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«Il est
absolument contraire à l'universalité de l'humain que l'ex-colonisateur fasse
de son propre chef le bilan du passé, se décerne des bons points et décrète
avoir fait du bien aux peuples à qui il a peut-être apporté écoles, chemins de
fer, structures administratives, vaccins, une langue même, mais que par
ailleurs il a brimés, humiliés, méprisés, exploités, torturés. Il s'agit là
d'une disposition à la Orwell, qui réécrit l'histoire en fonction des intérêts
du Pouvoir.» Claude Lanzmann Revue Les temps modernes- (Édition
novembre-décembre 2005/janvier2005)
En ce qui concerne les algériens, les crimes contre l'humanité ont commencé il y a presque deux siècles, un beau jour sur une certaine plage de SidiFerruch. Evidemment, pas selon l'acception des historiens et des juristes, car le sang qui coule n'est jamais le même, ni les lieux, ni les victimes ni les sacrificateurs. C'est, selon ces dialecticiens du dimanche, une hérésie et un non sens de vouloir faire des parallèles et d'y voir des similitudes dans cette fantastique diversité de barbaries que cette humanité subit et essaime derrière son passage pour meubler l'histoire. Je serais même tenté pour le simple plaisir d'irriter ces législateurs de l'histoire d'affirmer que les crimes contre l'humanité n'ont jamais cessé d'exister , mais hélas cette humanité confuse située entre le néolithique et le moyen-âge ne prenait pas le soin d'archiver et de gloser scientifiquement sur les événements liées aux hécatombes, génocides et autres campagnes d'exterminations, et cela jusqu'à ce que l'homme découvre enfin que la terre n'est plus plate et qu'il est enfin possible d'en faire le tour sans risquer de basculer dans le vide sidéral. On décide alors en 1492 de prendre ses aises et d'aller caracoler dans le nouveau monde. De cette innocente excursion ou voyage organisé, cette fois-ci, l'humanité a pris enfin le soin d'archiver et de consigner les actes et les intentions de ces valeureux conquérants. Le bilan est nettement plus lourd que celui de la Shoah, du génocide arménien, du génocide des Tutsis au Rwanda, celui de Srebrenica et de toutes les autres horreurs que l'on pourrait comptabiliser çà et là. Des dizaines de millions d'amérindiens y laisseront leur peau. Certains iront jusqu'à se suicider parce qu'ils n'ont pas pu supporter ce colonialisme positif qui n'aspirait qu'à sauver leurs âmes. Comment justifier l'extinction de toute une race autrement que par les dommages collatéraux de la civilisation des conquistadors. Ces pauvres créatures sans âmes n'auraient parait-il succombé qu'aux différentes épidémies et autres vicissitudes de la vie introduites malencontreusement par les Européens chez ces sauvages que seule la sénilité pouvait tuer. C'est uniquement la nature ou leur système immunitaire déficient qui serait la cause de leur extinction. On ne pourra donc parler de «Génocide» lorsqu'il ne s'agit que d'un fâcheux concours de circonstances, naturelles et biologiques défavorables. Pendant plus de quatre siècles et en dépit de centaines de millions de personnes qui vont disparaitre dans les circonstances les plus affreuses, on ne pourra jamais, en vertu d'un jeu assez complexe et vicieux auquel collaboreront hommes de lois et historiens, accuser le colon d'avoir été l'auteur de «Crimes contre l'humanité « ou de « Génocide». Car bien au contraire ces colonies étaient non seulement animées que par ce noble désir et devoir messianique de civiliser tous les sauvages de la planète mais qu'en plus ils n'avaient aucun intérêt à les exterminer puisque on avait crucialement besoin de cette immense masse de chair et de muscles qui constituait le cœur même de l'économie et de la prospérité occidentale. Donc ce serait pure ineptie de vouloir calquer les déboires de cette main-d'œuvre africaine sur cet événement spécifique, exclusif, unique et inédit dans l'histoire de l'humanité : celui de la Shoah. Les célèbres camps (Auschwitz-Birkenau ? Treblinka ? Belzec ?) n'étaient en rien comparables à ces colonies où esclaves et indigènes vivaient paisiblement, travaillaient, s'accouplaient, procréaient, grimpaient dans la hiérarchie sociale et rêvaient d'un monde meilleur. Les camps nazis étaient systématiquement des instruments d'une « Solution Finale « qui ne visait que l'extermination immédiate, pure et simple et totale d'une race. Ainsi ce ne sera pas le nombre effarants de morts qui nous intéresse ni les procédés mais seulement l'intention et l'objectif. Tout le monde consentira à admettre que la littérature et seulement la littérature puisse user de toutes ses libertés pour conter, condamner, et mettre tous les vocables qui l'inspirent sur ces tragédies humaines indicibles qui eurent lieu dans les Amériques et en Afrique. Quant au Droit et à L'Histoire, disciplines hautement rigoureuses, intransigeantes et seules détentrices du pouvoir d'instituer des concepts et de juger , il leur sera extrêmement difficile sinon impossible de définir ces barbaries épisodiques en tant que « Crimes contre l'Humanité» ou « Génocide». Leur argumentaire tient en deux mots : Raison et Saison. Pour la première, on dira que ni la traite négrière ni l'esclavage n'avaient pour but d'exterminer ces bêtes de sommes qu'étaient les africains. C'est la nature ou le destin qui en est la cause, de simples «dommages collatéraux» pour reprendre le jargon usité dans la « Pax americana». Pour la seconde, les évènements remontent à des saisons de l'histoire tellement lointaines qu'il serait impossible de convoquer les victimes, des témoins ou trainer des coupables pour qu'un Tribunal puisse convenablement exercer ses activités. Que reste-il donc à juger pour un Tribunal ou pour des Historiens ? Un vague destin, une fatalité imprévisible ou une mémoire collective truffée de pensées confuses et imprécises, de vives émotions ; de la pure abstraction. «Pourquoi, dès lors, promulguer une loi à seule fin rétroactive s'il n'y a aucune possibilité d'identifier des bourreaux, encore moins de les traîner devant un tribunal ?» (1) rétorquera L'Historien Henry Rousso au sujet de la Loi Taubira, et pourtant les tortionnaires de l'Algérie française sont bien restés vivants assez longtemps sans que ni l'Histoire ni le Droit ne puisse faire grand-chose ou manifester autant de zèle et de pugnacité que celles qui seront déployés pour l'incomparable Schoah, ses traques, ses procès, et ses dédommagements interminables. L'Historien ajoutera au sujet de tout ce branle-bas de combat que les Lois mémorielles susciteront en France: « En réalité, la plupart de ces initiatives relèvent de la surenchère politique.» Quant à son confrère Pierre Nora, soucieux de prémunir la vérité historique contre la « tyrannie de la mémoire » et de mettre un bémol à cette kermesse mémorielle, il qualifiera ce remue-ménage de « revendications de reconnaissances et d'abus de mémoires particulières» A la suite d'âpres batailles intellectuelles surmédiatisées, La France des Lumières ne consentira qu'en 2001 (2) à accoucher d'une Loi qui reconnait la Traite négrière et l'Esclavage comme «Crimes contre l'Humanité.» Cette initiative comme tant d'autres qui viendront par la suite feront l'effet d'un attentat terroriste perpétré à l'égard des Historiens. Un nouveau schisme est né. Ces « Lois Mémorielles « diviseront une intelligentzia française qui n'a jamais été unanime sur quoi que ce soit. L'Irritation atteindra son paroxysme lorsqu'une certaine Loi du 23 février 2005 évoquera l'aspect positif d'une colonisation dont il fallait s'enorgueillir au point de l'enseigner dans les écoles. Une levée de boucliers (3) initiée par un groupe d'historiens contraindra les autorités à retirer de leur jargon juridico-pédagogique cette énième offense à la mémoire et à l'histoire de tous ces peuples milles fois outragés. D'autres Historiens purs et durs, parmi lesquels Pierre Nora et Henry Rousso, exigeront alors que l'on abroge l'ensemble de ces Lois mémorielles qui sont évidemment liberticides et antidémocratiques et constituent une intolérable ingérence du Législatif dans la recherche académique. « L'histoire n'est pas un objet juridique. Dans un Etat libre, il n'appartient ni au Parlement ni à l'autorité judiciaire de définir la vérité historique. On restreint la Liberté de l'Historien, on lui dit sous peine de sanctions, ce qu'il doit chercher et ce qu'il doit trouver, on lui prescrit des méthodes et on lui pose des limites.» (4). S'il faut reconnaitre qu'il y a beaucoup de choses sensées dans ces réactions et cette vigilance qui prône « La Liberté pour l'Histoire», chose qu'il serait urgent d'entamer chez nous un jour. Il est plus qu'équitable et nécessaire pour ces gardiens du temple de mettre intellectuellement, moralement, et juridiquement un terme définitif à ce passif qui discrédite la probité intellectuelle et morale de ces «faiseurs d'histoires». Dans un réquisitoire et un pamphlet assez éloquent, Aimé Césaire dira à ce sujet : «L'Europe est moralement et spirituellement indéfendable ?une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde ? On peut tuer en Indochine, torturer à Madagascar, emprisonner en Afrique, sévir aux Antilles. Les colonisés savent désormais qu'ils ont sur les colonialistes un avantage. Ils savent que leurs « maîtres » provisoires mentent. Et aujourd'hui il se trouve que ce ne sont pas seulement les masses européennes qui incriminent, mais que l'acte d'accusation est proféré sur le plan mondial par des dizaines et des dizaines de millions d'hommes.»(5) La «Controverse de Valladolid», (6) si elle avait autrefois accaparé l'intellect de ces érudits assassins, elle nous démontre aujourd'hui que ces psychopathes essayeront toujours et avec la même maladresse de créer « l'éthique du meurtre en masse». Qu'il s'agissait de libérer le saint sépulcre et de mater le Sarazin, de déloger Barberousse et ses congénères en initiant les indigènes aux rudiments des mondanités d'outre-mer ou d'envahir Baghdâd et l'Afghanistan, pour instaurer chez les uns la Démocratie et chez les autres l'Alphabet que les Talibans avaient jugé impie. Bien entendu, certaines mauvaises langues diront que tout ce raffut n'avait pour but que le profit: (Or, sucre, café, coton, diamants, uranium, bauxite, cuivre, pétrole?) Une certaine idée de leur présence et de leur rôle actif dans l'histoire va implacablement altérer leur jugement et déformer leur conscience du bien et du mal. Même le célébrissime Jules Ferry prônait ces valeurs qui témoignaient d'un état d'esprit férocement enraciné dans une Europe depuis le XVIe siècle: « Il faut le dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures .Je répète qu'il y a pour les races supérieures un droit parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. » N'est-ce pas ce genre de dogme qui leur ouvrit la voie à tous les abus et à toutes les dérives justement au nom de ce «Droit et Devoir» bizarres. Tiens donc ! En parlant de Droit et de Devoir, pourquoi, lorsqu'il s'agit de repentir ou de repentance, restent-ils aujourd'hui imperméables à ces même «Préceptes « si nobles qu'ils ont toujours invoqué lors de leurs razzias. «Périssent nos colonies plutôt qu'un principe!» Tel était plutôt le cri de rage de certaines âmes sensées anticolonialistes, néanmoins cela ne nous empêchera pas pour autant tout le long de cette histoire macabre de buter sur des esprits brillants mais terriblement controversés. Alexis de Tocqueville, laudateur de la Démocratie mais défenseur ardent de la colonisation dont le prestige de la France dépendait se résignera malgré tout, face à la barbarie de ses congénères que l'on ne pouvait occulter, à ce lyrique mea-culpa: «Autour de nous, les lumières se sont éteintes. Nous avons rendu la société musulmane beaucoup plus misérable, plus désordonnée, plus ignorante et plus barbare qu'elle n'était avant de nous connaître.» Jusqu'à présent tout n'est que question de point de vue, de raison et de justice à géométrie variable, de sémantique tordue à laquelle eux-mêmes n'y croient pas un seul instant. On en a beaucoup appris de leur rhétorique assassine «Civilisation, pacification, maintien de l'ordre, évènements, terroristes et fellagas...) il n'y avait aucune trace de «Crimes contre l'humanité, de torture ou de guerre d'indépendance» Le Philosophe Tzvetan Todorov dira : « L'humanisme a également servi d'arguments aux pires causes?Oui, par exemple lorsqu'il est, utilisé comme excuse de la politique coloniale au XIXe siècle, alors qu'il n'est que le camouflage du nationalisme français ou anglais. Mais l'on voit bien que Tocqueville est obligé de laisser son discours au placard lorsqu'il veut défendre , en tant que ministre des Affaires étrangères , la conquête de l'Algérie.»(7) Nous rassurons ces Historiens et ces politiciens français qui tiennent pour inamovibles ces critères qui fondent juridiquement la notion de «Crime contre l'humanité» que notre peuple n'a nullement l'intention de traduire en justice des fossiles comme Cavaignac , Pélissier , Saint Arnaud et tout ce panel de meurtriers , notre peuple désire seulement et ardemment que cette France qui a été souillée et avilie plus qu'une charogne pour son Vichy indélébile puisse avoir la décence d'admettre qu'un vichy d'un autre genre pratiquait de manière massive des exactions aussi abjectes dès 1830 , qu'elles fussent sporadiques ou continues, ces aberrations perdurèrent sous la férule d'un régime qui mettait en place une certaine « politique d'hégémonie idéologique »(8), il nous importe peu de savoir si cette politique eusse été avalisée ou pas par une métropole qui était d'ailleurs gérée par des gouvernements dont les arrières pensées ne seront jamais reconnues comme telles. « Au lieu de s'en tenir aux seules intentions avouées des dirigeants, l'historien met au jour la structure cachée de la société (relations de pouvoir, contraintes institutionnelles) pour décrypter le discours officiel? Quand la responsabilité de ces situations est imputable à nos ennemis, l'indignation est générale et la présentation dépourvue de la moindre indulgence, en revanche si la responsabilité des gouvernements occidentaux ou de leurs alliés est engagée, les horreurs sont souvent minimisées? Mettre en cause la pureté de leurs motivations, chercher à expliquer leurs actions par les contraintes que des acteurs plus puissants feraient peser sur eux revient le plus souvent à s'exclure du discours «respectable »(9) Nul ne peu imaginer ce que la mémoire est capable d'entreprendre. Elle est l'incarnation de l'intemporalité et de l'omniprésence, plénipotentiaire et toujours prompte à revisiter inquisitrice le passé autant de fois qu'elle le juge opportun ou nécessaire. Elle se fait une joie à dépous siérer les zones d'ombre de notre conscience et réclamer à l'histoire des arriérés impayés. Elle est sublime lorsqu'elle est spontanée et affranchie de tous les alibis mesquins qui desservent une justice humaine universelle. Elle restera toujours vile lorsqu'elle se permet d'interroger nos consciences pour les manipuler. Je suis convaincu qu'en s'inspirant du statut du Tribunal militaire de Nuremberg, établi par la Charte de Londres (art.6, c)., et qu'en combinant l'ensemble des intelligences juridiques prodigués depuis les années 1960 par la Loi française et ses jurisprudences notamment pour repêcher les criminels de guerre impliqués dans la Shoah :(la loi du 26 décembre 1964 sur l'imprescriptibilité des crimes contre l'humanité / Arrêt de la Cour de cassation 1985/1994/1997/ Loi 1994 définissant précisément le crime contre l'humanité (articles 211-1, 212-1 et s. du Code pénal) en y ajoutant les dernières trouvailles du statut de Rome -article 7 , concept de « Crime contre l'Humanité » revu ,élargi et enrichi, nous pourrons peut-être caser dans les paradigmes juridiques tortueux et alambiqués quelques crimes massifs que la France coloniale a perpétré à l'égard des populations algériennes. «Barbares Européens ! L'éclat de vos entreprises ne m'en a point imposé. Leur succès ne m'a point dérobé l'injustice. Je me suis souvent embarqué par la pensée sur des vaisseaux qui vous portaient dans ces contrées lointaines, mais descendu à terre avec vous, et devenu témoin de vos forfaits, je me suis séparé de vous, je me suis précipité parmi vos ennemis, j'ai pris les armes contre vous, j'ai baigné mes mains dans votre sang. »(10) Notes de Renvoi : (1) Henry Rousso, Mémoires Abusives, Le Monde du 24 Décembre 2005 (2) La Loi Taubira porte sur la reconnaissance des traites et des esclavages comme crime contre l'humanité. (3) Un Colléctif d'Historiens et d'universitaires signeront le 25 Mars 2005 une petition qui exige l'abrogation de la Loi du 23 février 2005 et particulièrement l'alinéa 2 de l'article 4 lequel faisait l'apologie de la colonisation et réclamait qu'on l'enseignat dans les écoles. (4) Extrait d'une autre Pétition signée le 12 Décembre par un panel d'éminents historiens réunis au sein d'une association «Liberté pour l'histoire» et qui réclamait l'abrogation de toutes les Lois mémorielles. (5) Aimé Césaire, Discours sur le Colonialisme (1950) (6) «Controverse de Valladolid», memorable débat qui reunit théologiens et administrateurs des colonies éspagnoles autour de la caution morale et des moyens qu'ils fallait utiliser pour asservir cette pauvre communauté d'amérindiens qu'on affublait de toutes les tares qui pouvaient ensuite légitimer et justifier la barbarie et le genocide pérpétré par l'Empire colonial Espagnol. Deux visions du monde allaient s'affronter lors de ces joutes théologico-politiques. D'une part , le moine dominicain Bartolomé de Las Casas défenseur des indiens et d'une certaine humanité que l'Occident ne reconnait pas , et en face le théologien Juan Ginés de Sepulveda, partisan de cette folie qui au nom d'un certain idéal , conférait tous les pouvoirs et tous les moyens à ces représentants de Dieu. Mégalomanie mystico-religieuse que l'on retrouvera plus tard chez les américains sous le nom de la « Destinée manifeste», cette idéologie mettra en oeuvre la « Doctrine Monroe» et perdurera jusqu'au règne des faucons de la maison blanche et autres néoconservateurs qui, avec les mêmes alibis débattus à Valladolid cinq siècles auparavant, envahiront l'Irak et l'Afghanistan et s'appretent aujourd'hui à apprivoiser l'Iran. Toujours le même paradigme de la theorisation, la justification et la légitimation du Crime d'Etat. (7) L'Epress du 13/04/2000 - Tzvetan Todorov, «La Littérature est toujours impure» (8) Pour juger Klaus Barbie, La Justice Française s'est ingéniée à peaufiner des définitions juridiques qu'elle n'a jamais cessé de triturer pour les besoins circonstanciels de la question juive, ainsi la Chambre criminelle de la Cour de cassation dans son arrêt du 20 décembre 1985 a donné la définition suivante :»Constituent des crimes imprescriptibles contre l'humanité les actes inhumains et les persécutions qui, au nom d'un Etat pratiquant une politique d'hégémonie idéologique?» (9) Pascal Bricmont, «La mauvaise réputation de Noam Chomsky» Le Monde diplomatique Avril 2001 (10) L'Abbé Raynal, Diderot, L'histoire philosophique et politique des établissements et du commerce dans les Deux-Indes, (1781). *Universitaire. Mostaganem |