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Selon l'association des concessionnaires: L'importation de véhicules utilitaires génératrice d'emplois

par M. Aziza

La Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC) a présenté avant-hier son étude sous forme de contribution et de propositions pour assurer la relance du secteur automobile en Algérie. Avant de parler de propositions, les initiateurs de l'enquête ont parlé de la taille du marché automobile et de ses besoins réels, en précisant que le marché automobile en Algérie représentait une moyenne de 250.000 voitures neuves par an.      

Il est actuellement estimé à plus de 350.000 voitures par an sur trois ans rien que pour atteindre l'équilibre du marché local.

En d'autres termes, disent-ils, un million de voitures seraient nécessaires pour atteindre cet équilibre, soit plus de 10 milliards de dollars (calculé sur la base de la valeur de voiture la plus basse, soit 10.000 dollars par voiture). A cette facture, précise-t-on, s'ajoutera celle de la consommation en carburant de près de 3 milliards de dollars (calculée sur la base d'une consommation moyenne annuelle de carburant entre 2.000 et 3.000 litres), et ce, sans prendre en compte la pièce de rechange devant connaître un accroissement en quantités, et ce, proportionnellement à la vétusté du parc automobile et le fret qui connaît un accroissement exponentiel en termes de coûts. Les initiateurs de l'enquête concluent que «la facture serait selon la fourchette basse de plus de 15 milliards de dollars». La question cruciale posée par les initiateurs de l'enquête et d'autres intervenants, parlementaires, représentants des consommateurs, concessionnaires, est comment trouver un équilibre pour répondre aux besoins du marché et développer l'exportation, sans affecter les réserves de change ? Les concessionnaires, à leur tête Abderrahmane Achaïbou, membre fondateur de l'Association des constructeurs et concessionnaires automobiles, se montrent catégoriques en affirmant qu'il est «impossible de parler de relance du secteur automobile sans parler de l'apport du Trésor public». «L'idée de ne pas toucher les réserves en devises est problématique, car il faut passer en urgence par l'importation notamment des véhicules utilitaires, en attendant l'installation des constructeurs étrangers. Cela doit prendre au minium deux ou trois années», dit-il. Et d'affirmer que l'importation de véhicules au départ est inévitable en précisant que « l'importation de 50.000 voitures utilitaires -camions, camionnettes et bus- nous donnera la possibilité de créer 250.000 emplois». La même source indique que le secteur des transports est si nécessaire dans le développement économique. «Le transport aujourd'hui, c'est 6 à 7 % du PIB du pays, d'autant plus que nous avons besoin de créer 120.000 entreprises, nous avons besoin de 300.000 emplois pour nos universitaires et les diplômés de la formation professionnelle».

On peut, dira-t-il, répondre aux besoins du marché qui a la taille de 250.000 voitures par an et on peut également développer l'export à partir de l'Algérie, en s'inspirant de l'expérience de l'Afrique du Sud. Les constructeurs ne sont pas intéressés par les marchés de petite taille, ils ne sont pas rentables. «Il faut atteindre les 400.000 ou 500.000 véhicules pour garantir la rentabilité». Pour ce qui est du taux d'intégration exigé par la réglementation algérienne en vigueur, fixé à 30%, Achaïbou dira que «nous avons trois constructeurs automobiles, Suzuki, Peugeot et Renault, ces derniers sont en mesure d'assurer un taux d'intégration de 10 à 15% de la première année à la troisième année», mais, dit-il, «on ne doit pas leur imposer un taux déterminé, c'est en fonction de la sous-traitance disponible localement». M. Achaïbou affiche son optimisme en précisant que «nous avons, aujourd'hui, un président qui intervient de plus en plus à travers les Conseils des ministres et sur le plan international, alors qu'on était dans un passé récent complètement absents, notamment à l'international». Et d'affirmer que le président Tebboune a opté pour une stabilité juridique d'au moins 10 ans afin de rassurer les investisseurs, ce qui est encourageant.