d'acteurs internes à l'Algérie dont la mission a été de tout faire pour détruire l'Algérie indépendante et empêcher toute tentative d'émancipation vis-à-vis de l'ancienne puissance colonisatrice. Après la restitution des restes des chefs martyrs de la résistance algérienne sauvagement décapités et honteusement exposés dans un musée de la capitale française, l'Algérie a diplomatiquement souhaité que la France officielle s'excuse pour tout ce qu'a signifié la colonisation pour le peuple algérien. Cette demande est en réalité plus qu'un souhait mais une exigence sans laquelle aucun progrès de la relation algéro-française, malgré la bonne volonté des uns et des autres, ne pourra être envisagé à l'avenir. Autres exigences et pas des moindres, la restitution des archives et de tout ce qui a été dérobé et pillé comme l'or, les éléments du patrimoine matériel comme ce canon toujours exposé dans l'arsenal de Brest, les éléments du patrimoine immatériel sans oublier l'indemnisation des victimes et la décontamination des immenses zones toujours contaminées par les essais nucléaires français effectués au Sahara algérien. S'agissant de l'avenir, il appartient à Dieu comme on dit. Comme on dit aussi qu'il ne faut jamais mettre ses œufs dans un même panier. Ainsi, peu importe qui sera au pouvoir en France à l'avenir car cela reste une affaire éminemment franco-française. Les politiques qui seront mises en œuvre par ces forces dites nationales seront l'émanation de la France profonde et cela ne nous concerne en aucun cas. Les populations étrangères, notamment de confession musulmane, auront certainement à pâtir les premières de ces politiques et devront anticiper leur comportement et peut-être pour beaucoup d'entre elles repenser leur projet de vie. L'Algérie, quant à elle, se doit cependant de se préparer dès maintenant à tous les scénarios possibles et notamment à l'arrivée éventuelle de forces qui pourraient vouloir lui nuire. La coopération mutuellement avantageuse et pourquoi pas l'amitié entre les peuples pourront ne pas être à l'avenir qu'un vœu pieux et nous l'espérons malgré tout, mais l'Algérie se doit aussi d'anticiper, d'observer et d'étudier pour mieux les prendre en charge tous les actes qui pourraient lui être hostiles et qui émaneraient de ces forces génitrices, ne l'oublions pas, de tout ce qui a été notamment en France et post-indépendance de l'Algérie, farouchement anti-algérien ! |