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El Tarf: L'ouverture des frontières toujours d'actualité

par A. Ouélaa

Après un peu plus de trois ans de la fermeture des frontiè res algéro-tunisiennes, à cause du Covid, l'ouverture des frontières aériennes qui a retrouvé quasiment son rythme et ses niveaux d'avant la pandémie, à travers le monde, le débat est toujours d'actualité sur la possibilité de voir les frontières rouvertes entre l'Algérie et la Tunisie.

Pour le moment, seuls les résidents dans l'un ou l'autre pays sont autorisés à passer les frontières terrestres. Le transport de marchandises a aussi repris normalement, il y a quelques mois.

Avant, les poids lourds chargés de marchandises de part et d'autre, déchargeaient leurs chargements aux postes frontaliers puis cette même marchandise était une deuxième fois chargée.

En dehors, donc, de l'avion, il est impossible de se rendre en Tunisie par route. Comme chacun le sait, il est difficile de voyager à l'étranger, à cause des visas difficiles à obtenir, les moyens de chacun aussi qui ne permettent pas à beaucoup de se rendre, par exemple en Turquie et ailleurs.

Ceci dit, les avis restent partagés entre partisans et opposants concernant l'ouverture de ces frontières. Ceux qui adhèrent à l'idée de voir les frontières reprendre leurs activités d'avant-Covid, cela rentre dans l'ordre des choses.

Voyager en famille, seul ou entre amis, procure toujours des sensations un peu spéciales.

Cela ne coûte pas cher. Séjourner en Tunisie se fait selon ses moyens. On peut aller dans un hôtel simple ou étoilé. A défaut, et pour plus d'intimité, les appartements à louer ne manquent pas.

Certaines personnes se rendent en Tunisie pour des raisons de santé ou familiales. Pour ceux qui souhaiteraient que les frontières restent fermées, les arguments ne manquent pas. D'abord, il y a l'ambition et l'atmosphère en Tunisie qui ont perdu de leur verve. Sur de nombreux aspects, les choses ont énormément changé. Des comportements répréhensibles sont devenus courants ces dernières années. Agressions, vols, parkings sauvages, regards hostiles de certains, l'accueil parfois dans certains hôtels, ont fini par décourager bon nombre d'Algériens à se rendre en Tunisie. L'on estime aussi que ce sentiment de sécurité et de quiétude a été perdu à jamais.

On évite de sortir la nuit. On se rend à Souk El Arbi dans l'après-midi, rapidement, pour des achats puis retour à l'hôtel. Prendre un taxi, si vous ne négociez pas le prix ou si vous n'exigez pas le tarif mentionné par le compteur peut vous coûter les yeux de la tête.

Même chose quand il s'agit d'acheter quelques effets. Pour beaucoup de commerçants sans scrupules, un touriste, il faut le déplumer au maximum. Pour les Tunisiens qui se rendent en Algérie, les raisons, en général, sont purement commerciales. Leur monnaie étant forte par rapport à la nôtre leur permet d'acheter ou de réaliser pas mal de choses. En effet, 100 DT sont échangés en moyenne contre 6.000 DA.

Cela va faire du plein de carburant dont beaucoup de Tunisiens des agglomérations proches des frontières comme Tabarka, Aïn Drahem, Nefza en ont fait un commerce lucratif sans oublier des produits de large consommation de toutes sortes, à un moment où des pénuries de certains produits sont constatées.

Les Tunisiens achètent presque tout. Produits cosmétiques, alimentaires, pièces détachées, pneus, médicaments et même les trousseaux pour les mariés. Donc, leur venue risque de créer des tensions, des pénuries, sachant que l'Etat subventionne à coup de milliards des produits comme l'huile, la semoule et le lait. Il est à noter aussi que les maires des communes frontalières de plusieurs wilayas, sollicités pour donner leur avis sur l'ouverture des frontières, ont émis des avis négatifs pour le moment même si cela relève d'une décision souveraine des plus hautes autorités du pays.