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Considérer
soixante ans de libération comme un âge serait une fausseté affirmée. Ce n'est
qu'une halte seulement. L'Algérie n'a pas le vécu restreint de six décennies.
Se contenter de ressasser un point de repère historique, aussi important
soit-il, serait éluder les siècles d'un parcours d'une nation avec des grandes
étapes, les unes heureuses, d'autres dramatiques.
Depuis la préhistoire, les générations des Algériens qui se sont succédé ont tout vu et tout vécu toujours en lutte pour concrétiser une souveraineté et la liberté d'être. Les longues péripéties de l'Histoire, à travers les décennies et les siècles, ont enseigné d'importantes leçons aux différentes strates générationnelles algériennes successives. Elles ont su ce qu'étaient la faim et le marcher pieds nus. Elles ont connu le prix de l'asservissement, de la douleur et du sang. La lutte continue et ce 5 juillet 2022 n'est qu'une pause symbolique pour savoir où on en est. Bien que l'indépendance recouvrée en 1962 soit bel et bien confortée, la souveraineté nationale totale reste à parfaire et à consolider. Le bilan est heureux et n'est pas du tout mitigé. C'est qu'aucun pays au monde, y compris les plus nantis, ne peut se targuer de prétendre avec objectivité qu'il a abouti à la plénitude d'un libre arbitre complet. Partout dans le monde le mal-être est inscrit pour témoigner de l'interconnexion et l'interdépendance des peuples et pour prouver que leur souveraineté n'est, à bien des égards, que relative. Au cœur des immenses perturbations causées par les crises de différentes natures que vit aujourd'hui le monde entier, les Algériens s'en sortent avec un génie à peine visible. Bien entendu, en soixante ans d'indépendance, l'Algérie pouvait faire beaucoup mieux. Mais s'arrêter à placarder la fine bouche sur ce qui a été réalisé jusqu'ici relève sans conteste du domaine du subjectif outrancier et éluder toutes les étapes historiques dramatiques qui ont failli pulvériser le socle de la nation. Certes le chemin vers la plénitude est encore long et difficile. Mais il est certain que le premier réconfort offert est que les Algériens sont vaccinés contre les déboires qui s'annoncent pour l'ensemble de l'humanité. |