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Grève des fonctionnaires: «Attirer l'attention sur la dégradation du pouvoir d'achat»

par M. Aziza

Les syndicats ayant appelé à la grève dans la Fonction publique pour « attirer l'attention » des pouvoirs publics sur «la dégradation fulgurante du pouvoir d'achat» ont affiché au premier jour du débrayage, leur satisfaction, par rapport à la mobilisation des fonctionnaires.

Les grévistes ont voulu préciser que cette grève de deux jours, n'est ni un avertissement, ni même un moyen de paralyser le service public « mais une action commune organisée par différents syndicats de la Fonction publique pour attirer l'attention des pouvoirs sur les répercussions exaspérantes de la dégradation continue du pouvoir d'achat ». C'est ce qu'a affirmé au ?Quotidien d'Oran', le porte-parole du Syndicat autonome des biologistes de santé publique (SABSP), Abdenour Aït Saïd, en précisant que cette action « est une soupape pour éviter l'explosion sociale». Il est vrai que la forte hausse des prix et la dégradation incroyable du pouvoir d'achat sont les résultats d'une crise économique vécue par notre pays et au niveau mondial, mais dit-il, « il faut se mettre autour d'une table pour trouver ensemble des mécanismes à court et un moyen termes pour préserver ce qui reste de la classe moyenne qui est en voie de disparition».

En ce qui concerne le taux de suivi au premier jour de la grève, le porte-parole du SABSP, parle de réussite. «Le taux de suivi chez les biologistes est de 100 %. Nous avons des sections syndicales à travers 20 wilayas du pays, dont 19 sections dans la wilaya d'Alger, elles ont répondu favorablement à notre appel à la grève qui a été fait dans le respect total de la loi, c'est-à-dire au nom de notre syndicat». Et de préciser que ce débrayage n'a pas empêché «nos équipes d'assurer le service minimum et peut-être plus que les urgences ». « Nous avons juste reporté les consultations et les services de routine jusqu'à jeudi. Nous ne voulons nullement pénaliser le citoyen ou paralyser le service public», affirme notre interlocuteur. Il dira par ailleurs, que la grève a été suivie par différents corps de la santé, notamment les praticiens de la santé, les adhérents du SNPSP, d'autres fonctionnaires des corps communs de la santé, ainsi que les adhérents du syndicat des psychologues (SNAPSY).

Dans le secteur de l'Education, on parle d'un taux de suivi de la grève qui varie entre 60 à 80%, ce qui est une réussite, selon Messaoud Boudiba, porte-parole du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (CNAPESTE). Il dira en outre que « selon nos échos, plusieurs secteurs ont répondu favorablement à l'appel au débrayage. Il a cité les fonctionnaires du secteur des Affaires religieuses, les adhérents du syndicat des imams, ainsi que ceux de l'Enseignement professionnel, service des Impôts et autres. Contacté, le chargé de la Communication du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), Djahid Hireche, a affirmé pour sa part que le taux varie d'une wilaya à une autre et d'un établissement à un autre dans le secteur de l'Education. « Il y a des taux de suivi qui ont atteint les 100 %, d'autres 70 à 60 %. Pour nous, c'est une réussite puisque nous avons atteint notre objectif qui est de transmettre le message aux pouvoirs publics sur notamment le malaise social chez les fonctionnaires en raison de la dégradation importante du pouvoir d'achat ».