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Le nettoyage des «écuries
d'Augias» et «d'antre des voleurs,» dont le nombre dépasse largement les 40 du
conte des Mille et Une Nuits, qu'était devenu notre pays, n'aurait jamais été
possible sans une intervention extérieure à ce qui est généralement défini
comme la sphère politique.
Le vice majeur de la classe politique : le rentrisme Tous ces politiciens qui passent leur temps à prendre en défaut n'importe quelle initiative des autorités actuelles, ou en minimiser la signification politique, auraient, sans aucun doute, trouvé un terrain d'entente avec ceux qui ont été finalement atteints par la redoutable main de la justice, et auraient accepté de siéger avec eux autour de la table gouvernementale, que ce soit au Golf ou au centre de la ville. Il ne faut pas se faire trop d'illusion sur cette classe, dont les paroles et gestes s'étalent sur les pages et les écrans des médias, et croire qu'elle aurait osé toucher à ces «intouchables,» maintenant rassemblées dans des prisons de la région centrale du pays. N'ont-ils pas proposé encore récemment une «conférence nationale», et «un gouvernement d'union nationale», à ces déchus actuellement menottés et emmurés ? Ces «indignés» n'ont jamais questionné dans le fonds et dans le détail, le mode de gouvernance des tenants passés du système, mais leur refus de partager «leur butin» avec d'autres qu'eux. Le rentrisme continue, jusqu'à preuve du contraire, à faire partie de la stratégie de cette classe de faux «opposants,» qui ne cherchent qu'une voie pour se remettre dans le circuit politique en jouant du Hirak, et sans prendre de risques personnels. Rendre hommage à celui et ceux qui ont décidé de mettre un terme à l'impunité de la classe dirigeante déchue On ne saurait trop le souligner : les poursuites judiciaires contre ceux qui ont abusé de leur pouvoir pour soumettre les richesses du pays à coupe réglée, n'étaient pas inscrites dans la logique de gestion de la crise. Rien ne forçait les autorités publiques à s'attaquer frontalement et sans «porter de gants,» au groupe mafieux multiforme qui tenait les rênes du pouvoir. On pouvait concevoir, a posteriori, certes, une situation d'accommodation avec ces prédateurs, pour faciliter la sortie la crise, et reporter à plus tard la répression des crimes contre les biens publics, ne serait-ce que pour éviter de ternir encore plus l'image peu reluisante de la gouvernance algérienne dans les opinions internationales. La gestion politique du «Hirak» pouvait se faire sans avoir à mener cette opération de redressement à la fois judiciaire et morale. Il a fallu, donc, une prise de décision éminemment politique, prise effectivement hors de la sphère politique ,certes, pour donner la priorité à la lutte contre la corruption pratiquée par les gouvernants déchus. Cette attaque frontale contre les «puissants» a exigé un courage à la fois politique, moral et physique, car elle n'était pas sans risques, au vu de l'enracinement des personnes touchées dans le système politique national. Cette décision représente un engagement ferme dans la voie du redressement de la Nation algérienne, et son importance dans l'Histoire de notre pays ne saurait être minimisée ou abusivement interprétée, car il aurait pu en être autrement. Il s'agit d'un choix, non d'une fatalité, d'une décision délibérée et mûrement réfléchie, non d'un accident fortuit et ponctuel ! On ne peut que rendre hommage avec admiration et respect à celui ou à ceux qui ont finalement accepté d'affronter avec détermination, sans état d'âme, et sans calculs politiques, les bêtes immondes qu'étaient devenus les gouvernants passés. La période de transition a déjà commencé On n'a pas suffisamment souligné la rupture avec les pratiques de gouvernance passée que sont les ouvertures d'enquêtes et les poursuites judiciaires contre d'anciens hauts responsables de la période passée. On ne peut que rendre un hommage accentué à celui et à ceux qui ont pris le risque politique de décider de mettre, une fois pour toutes, fin à l'impunité dont ont joui, depuis l'indépendance, les hauts responsables étatiques impliqués dans des actions illégales de pillage des biens publics. L'indépendance de la justice constitue une percée irréversible vers la consolidation de l'Etat de droit, qui, bien qu'inscrite dans les multiples constitutions qu'a connues le pays depuis l'indépendance, a été, jusqu'à ces quelques dernières semaines, plus un slogan vide qu'une ligne politique et une pratique concrète. Cette indépendance constitue un choix qui a exigé un grand courage politique et moral, et dont il aurait été difficile de croire que la classe politique actuelle, plus portée aux compromis et aux compromissions qu'à la rupture avec les pratiques de gouvernance passée, aurait pris le risque de mettre en pratique. Le changement de gouvernance a déjà commencé ! Ces hommes, fermement à la barre du bateau algérien en pleine tempête, contribuent, non seulement, à assainir l'usage du pouvoir politique, mais également à créer une tradition d'Etat qui avait été mise hors-la-loi et avait disparu dans le mode de gouvernance du président déchu. Ils ont ouvert la voie vers l'émergence d'une gouvernance publique tournant autour de la défense des intérêts de la Nation, et ont joué dans la consolidation de l'Etat de droit, un rôle historique essentiel. Il ne faut pas minimiser l'importance de leur apport politique, quels que soit par ailleurs les résultats des efforts de sortie de la crise actuelle et de reprise du dialogue entre les gouvernants et leur peuple. Avec la récupération de ses compétences par le système judiciaire, la rupture définitive avec le système de gouvernance «bouteflikien» est déjà consommée, et la période de transition vers un système de gouvernance rénové a déjà commencé. A travers les poursuites judiciaires contre les anciens poids lourds» de cette double décennie néfaste, c'est le mode de gouvernance passé qui est mis en jugement, et ce sont ses animateurs qui se retrouvent là où ils auraient dû être mis depuis fort longtemps, et leurs traces s'effaceront bientôt dans une Algérie rénovée et sûre d'elle-même. L'Algérie est en train de changer profondément, et les seuls à ne pas le reconnaitre sont les membres de cette classe politique bavarde, mais stérile, qui continue à faire la fine bouche devant les grandes avancées obtenues depuis le 22 Février 2019 , et à concocter des «solutions de sortie de la crise», qui ne peuvent que l'accentuer, et à minimiser les mesures prises par ce gouvernement légal pour consolider la route vers un système politique à l'écoute de l'admirable peuple qu'est le peuple algérien. En conclusion : La «classe politique» traditionnelle actuelle aurait-elle osé lancer cette bataille dans un contexte de contestation généralisée de la légitimité de l'appareil d'Etat ? On ne peut qu'en douter, et comme il a été souvent répété, cette classe, veule, opportuniste, cyclothymique, lâche, ambitieuse, aurait sans doute accepté de se compromettre, s'il lui avait été offert de prendre part à la rapine généralisée. Il n'y a pas de preuve du contraire dans les pratiques passées de cette classe. La rupture avec le mode de gouvernance passé est déjà consommée ; il s'agit non seulement de le reconnaitre, mais également de consolider l'avancée que cette rupture annonce sur le chemin d'une nouvelle gouvernance fondée sur la souveraineté populaire. Pourquoi la classe politique, largement compromise avec l'ancien système, se refuse-t-elle à reconnaitre cette rupture et à applaudir à ce pas gigantesque qui a été fait sans elle ? Le peuple algérien est-il condamné à être victime d'une classe politique, narcissiste, aveugle et sourde, sans racines profondes dans la société ? Dans ce contexte, qui doit poser les conditions d'un dialogue : ceux qui ont déjà pris la voie de la rupture avec le mode de gouvernance du passé, ou ceux qui continuent à bavarder et à disserter sur des solutions de sortie de crise irréalistes, et dont la seule fin est de leur permettre de confisquer, à leur profit exclusif, le mouvement populaire ? A trop dénigrer toutes les initiatives déjà prises pour changer la gouvernance, cette classe d'opposants «professionnels,» ne fait qu'accentuer l'isolement dans laquelle elle se trouve, malgré ses proclamations du contraire. C'est elle qui est un frein au changement, pas ceux qui, par leurs décisions, placent l'Algérie dans une ère nouvelle. |