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Je lisais à travers les colonnes de certains journaux : «le dernier mot devrait revenir aux spécialistes et notamment ceux qui activent sur le terrain, pour ne pas tomber dans les mêmes erreurs commises par le passé ». Ceci a été donné par un enseignant responsable. Essayons de définir ce que le journaliste appelle «le spécialiste», car il me semble qu'il y a là une idée force qui tente de vouloir confondre le «spécialiste», celui qui a fait des études spéciales, uniquement dans le domaine à telle enseigne qu'il est devenu compétent et celui qui a appliqué toujours les mêmes principes et pendant très longtemps œuvrant toujours dans la même fonction sans évoluer, l'expérience. Il nous semble qu'il y a une très haute différence entre les deux : le compétent n'est certes pas celui qui a derrière lui une longue expérience; le compétent est quelqu'un de qualifier qui a fait de hautes études pour devenir spécialiste, m ais l'homme qui à longtemps travaillé selon le même principe, celui- là a de l'expérience, c'est celui qui ne fait que renouveler les mêmes gestes sans réfléchir. QU'EST-CE QU'UNE SPECIALISATION, OU UNE QUALIFICATION? «Les niveaux de qualification permettent de se positionner par rapport au marché de l'emploi. Ainsi le titulaire d'un titre répertorié au niveau III est supposé apte à occuper une fonction nécessitant les connaissances et les compétences correspondant à un diplôme Bac +2 » On parlera d'une qualification, lorsque l'intéressé possède des diplômes qui lui attribueront des compétences à même de réaliser un travail sans reproche. En général, le compétent est bien celui qui a fait des études spéciales dans le domaine où il est spécialisé. Par contre, celui qui a une expérience derrière lui est celui qui, certes, a accompli une tâche pendant longtemps. A-t-il évolué durant toutes années de labeur ou a -t-il refait la même tâche pendant très longtemps ? L'expérience c'est éprouver quelque chose ; c'est découvrir les connaissances à partir d'une pratique positive. Nous n'avons point une connaissance complète, mais nous n'avons que la partie positive. L'envers de la médaille, c'est -à- dire, le côté négatif demeure inconnu pour l'expérimentateur. Les deux concepts ne nous amènent point au même débat. Celui qui a une expérience évolue dans le flou, mais celui qui a la qualification de la chose évolue dans la connaissance pure. Il nous semble qu'il ya là une différence entre les deux lexèmes et nous ne devons point les confondre. Pour que le travail ait une haute valeur et qu'il soit accepté par tout le monde, il faudrait que ce dernier bénéficie de la reconnaissance de tous. Le fait de confondre la terminologie de chaque science, ne nous a -t- il pas poussé à commettre les erreurs qui sillonnent actuellement notre système scolaire. La didactique en tant que spécialité et la pédagogie ne sont-elles pas confondues par nos enseignants ? Nous allons tenter de définir chaque chose selon la définition qui lui est attribuée par les hommes de scientifique pour remettre en évidence, chaque chose à sa place et lever l'équivoque qui règne jusqu'à présent sur ces deux types de sciences. La didactique: «la didactique d'une discipline est la science qui étudie, pour un domaine particulier, les phénomènes d'enseignement, les conditions de la transmission de la culture propre à une institution et les conditions de l'acquisition de connaissances par apprenant.» Par contre, la pédagogie : «la pédagogie concerne l'ensemble des méthodes et des techniques (impositive, active?) destinées à assurer, dans les meilleures conditions possibles, la transmission ou l'appropriation du savoir, en fonction des données de la psychologie et de la physiologie enfantine.» La confusion des deux types de science ont fait que le corps professoral a perdu toute rigueur et toute justesse. La logique qui fut pendant un certain temps la science que l'on ne trouvait que chez ce corps et quelques personnes scientifiques, a été totalement évacuée des esprits, mêmes les meilleurs. Le manque de rigueur et de logique, les réponses hâtives et la croyance au savoir incongru et souvent inconscient poussent l'individu à la confusion. C'est pourquoi, nous retrouvons des personnes qui «dénigrent les besogneux» pour les pousser à attendre jusqu'à ce que dédaigne le Bon Dieu à les enrichir ou à les condamner à la mort lente. Or nous savons que nos Aïeux disent souvent «activer et vous, vous enrichirez». Pendant que d'autres personnes vous poussent à la paresse et à tendre la main. Alors que Le Bon Dieu dit : la main de dessus est meilleure que celle d'en-dessous «Le bon Dieu a toujours glorifié les personnes qui travaillent sainement et ne sont pas dépendantes, ni au service des autres pour raison de nourriture. En général, la morale a toujours loué les personnes qui s'activent pour garder leur liberté, car la société les a toujours considérées comme les meilleures. Elle a considéré ces espèces d'hommes qui ne dépendent de personne comme les meilleurs. Ce manque de réflexion, souvent imprécis, qui n'amène absolument à rien, nous a poussés à une certaine paresse et au rejet de la valeur du travail. D'autres peuples ont fait de leur école un véritable rayonnement dans le monde et actuellement, ils sont parmi les meilleurs chercheurs qui alimentent toutes les sociétés par leurs richesses. Alors que nous, nous nous reportons sur le vieil adage (est-il sérieux!): Les peuples travailleurs qui ont créé de leurs mains leur besoin, leur richesse se sont «des personnes que Dieu a rendu généreux pour les autres» La générosité allouée par Dieu le Tout Puissant à ces gens (les travailleurs) ne fait -elle pas d'eux de véritable hommes qui sont au service de la société. Il me semble que ce sont eux les véritables hommes et non nous les paresseux. En effet, nous passons notre temps à attendre, mais attendre quoi ! Attendre le divin qu'il nous affranchît. Est- ce là l'honnête homme qui fut de tous les temps chanté ! D'ailleurs par paresse, nous avons fini par dévaloriser le travail. Nous avons toujours dévalorisé les travailleurs en les croyants crédules, alors ce sont eux les vrais hommes que le Bon Dieu récompensera, un jour. Ceux qui vivent aux crochets de leurs parents ou vivent par le mensonge en prenant le labeur des autres, un jour, ils découvriront la triste réalité et il n'y aura plus de place pour le regret. En général, ce phénomène qui a pris naissance dans notre société et qui la ronge depuis une vingtaine d'années a quelque peu chamboulé les règles de notre société. La majorité de nos personnes veulent vivre sans travailler, veulent avoir tous les moyens sans exécuter aucune tâche. Il faudrait que nous relevions le défi en remettant la société d'aplomb, c'est -à-dire, debout sur ses pieds. Comment peut-on donc la remettre sur pieds ? C'est à partir de l'école. Redonner à l'école son blason d'or et créer les enseignants capables de passion qui serait à la mesure de cette école pour redresser la société qui est en train de péricliter. Le travail humanise le monde et crée une nouvelle nature. Une fois l'homme disparait de ce monde, nos villes tomberaient en ruines et les plantes ne poussent plus et seront remplacées par les mauvaises herbes. La métaphysique du travail est inséparable de sa haute signification de la morale. L'homme travailleur est un être compris par tous et il est loué par les siens. Pour Hegel, le travailleur est d'abord un guerrier vaincu que son vainqueur a conservé (servus) vivant pour le mettre à son service. Le travail exprime d'abord l'idée de la pleine liberté. Hegel donne au travail l'idée essentielle de la liberté. L'homme travailleur est quelqu'un qui peut soulever des montagnes par son énergie : Donc ayant cette énergie qui donnera à notre société la possibilité de briller au sein du firmament. Tout travailleur est libre par son travail et tout être qui se refuse à travailler est prisonnier de son action. La personne qui attend que les autres lui viennent en aide et refuse de travailler est un être qui refuse la liberté, il est donc prisonnier moralement. L'homme travailleur est le seul qui peut se vanter d'être libre, car l'homme (le paresseux) ne peut vanter sa liberté puisque celle-ci est inexistante. Le travail était la raison des jeunes de notre société et mêmes nos vieux ne voulaient point s'arrêter qu'après une longue période lorsqu'ils ont atteint leurs soixante -cinq ans. Aujourd'hui, nos jeunes veulent à tout prix prendre leur retraite après trente deux ans de travail. Pourquoi font ils de pareilles choses, sont ils nés estropiés ou est -ce que cela est dû à la formation dispensée par notre école ? Une idée me vient à l'esprit : un vieil adage que j'ai hérité de mes parents disait ceci: « tout travailleur qui est au services des autres hommes est un monsieur noble pour ces gens ». Nos parents glorifiaient la fonction de travailleur et poussaient donc les gens au travail, alors qu'aujourd'hui, les jeunes d'aujourd'hui, ne veulent qu'une chose : le repos. Ils vous diront que « le repos n'a jamais tué personne» Le besogneux est chahuté par les paresseux. Le besogneux est certes le maitre du monde parce qu'il ne demande à personne de l'aider. Il gagne son pain à la force de ses biceps et ne doit rien à personne. C'est ce monsieur qui devant le Miséricordieux sera comme le véritable homme pour qui la société lui rendra un hommage cinglant... L'ECOLE ET LE TRAVAIL FECOND L'école ne peut se redresser qu'avec des hommes libres, que par des hommes travailleurs , sérieux, ceux qui veulent redresser la société , par ceux qui veulent construire une société libre , honnête, capable de subvenir aux besoins de toute la société et non par des hommes qui sont à la traine et qui pensent attendre que Le Bon Dieu leur fournit un généreux qui serait à leur service. Il faudrait que nous fassions d'énormes efforts pour restructurer la société et pour cela, il faudrait que nous mettions d'abord l'école sur ses jambes. Ce ne sera qu'une fois l'école assise sur ses fondements avec de très bons professeurs, formés selon la bonne morale de la république, avec des programmes triés sur le volet, capables de mettre de l'ordre dans cette société, que nous pourrions a coup sûr, nous gausser que nous avons redressé notre école. Pour pouvoir redresser cette école, il y a lieu d'abord d'analyser la période allant de 1970 à nos jours et de dégager ensuite les points forts et les points faibles. LES POINTS FORTS Rappelons qu'il n'y a pas seulement des points faibles, mais qu'il y aussi des points fort que cette malheureuse école a fournis. C'est peut -être que les gens formés par cette école étaient incapables de réfléchir, mais ils savaient au moins lire et écrire. C'est déjà un acquit qui est à son honneur. Comme elle a éliminé l'analphabétisme, car aujourd'hui, à l'heure de l'internet, tout le monde s'informe à partir de cet outil admirable. L'école n'a peut-être pas été en mesure de s'ouvrir sur la modernité puisque les programmes dressés ont été vidés de cette modernité. Il faudrait peut-être repenser sa refondation en tant que programme de la république. Les réseaux d'information sont devenus des réseaux capables d'informer les zones les plus éloignées. Les Algériens sont des gens qui parcourent tous ces réseaux sans difficulté et trouvent les informations dont ils ont besoin. Il nous semble qu'il faudrait revoir l'école d'une manière plus ou moins approfondie pour lui insuffler juste les éléments dont elle a besoin pour qu'elle puisse se redresser et se mettre debout. Une fois qu'elle redémarre, il est nécessaire qu'une surveillance très stricte soit établie pour lui permettre d'avancer avec sérénité. La gageure serait donc de veiller à son avancée d'une manière stricte et surtout veiller aux applications des programmes. Comme il faudrait surtout donner un sérieux au travail de la formation des enseignants, de former aussi les gens capables de diriger cette école. La gouvernance est aujourd'hui défaillante depuis l'école primaire jusqu'au lycée. La formation des dirigeants ne doit pas se pencher sur seulement certaine gestion de papiers, mais elle devrait surtout voir les applications des programmes. La formation à la gestion d'un établissement devrait être effectuée d'une manière efficace et surtout que les sanctions ne pardonnent pas. Si actuellement, les gens ne font pas sérieusement leur tâche parce qu'ils pensent qu'ils sont point inquiétés sur le plan de la sanction. Rappelons les années difficiles du parti unique où la simple erreur pouvait vous conduire à de sévères sanctions, a-t-on vu des gens se faire sanctionner ? Il nous semble qu'il est nécessaire de les former tout en étant sévère sur la gestion. Le contrôle devrait être sans pitié et par ce contrôle sévère que nos écoles pourront redevenir des hauts lieux de savoir et de formation de l'homme honnête tant recherché. LA MOTIVATION Comme il est nécessaire de les motiver d'une manière morale et pécuniaire. Ces motivations pousseront le gestionnaire à effectuer leur travail efficacement. La liberté sans limite ne pourrait qu'engendrer des erreurs qui pousseront les gestionnaires à la paresse, à la fainéantise, à la foutaise et autres maux inconcevables pour la rigueur sociale. Enfin, la rigueur doit être la seule chose qui prévaut dans des situations pareilles. * Ex-inspecteur, enseignant vacataire à Blida II |