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De plus en plus
de mouvements composés d'acteurs de la société civile naissent. Est-ce le signe
que les peuples arabes ne croient plus à la ligue arabe ? Faut-il y voir le
symptôme d'un divorce entre cette structure et la société civile des différents
pays ?
Les Algériens notamment sont très désabusés par rapport à la vie politique de cette structure et les réalités le montrent : il y a un divorce très clair entre les peuples et ceux qui nous gouvernent. De ce point de vue, ce qui se passe actuellement et ce qui s'est déjà passé, en est l'illustration : il n'y plus de clivage mais une contestation générale vis-à-vis d'une structure absente. Toutes les classes sociales des pays arabes se réunissent pour dénoncer la même chose. Il est inutile d'espérer que les décisions de la Ligue arabe soient autre chose qu'un reflet de la réalité des politiques arabes. D'où, et étant donné la place centrale qu'occupe la cause palestinienne parmi les autres causes arabes, ces décisions ne pouvaient être, à partir du moment où la plupart des régimes arabes ont pris partie pour la logique de la soumission face à l'ennemi israélien, qu'un écho des politiques des Etats-Unis et de l'entité sioniste visant à retracer la carte de la région sous la forme qui correspond le plus à leurs plans hégémoniques. On sait que la Ligue arabe et ses sommets sont devenus un lieu où s'actualisent les volontés des Etats-Unis et de l'entité sioniste qui y sont les plus influents derrière telle ou telle façade arabe. Les interventions américaines ou sionistes visant à empêcher toutes décisions responsables, ne font qu'affirmer cet ordre des faits. En raison de ce contrôle exercé sur la décision arabe, les régimes arabes liés à cette façade et aux forces qui manœuvrent derrière elle n'ont plus de rôle autre que donner automatiquement leur accord aux décisions prises par la Ligue arabe et ses sommets. De ce fait, les représentants de ces régimes sont devenus l'objet de moquerie de la part des observateurs qui ironisent sur leur sommeil en attendant la fin des réunions pour aller se distraire dans les hôtels, les restaurants et les boites du pays hôte. Sur un registre proche, on ne manque pas de trouver des exemples de tel chef arabe qui chante, sur la tribune du sommet, les louanges d'un autre chef dans l'espoir d'obtenir un don généreux. Ou qui vend à prix d'argent le droit qu'a son pays à accueillir le sommet à un autre chef qui réunit le pouvoir de payer et l'ambition de briller ou de devancer ses concurrents en rendant davantage de services aux puissances hégémoniques. Quant à l'ironie des observateurs au sujet de l'énorme ignorance des chefs arabes qui ont pris la parole sur la tribune du sommet en ce qui concerne la lecture en arabe de leurs discours (sans parler du niveau de leur connaissance de la langue arabe qui constitue une condition essentielle de leur appartenance nationale, ils lisent des textes qui leur ont été écrits par des auteurs spécialisés qui ne sont pas eux-mêmes assez compétents), cette ignorance donne une pitoyable idée de ce chef arabe supposé être armé de connaissances situées au-dessus du plafond de la langue. En dépit de tout cela, ces chefs d'états savent bien qu'ils jouent le cirque et ne sont qu'en fait que des marionnettes de façon qui laisse penser que cette ligue arabe s'approche du moment où elle ne pourra plus continuer sous sa forme traditionnelle. Parmi les indices, on signale un état de perturbation sans précédent. Des altercations et des rixes ont eu lieu lors des sommets des deux dernières décennies. Néanmoins, ils ont pu préserver l'unité de leur marche grâce à l'unité des politiques adoptées par les pays du Golfe qui contrôlent leurs décisions. Pourtant, la rupture de l'alliance de ces pays dans les conditions des échecs subis par les politiques américaines, de la résistance de la Syrie et des répercussions du " Printemps arabe " ont entraîné des désaccords qui ont menacé la tenue même de plusieurs sommets , qui ont été derrière des appels à réduire sa durée à une seule journée au lieu de deux, qui sont à l'origine de la non participation à ses activités d'au moins plusieurs chefs arabes et le départ de plusieurs chefs de délégation juste après avoir terminé leurs discours. Pour ce qui est de la Palestine et dans les conditions de l'alliance quasiment affichée avec l'entité sioniste contre l'axe de la résistance, il n'était pas possible pour la ligue d'éviter la rhétorique connue : l'attachement au processus de paix et à la solution à deux Etats, la condamnation de la judaïsation et de la colonisation, avant d'aboutir à l'abandon total de la cause palestinienne en la confiant à la communauté internationale et au parrain américain. Cette même ligue arabe a pressé dans la nuit de lundi à mardi le mouvement islamiste palestinien Hamas d'accepter la proposition égyptienne de cessez-le-feu pour mettre fin à deux semaines de conflit à Gaza qui ont coûté la vie à plus de 570 Palestiniens- en moins de 15 jours- Israël par le biais du Caire a récemment proposé une initiative pour un cessez-le-feu, soutenue par la Ligue arabe, acceptée par Israël, mais rejetée en l'état par le Hamas, furieux de ne pas avoir été consulté en amont. Le Hamas conditionne son accord à une trêve à une levée du blocus israélien imposé depuis 2006 contre la bande de Gaza, l'ouverture de la frontière avec l'Égypte et la libération de dizaines de détenus. La proposition Israélo-égyptienne appelle de façon claire à un cessez-le-feu. Nous espérons que le Hamas l'acceptera", a déclaré Nabil al-Arabi aux journalistes après une rencontre avec le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, au Caire, pour plaider pour un cessez-le-feu à Gaza. Tout doit se faire de façon simultanée : la fin de l'agression (israélienne) et la fin du siège de Gaza, avait indiqué le Hamas. Les efforts diplomatiques se sont récemment intensifiés au Caire, voisin d'Israël et de la bande de Gaza et traditionnel médiateur dans les conflits entre l'État hébreu et le Hamas, à la suite du lancement le 8 juillet d'une offensive israélienne visant à faire cesser les tirs de roquettes par le Hamas qui contrôle la bande de Gaza. Le secrétaire d'État américain John Kerry est ainsi arrivé lundi passé au Caire pour œuvrer en faveur d'un cessez-le-feu à Gaza après deux semaines d'une offensive aérienne, et désormais terrestre, de l'armée Israélienne sur l'enclave palestinienne densément peuplée et sous blocus, qui fait plus de morts côté palestinien, en grande majorité des civils dont des dizaines d'enfants, et d'une trentaine côté israélien. Au vu des dépassements inadmissibles des dirigeants égyptiens, qui s'arrogent le droit de déterminer qui est arabe et qui ne l'est pas, en affirmant que tel peuple ne l'est pas , le sujet de l'appartenance à cette "nation arabe" est plus que jamais d'actualité, d'autant plus que la plupart des Algériens se sont déclarés fiers de leur origine amazigh. Bien que la question de l'arabité de l'Algérie soit demeurée longtemps taboue dans notre pays, cette crise et d'autres remettent au goût du jour la question de l'appartenance à la Ligue arabe. En effet, le moment semble venu de repenser cette instance, qui n'est en fait qu'un outil entre les mains des Égyptiens, pour imposer leur leadership aux vingt-deux pays, qui en sont membres. Si l'on excepte l'intermède, du Tunisien Chadli Klibi, qui avait assuré le secrétariat général de la Ligue arabe pendant la durée où le siège avait été transféré à Tunis, suite à ce qui avait été considéré comme la "haute trahison de l'Égypte" vis-à-vis de la cause palestinienne et de la nation arabe, à savoir les accords de paix séparés signés en 1977 à Camp-David par Anouar Es-Sadate et Menahem Begin, cette organisation régionale a toujours été entre les mains des Égyptiens. L'Algérie, qui ne gagne rien à en être membre, est cependant la première à honorer ses engagements financiers que ce soit pour venir en aide à l'Autorité palestinienne ou de la contribution au budget de fonctionnement, alors que d'autres le font tardivement ou jamais. Il faut rappeler la levée de boucliers de la part des Égyptiens, lors du Sommet de la Ligue arabe d'Alger, lorsqu'il a été question de réformer cette instance en mars 2005. Ils ont tout fait pour repousser l'opération aux calendes grecques, car estimant que le siège et le secrétariat général de la Ligue arabe leur revenait de droit. Avec le concours de leurs hommes de main, ils ont réussi à reporter les réformes, qu'ils évitent d'évoquer à chaque réunion. Ceci étant, la Ligue arabe n'est en fait que la concrétisation des idées de panarabisme nées des manipulations de l'officier britannique, Laurence d'Arabie, dont l'objectif n'était que de défendre les intérêts de la couronne face aux autres concurrents, notamment la France. Géographiquement parlant, les Arabes sont le peuple qui habitait la presqu'île arabique, qui s'étend du Yémen au sud au Hidjaz au Nord. Alors que l'Égypte, qui se prétend dépositaire de l'arabité, était la terre des "Pharaons", et des Coptes par la suite, avant l'arrivée des musulmans avec à leur tête Amr Ibn Al-Aas au septième siècle. C'est dire qu'en termes d'origine, les Égyptiens ne peuvent en aucun prétendre être des Arabes authentiques, car ils ne sont que le résultat d'un brassage de races, au même titre que les autres peuples d'Afrique, comme notamment les Amazighs (Berbères) qui peuplaient la partie septentrionale, allant de la Cyrénaïque à l'Atlantique. L'islam est venu arabiser les habitants de toutes ces régions. Alors comment se fait-il qu'aujourd'hui les Égyptiens viennent, toute honte bue, se proclamer leaders du monde arabe, dont ils trahissent la plus noble cause, la Palestine, en devenant les premiers à faire la paix avec l'État d'Israël avec échange d'ambassadeurs. Ils s'érigent en donneurs de leçons, après avoir été mis au ban de la société par la majeure partie des chefs d'État arabes durant plus d'une décennie. Mieux, les Égyptiens s'emmitouflent dans leur complexe de supériorité, d'"Oum Edounia" (mère du monde) pour tenter d'arracher des privilèges, en signe de gratitude et de remerciement pour ce que fait l'Égypte pour le monde arabe. En fait, que fait l'Égypte pour les Arabes ? Rien, si ce n'est profiter au maximum des postes qu'occupent ses fonctionnaires au sein de cette instance, et bloquer toutes les résolutions progressistes. D'ailleurs, le premier chef d'État à avoir imposé la langue arabe et le leader de la cause palestinienne au siège des Nations unies à New York est le défunt Houari Boumediene, chose qu'aucun autre dirigeant arabe n'avait osé tenter avant lui. Les seules fois où des décisions courageuses ont été prises au sein de la Ligue arabe, c'est lors des sommets qui se sont déroulés hors de l'Égypte. Il est temps de repenser et de réformer cette Ligue arabe, qui ne profite qu'à certains au détriment des autres. Les Égyptiens n'en ont que trop profiter depuis 1945 ou bien il est grand temps que l'Algérie quitte cette structure comme cela a été proposé par plusieurs expérimentés politiques algériens. |