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Le contrôle et régulation des
politiques de développement, de la justice sociale et la répartition des
richesses d'une nation dépendent de la probité de son administration mais
incombent en premier lieu au président et instances élues de la nation par et à
travers des services d'administration et de contrôle.
A ce titre, quand ce rôle politico-judiciaire est appliqué dans toute sa rigueur, les révoltes et manifestations des populations font suite généralement aux décisions politico-économiques et sociales qui sont ou semblent en leurs désavantages. Or la situation que vit actuellement notre pays est le résultat logique d'une accumulation d'aversions et impuissances du peuple, résultant de mode de gouvernance basé sur le népotisme, clientélisme, passe-droit et opportunisme. Ce qui de toute évidence ont généré une absence confirmée et démontrée de contrôle des politiques de développement engagées ; du suivi des résultats obtenus ; de leurs retombées sur la nation et particulièrement sur le peuple. En revanche, cette situation a été favorable à une caste minoritaire, et qui leur a permis un enrichissement ostentatoire, de manière illicite, le pire c'est l'absence de contrôle et d'action de condamnation pour ces préjudices causés à la nation et à son peuple. Aussi incroyable que ça puisse paraître, cette situation préjudiciable au pays n'est pas une nouveauté. Elle a pris racine dès l'indépendance du pays, pour preuve on peut citer le chanteur oranais de l'époque feu Ahmed Saber, jeune révolutionnaire des années soixante qui chantait juste après l'indépendance, « idji naharak ya alkhain» (viendra ton jour voleur) ou encore «el khadma oulate oujouh (le travail à la tête du client), décryptage : donc juste après l'indépendance le népotisme, clientélisme, et détournements se sont installés pour durer. Au cours les 57 ans d'indépendance du pays, il est aisé de constater qu'au début de l'indépendance, les oppositions se faisaient sur les questions du régime et mode de gouvernance à adopter, ou encore sur la méthode de répartition des richesses au peuple algérien, qui durant 132 ans a souffert de la privation. Ainsi et afin que tous les Algériens puissent «profiter» des richesses du pays reconquis, le modèle socialiste fut adopté, avec pour devises justifiant ce choix : la terre à celui qui la travaille, la santé et l'école pour tous, ou encore la main dans la main pour construire notre lendemain? Une décennie plus tard le peuple découvre que toutes ces devises n'étaient en fait que des slogans vides de sens et non réalisables, non pas parce qu'ils ne sont pas bon mais la volonté et la compétence font défaut. Plus encore, ce modèle a été préjudiciable pour la nation naissante, puisqu'il eut pour résultat de produire des bras cassés, l'Etat faisait croire aux citoyens qu'ils avaient un travail et qu'ils gagnaient réellement un salaire ; «une personne travaillait et cinq encaissaient» que le citoyen traduisait à l'époque par l'expression «l'Etat fait semblant de nous payer et nous, nous faisons semblant de travailler». Didactiquement qualifiés de chômage déguisé et invisible. Le pire durant cette époque et que le citoyen était considéré comme un mineur? un visa de sortie lui était exigé pour quitter le territoire national. Décryptage de cette situation: elle donnait la sensation aux élites et compétences peu nombreuses, d'être des mineurs, les conséquences qui suivirent furent catastrophiques pour la nation naissante, puisqu'on a assisté à un départ massif de la première vague de nos valeureux révolutionnaires, hommes d'Etat et compétences, qui se sont retirés ou exilés définitivement à l'instar des Boudiaf, Ait-Ahmed, Benkhada, Ferhat Abbas, Krim Belkacem, Khider, Kaid Ahmed, etc. Rappelons que la nature a horreur du vide et donc s'ensuit une autre forme de vie sociétaire basée sur l'opportunisme, le clientélisme et une autre conception de la responsabilité : se serviren premier et après moi? Mais les conséquences les plus graves étaient la destruction du monde rurale et l'exode massive de sa population vers les villes, ce fut le coup de grâce pour une économie naissante qui en principe devait se baser et s'appuyer sur le secteur qualifié de primaire (origine du développement durable), et dont les résultats négatifs sont à ce jour perceptibles. Avec l'avènement de Chadli Benjdid en tant que 2ème président de la République Algérienne Démocratique et Populaire, il fait quelques tentatives afin de remédier aux torts causés à la grande majorité de la population et de répondre à leurs aspirations et espérances, qui dix-sept ans après l'indépendance, continuer de souffrir des privations. A ce titre, il accorde plus de liberté au peuple, pour la création de petites entreprises, la possibilité de quitter le territoire national sans tuteur (plus besoin de visa de sortie), la suppression progressive de l'autogestion? tentative de stabilisation du monde rurale par la création de marchés du paysan (Souk el-fellah) etc., autres politiques agricoles par la création d'entreprises agricoles individuelles et collectives (EAI EAC), de nouveaux marches agricoles (CAPCS et COFEL)? Toutefois ces tentatives n'ont eu et ne pouvait avoir un effet positif sur le développement de l'agriculture en particulier et de l'économie du pays en général, car le mal était déjà bien enraciné, profond et sérieux. Commence alors l'apparition et la formation de classes, les nantis? et ceux qui n'ont pas de logement, pas de travail? ou encore l'eau courante, voir parfois même pas de pain et donc obligés à faire la manche. Que faire ? C'est la question qu'on pouvait se poser à juste titre ; en plus si les Algériens étaient égaux en 1962 (à quelques exceptions) qu'est-ce qui pouvait justifier l'apparition d'une bourgeoisie à ladite époque? alors que toutes les richesses et entreprises du pays étaient encore propriétés de l'Etat et donc de tous les Algériens ? Avec l'avènement de l'effondrement des systèmes dits «socialistes et communistes» de par le monde, en Algérie des manifestations éclatèrent spontanément en 1988, comment et pourquoi ? Une révolte populaire?! Disons plutôt un coup de théâtre pour passer d'un modèle dit «pseudo-socialiste» au mode libéral reconnu comme le système performant, développant, et démocratique. Sauf que cette révolution qui devait être pacifique a filé? Décryptage : à l'instar de tous les pays dit communistes ou socialistes, l'objectif était le changement du modèle socioéconomique, mais le plus important était de poursuivre avec les mêmes acteurs, trop de choses étaient en jeu?alors le système se métamorphose?en un pseudo-multipartisme en accordant quelques libertés, mais dans le fond rien n'a changé. La gestion du pays est confiée à nouveau à ceux à l'origine de la première usurpation qui favorisent davantage le populisme, le népotisme, l'opportunisme, clientélisme, passe droit, etc? résultat : des milliers d'Algériens travaillent et quelques uns encaissent. Les compétences si elles ne s'exilent pas, sont reléguées aux arrières plans voir marginalisées?ou encore ne sont engagées et employées qu'au bas de l'échelle. Souvent loin des centres de décisions et sous la direction d'incompétents, aux fins d'éviter de leur faire de l'ombre, ou encore de dénoncer malversations et/ou mauvaises gestions, ce mode d'administration a eu pour résultats catastrophiques : - Des gestions d'approximation dans tous les domaines (éducation, enseignement, confection, production?), - Du copier-coller dans tous les domaines : des modèles économiques sans relation avec les particularités du pays (régions du nord du sud) ni visions de l'adaptation à long terme, - L'absence de plans de développement durable «en mesure d'assurer des retombées bénéfiques économiques, culturelles et scientifique, permettant l'épanouissement du citoyen et de la nation, - L'inversion des échelles de valeurs, - La négation de la culture de la performance et de la compétition pour les premiers rôles dans la gestion du pays. - Et enfin la culture du gain facile et du népotisme. Ce bref historique du modèle de développement socioéconomique du pays, se veut un argumentation explicite et implicite sur le rôle et l'importance des élus à tous les échelons de la nation, de l' APC au président de la République en passant par les APW, APN, Sénat, qui doivent être les yeux, les oreilles et les garants d'une vie meilleure des populations, qui les ont mandatés pour les représenter, et de leurs garantir à tous des droits et un partage équitables des richesses du pays? Effectivement, ces maillons de la composition de l'Etat ont une très grande et lourde responsabilité dans les mauvaises gestions et les modèles de choix de développement de la nation. Ce sont ces organes formés d'élus mandatés par le peuple de la commune et wilaya à l'échelle nationale qui ont pour mission d''apprécier et de contrôler tous les actes de gestion (prévisions, planification, réalisations,.. etc.), de plancher et dénoncer tout acte de mauvaise gestion ou corruption?. Théoriquement, si on se pose la question de ce qui peut pousser un individu d'user de tous les moyens possibles et imaginables pour accéder aux hautes fonctions et/ou représentations des populations aux assemblées suscitées ? Incontestablement?la réponse la plus rationnelle qui vient à l'esprit bienveillant, serait pour représenter et défendre les intérêts du peuple, mieux encore ce serait celui qui n'aura d'autres objectifs que d'assister ses concitoyens sans distinction aucune pour toutes leurs causes, intérêts, promotions et notamment de les servir sans se servir? Plus exceptionnel encore ce serait l'altruisme de cette personne. Mais de l'analyse des différent régimes qui se sont succédé, la réalité est toute autre, la preuve on n'en serait pas là aujourd'hui; avec des millions de concitoyens qui battent le pavé depuis des mois, des scandales d'arrestations d'hommes aux plus hauts niveaux de l'Etat et de promoteurs impliqués dans des affaires de corruption, de détournements et malversations. Plus dramatique encore, on n'aurait jamais assisté à une troisième vague d'exil massif de notre jeunesse souvent hautement qualifiée et diplômée, afin d'assurer un avenir ailleurs au péril de leur vie, loin de leurs familles, mais qui font le bonheur des pays d'accueil, rappelons que ces cadres qui s'exilent ont couté à l'Algérie beaucoup de temps et des sommes faramineuses. De ce qui précède, et dans le cadre de l'amélioration de la gouvernance, j'ose soumettre une proposition à l'appréciation de tous ceux qui ont à cœur l'Algérie, et militent pour une destinée meilleure du pays. L'idée pourrait être une base de réflexion pour l'initialisation, l'organisation et la structuration d'une 2ème République qui rendrait le pouvoir réellement au peuple tel que dicté par la Constitution ou ce qu'il en reste. Le plus important est qu'elle ne suivra pas les mêmes voies et erreurs, reproduisant des résultats identiques, car il est d'une évidence cartésienne que les mêmes causes reproduisent les mêmes effets. Je n'invente rien en disant qu'on ne peut remonter le temps pour changer la situation actuelle et qu'en l'absence d'une parfaite organisation, il faut s'attendre au chaos avec toutes ses répercussions et conséquences sur le pays ; en générale les perdants ce sont toujours les mêmes, à savoir : les faibles, les plus démunis, les moins informés? D'autre part, la bonne gouvernance d'un pays et son épanouissement résultent de la compétence, des qualités humaine et la probité de ses dirigeants en premier lieu, donc le choix des hommes pour administrer le pays devient un facteur capital pour devenir un pays démocratique autonome économiquement (la méthode de sélection des compétences et une science dure et un art). Dans ce sens, je pense qu'il est temps de penser à adopter un système perfectionné en matière de sélection et nomination des dirigeants, plus particulièrement ceux qui ont la charge de représenter le peuple (APC, APW, APN, Sénat, président). La dite méthode se doit de mettre en évidence et permettre en temps réel l'identification des spéculateurs, usurpateurs et opportunistes, sources mortelles pour la République. Aussi et dans cet ordre d'idée, par cette contribution, je voudrais surtout proposer et soumettre à l'appréciation de ceux qui auraient à diriger cette nation, une ébauche de méthode à même d'éliminer de facto les candidats opportunistes aux différentes assemblées élues, l'idée est peut être élémentaire mais suffisante pour les évincer: Après les enquêtes usuelles de leur citoyenneté, bonne conduite et compétence pour le poste ou fonction en relation avec la représentation du peuple. 1. Les candidats devront se faire élire dans leurs circonscription et communes d'origine, autrement dit par des électeurs qui les connaissent, l'exception peut être faite pour le directoire des partis politiques. 2. Pour éliminer la possibilité d'élire des intrus et opportunistes, bannir la méthode d'élection par listes, préférer les bulletins individualisés, autrement dit un bulletin égal un candidat. 3. Suppression de l'ensemble des avantages financiers et privilèges octroyés actuellement aux élus. Ceux qui ont à cœur le pays et souhaitent réellement défendre l'intérêt des populations de militer pour leur bien-être et d'agir pour le développement de la nation, bénéficieront des mêmes avantages dont ils disposaient avant leurs élections. Autrement dit un fonctionnaire continuera à percevoir son salaire et avantage y afférant, un retraité sa pension, et un travailleur du secteur privé un salaire équivalent à celui qu'il percevait? Les seuls avantages matériels dont ils peuvent se prévaloir seront l'hébergement et les frais de missions réellement engagés pour des déplacements dans le cadre de leurs missions dûment justifiés par des pièces comptables et vérifiables par la Cour des comptes. Pour conclure, je gage sur le fait que cette méthode éliminerait de facto au moins 80% des pseudo-militants pour les bonnes causes, le reste sera du ressort des organes de contrôles à tous les niveaux et de la justice. Gloire à nos révolutionnaires et martyrs qui ont libéré le pays. Hommages et gratifications aux compétences qui ont su résister et persister à ne pas quitter le pays. *Pr |