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«Toute vérité n'est pas bonne
à dire, mais toute vérité sera tôt ou tard dite. La vérité finira toujours par
nous rattraper !»
Les musulmans d'Occident représentent-ils une menace la tente pour leurs sociétés d'accueil, du moins aux yeux de leurs hôtes ? Jusqu'où peut aller l'islam dans ses concessions, juste pour être accepté en Occident ? Pour se démarquer des djihadistes, ?'le tout-soufisme» serait-il, finalement, l'ultime version à adopter par les musulmans d'Occident pour se faire agréer dans les pays des lumières ? La folklorisation de l'islam, l'invention d'une version light d'un islam qui ne rouspète pas, qui ne se révolte pas et qui se fond dans le moule de leurs sociétés. Un islam qui se contente, donc, de psalmodier et de danser le samâ des derviches tourneurs et auquel tous les musulmans doivent y basculer. Qu'ils soient religieux, laïcs ou autres, pour pouvoir vivre en Occident, les musulmans doivent-ils renier leur foi, sortir de leur soi-même comme un serpent de sa peau ? Arriveront-ils, finalement, à s'accommoder de cette pression sécuritaire ? Suivis et poursuivis là où ils vont, surveillés dans leurs propres maisons, épiés dans leurs mosquées, dans leur travail et même dans les lycées et les universités que fréquentent leurs enfants. Parfois on les provoque pour commettre des bêtises. Conditionnés, leurs jeunes se retrouvent, parfois, face à un seul choix : collaborer avec les services au risque d'être mis hors service. Ils seront poursuivis même dans leurs contrées d'origine, par le biais de «la karazaïsation» en marche des systèmes de gouvernance musulmans. Malheureusement, et c'est la vérité que j'étale, les musulmans d'Occident ne sont perçus que comme des djihadistes potentiels à défaut d'être des djihadistes opérationnels. Si ce n'est pas toi, c'est ton frère ! Ainsi, leur vie est réduite à de vulgaires numéros sécuritaires; des «S» et des chiffres indexant des dossiers. Une véritable inquisition bis à laquelle les musulmans assistent et auprès de laquelle ils doivent encore et toujours se justifier pour des crimes, qui ne sont imputables qu'à ceux qui les commettent. À chaque attentat, les musulmans se retrouvent soulagés de découvrir quelques-uns des leurs parmi les victimes. Ainsi, pour eux, le sang mélangé est devenu hélas une forme de gage de loyauté, une marque d'intégration et de bonne citoyenneté. Une façon pour eux de dire à leurs hôtes : «Nous sommes des bons musulmans !» Dans cette moderne société occidentale, on n'a nullement besoin de citoyens tout court, mais uniquement de citoyens consommateurs et sécurisés. Qu'elle soit donc occidentale ou orientale, dans la société dite moderne, le sécuritaire prend de plus en plus d'ampleur, au détriment de la citoyenneté, de la civilité de l'État, de l'État de droit et de la démocratie elle-même. Celle-ci, qui à chaque attentat commis, à chaque guerre déclenchée en extra-muros, recule d'un pas. Au nom de la protection de la société, le sécuritaire arrive donc à imposer sa loi, ses défis et prend en otage tout les pays. André Malraux n'avait-il pas raison de dire à cette époque déjà : «Je vois dans l'Europe une barbarie attentivement ordonnée, où l'idée de la civilisation et celle de l'ordre sont chaque jour confondues ?» C'est un enjeu de taille auquel la société occidentale, la première, est amenée à y faire face. Elle qui avait éjecté le religieux par le sang et la douleur des rouages du pouvoir. Arrivera-t-elle à faire pareil avec le « tout-sécuritaire » et cette tendance inquiétante de sa mondialisation, de sa manipulation et surtout de son arbitraire ? Aussi bien le terrorisme, sous sa version religieuse, que le tic sécuritaire maladif des sociétés occidentales, elles-mêmes sous contrôle de lobbys bien connus et qui ne ciblent, finalement, que les innocents et n'arrivent plus à protéger leurs propres citoyens contre la barbarie du vrai terrorisme, alimenté par la haine qui se cultive ici et ailleurs, de siècle en siècle et qui s'accumule de génération en génération. Ce sont là, les vrais défis de la société moderne. Il est évident que le terrorisme profite à beaucoup de monde. S'il n'existait pas, certains l'inventeraient de toutes pièces, pour faire passer leurs plans, imposer la militarisation des espaces publics et venir nous bassiner même chez nous ! Mohamed ne devrait plus pouvoir vivre avec Jean, Marc ou Sébastien. Le «capital peur» finira en écran entre eux. Venir ensuite chez Mohamed et faire en sorte que Mohamed ne puisse plus vivre avec Mohamed. Semer la zizanie, la discorde confessionnelle et ethnique en terre d'islam, pour arriver, indubitablement, au démembrement de ce qui reste de leurs Etats-nations. Antiterrorisme implique désormais ingérence, protection des minorités. Les revendications communautaires qui se font plus audibles et diplomatiquement mieux encadrées, au risque de démantèlement de nos pays. Apparemment, la guerre des services par terrorisme interposé à habillage islamiste est devenue un langage efficace au service de la géostratégie. Vous m'aviez fait cela ici, je vous rendrai la pareille ailleurs. Et ce sont toujours les pauvres civils qui payent la facture. Tant que l'on reste dans ce concept poste-colonial de guerres préventives contre cette version d'islam qui voudrait nuire à la quiétude de l'Occident, un jugement d'intention qui pénalise, pourtant, tout le monde sans exception, voire des pays en entier. Tant que cela reste la règle et la tendance de cet Occident, majoritairement chrétien, la paix dans le monde sera dangereusement menacée. Le retour de flamme est un risque que l'Occident court sans cesse, dans ce jeu de l'insensé où ce sont toujours des innocents qui se retrouvent pris dans le collimateur de sa soi-disant guerre mondiale contre le terrorisme. Ce qui est sûr ! «L'islam a commencé étranger et finira étranger. Bénis seront donc les étrangers !» (Hadith). |